Juan Wauters, de l'art naïf
31.1.19Porter le mulet est le comble du chic chez les rockeurs australiens, mais ce n'est pas pour cette raison que Juan Wauters s...



Je ne suis pas un "spécialiste" de ce style musical, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais ce que j'apprécie chez Juan, c'est une volonté réformatrice sans doigt d'honneur. J'aime aussi qu'il soit autant ccentré sur les mélodies. Et la production ! Elle donne une véritable unité à cet album. Comme toujours avec Juan Wauters, c'est donc un sans faute. L'album a été fait avec le plus grand soin, il est varié, envoutant, parfois groovy, toujours doux.
Il est également très naïf. Les paroles le sont et le style l'est aussi. Wikipédia nous dit en effet que l'art naïf "désigne la manière d'aborder la peinture par les « peintres naïfs », dont l'une des principales caractéristiques plastiques consiste en un style pictural figuratif ne respectant pas — volontairement ou non — les règles de la perspective sur les dimensions, l'intensité de la couleur et la précision du dessin". Avec Juan, les couleurs sont évidemment trop colorées et l'esprit trop idyllique. C'est précisément pour cela que l'on l'aime. Plus que tout, sa naïveté à vouloir allier le cool de Brooklyn avec ses racines natales le pousse à créer des pièces uniques et fascinantes.
3. El Señor
4. Blues Chilango
5. Guapa
6. Camdombe
7. Un Buen Dia Hoy Sera
8. Mi Vida
9. A Volar
10. Machete 2
Liens :
Interview avec Juan
Article sur son deuxième album

Gimme Top 5: Best songs about cheese
30.1.19The concept of this section is very simple: every Wednesday (or so), Still in Rock proposes to list a few "top 5": ...





Vintage Crop: encore PLUS de post-skateeeeee
29.1.19Ouaiiiiis, voilà encore du post-skate ! Je ne cesse de répéter que je ne tarderai pas à écrire un article sur genre initié à l'occas...


3. Right To Censor
4. Stock Options
Liens :
Article sur Priors
Article sur Rips

Tim Presley's White Fence, la corde (trop) sensible
28.1.19White Fence , ou Tim Prelsey, ou Tim Presley's White Fence, c'est un monstre de la scène pop. Plus les années vont et plus...

C'est ainsi qu'à chaque nouvel album de White Fence, je ne cherche désormais plus qu'à évaluer une seule chose : y-a-t-il des mélodies ? Si tel est le cas, les titres sont généralement très bons. Mais si tel n'est pas le cas, les morceaux semblent alors être des samples pour musiciens en mal d'inspiration. C'est déjà beaucoup, mais fournir une banque musicale n'est pas le propos de Still in Rock.

Voici donc la liste des morceaux mélodiques de son nouvel album, I Have to Feed Larry's Hawk (2019): "I Love You", "Neighborhood Light", "Until You Walk", "I Saw Snow Today", et "Forever Chained". Aucun artiste de la scène ne parvient alors à s'en approcher. Tim est entrainant tout en étant novateur. C'est un juste milieu parfaitement dosé.
Quant au reste, c'est tantôt nébuleux, tantôt intrigant. Et c'est souvent un peu... ennuyant ?! Tim Presley joue sur la corde sensible. Sa voix est plus que jamais sur le fil, les titres sont fébriles, Tim est un poète maudit (nous dit-il), il souffre et il nous le faire sentir. L'expérience est sensiblement similaire aux amitiés à sens unique : on s'efforce de tirer l'autre vers le haut, mais force est de constater que l'on s'essouffle parfois. Rien n'est jamais aussi efficace qu'une bonne thérapie, et avec Tim Presley, on se demande si l'on veut continuer à s'infliger cette musique post-apocalyptique pour dépressifs expérimentaux.
Force est de constater que j'ai l'impression de lire le DSM à l'écoute de I Have to Feed Larry's Hawk, comme s'il m'inciter à explorer quelques recoins noirâtres de mon inconscient. Il faut être dans un état d'esprit très particulier pour vouloir s'infliger cela. Pour cette raison, je ne crois pas avoir beaucoup l'occasion d'écouter cet album cette année. En somme, Tim Presley est un explorateur, et je ne suis pas certain d'avoir envie d'explorer tous les endroits qu'il me propose de découvrir. Mais peut-être n'êtes-vous pas si réticents ?!
(mp3) Tim Presley's White Fence - Neighborhood Light
1. I Have to Feed Larry's Hawk
2. Phone
3. Fog City
4. I Love You
5. Lorelei
6. Neighborhood Light
7. I Can See You
8. Until You Walk
9. I Saw Snow Today
10. Indisposed
11. Forever Chained
12. Fog City (2)
13.Harm Reduction (A: Morning)
14. Harm Reduction (B: Street & Inside Mind)
Bon, au moins, on a trouvé la pire pochette de l'année: voyez.
Interview avec Tim
Article sur son album The WiNK

Mozes and the Firstborn, Dadcore et universels
25.1.19Mozes And The Firstborn , se sont des amis, des espoirs confirmés de la scène européenne, des compatriotes Dutch, des artistes sans pos...

Une fois débarrassé de ses interludes de 10 secondes, l'album comporte 11 morceaux pour nous convaincre de devenir de bons pères de famille. C'est un objectif inhabituel des albums de rock - on le connait plus sur de la pop twee ou de la folk. Et Mozes attaque dès le premier morceau, avec quelque chose de très produit, "Dadcore (Ft. Together Pangea)". Vient ensuite "Baldy" qui nous fait comprendre quelle est la direction de cet album. Mozes and the Firstborn a voulu faire un album très inclusif, avec de grands refrains, des mélodies tirées sur la durée, une chose spleenétique pour les foules en manque d'amour. Il faut dire que Mozes a toujours été généreux avec nous : son premier album cognait très fort, le second était plein de confettis et celui-ci nous prend par la main pour nous dire que tout ira bien.

1. D
2. Dadcore (Ft. Together Pangea)
3. A
4. If I
5. Baldy
6. D
7. Sad Supermarket Song
8. Fly Out I
9. Blow Up
10. C
11. Hello
12. O
13. Scotch Tape/Stick With Me (Ft. Kelsey Reckling)
14. We're All Saints
15. R
16. Amen
17. E
18. Fly Out II
Lien:
Article sur l'album Great Pile of Nothing

Johnny&TheDrumMachine: série B autrichienne
24.1.19Johnny&TheDrumMachine a une tête de français (rien de mal à cela), mais il est autrichien (rien de mal non plus, je le dis juste ...


2. Gold
3. DD11
4. I Borrowed My Stuff
5. DrumMachine
6. SpaceFuzz
Liens :
Article sur Modulator II
Article sur le dernier Dusty Mush

Gimme Top 5: The most exciting things of 2019
23.1.19The concept of this section is very simple: every Wednesday (or so), Still in Rock proposes to list a few "top 5": ...





Mike Krol, Mikie chéri
22.1.19Il y a les héros qui font les journaux télévisés, il y a les héros qui n'en sont pas et puis il y a les héros que l'on ig...


Il y a les héros qui font les journaux télévisés, il y a les héros qui n'en sont pas et puis il y a les héros que l'on ignore. Mike Krol est de cette troisième catégorie. Depuis la sortie de son album I Hate Jazz en 2011, Mikie fait partie de la crème de la crème de la scène garage, délivrant hits sur lovedrops, lovedrops sur wet panties, wet panties sur groupies. Bref, tout le monde en prend pour son grade. Mike Krol ne chante pas ses albums, il les miaule. Il ne joue pas de la guitare, il la fait suinter. Notre Mikie-d'amour est plus fort que Poison Ivy devant la tombe de Lux Interior.
Je m'amuse du fait que Mike Krol ait enregistré cet album au même studio de Nashville où Neil Young avait enregistré Harvest. Et pour cause, Neil joue sur la corde sensible de l'album sincère, du pov' type qui vient nous ouvrir son coeur. Mike Krole fait tout l'inverse, il est plus ironique qu'un Cramps devant un cadavre, plus moqueur que la Reine d'Angleterre devant la mémoire Diana. Il a également bossé avec Stephen Kaye connu pour son travail avec The Growlers qui, je le rappelle, vient d'être officiellement reconnu comme une maladie remboursée par la sécu.
Je me demande par ailleurs s'il n'a pas un peu durci le son sur "What's the Rhythm". Qu'en pensez-vous ? Une chose est certaine, personne ne peut délivrer les mêmes explosions avec tant d'amour. Et "Little Drama" de rajouter en noirceur, c'est assurément l'une des nouveautés de cet album. Quant à "Left for Dead", il remporte ma palme du chouchou, parce qu'il a la vitesse d'un titre de punk, la partie vocale d'une power pop seventies et l'entrain d'un early Ty Segall.

4. Little Drama
5. Left for Dead
6. Blue and Pink
7. I Wonder
8. Wasted Memory
9. Nothing to Yell About
10. Arrow in My Heart
11. The End
Liens :
Article sur les singles de cet album

C.J. McKnight: musique pour pick-up
21.1.19Voici le topo. Il y a quelques mois à peine, un nouveau film était annoncé, Stinker Lets Loose! . Voyez la bande-annonce pour comm...


2. Makin' Time
3. The Legend of Stinker
4. Ears On
5. The Ballad Of Boner
6. Stake Out
7. Ears On, Part 2
8. Oh! Rascal
9. Stinker Lets Loose (End Credits)
10. Stinker Strikes Back
11. Stinker Lets Loose (Radio Mix)
12. Radio Promo
Deerhunter selon Aldous Huxley
18.1.19La dernière fois que j'écrivais sur Deerhunter, c'était à l'occasion d'un article Fake News . J'imaginais qu'il...

Peut-être que la clé véritable entre vérité évidente et grande vérité est la spontanéité. Bradford Cox est pédant et il ne veut pas être compris. Il dérange simplement sans jamais prendre de posture ce qui le conduit ainsi à évoquer la vérité de toujours plutôt que des concepts chics et alambiqués. C'est parfois raté, à l'image de "Détournement" qui est si nébuleux que l'on n'y comprend rien, et c'est parfois tout à fait réussi à l'image d'un "Futurism" qui questionne sur la philosophie du présent. Le poète Filippo Tommaso Marinetti en sait quelque chose. Et sur "Death In Midsummer", on se souvient que lui porte des robes (voir plus bas), mentionnant les usines de notre époque autant que le soudoiement de notre société. Il s'inscrit alors dans la vérité évidente. La boucle est bouclée.
Une fois cette double vérité relevée, il ne s'agit donc plus que de commenter la forme parce que le fond le place au-dessus des autres. Sur Why Hasn't Everything Already Disappeared?, Deerhunter est mélodieux, mélancolique, saturnien. Il est inventif ; la richesse de son instru' pourrait donner les sueurs froides aux artistes qui se disent encore expérimentaux, voyez "Element" et "Tarnung" qui semblent être bâtis sur la base de son album Double Dream Of Spring. Et pourtant, ce qui semble être tout à fait paradoxal sur cet album est la facilité avec lequel on le comprend. La science habituelle de Deerhunter semble être dans sa capacité à cacher des messages universels dans une musique énigmatique qui ne se révèle jamais entièrement, mais il dévie ici de sa forme coutumière. Il n'y a rien de mal à faire ainsi, mais lorsque l'on perd quelque chose de précieux, on s'évertue à le chercher en vain.
Peut-être manque-t-il aussi un peu d'engouement. Je ne connais pas l'histoire de cet album, après tout, il semblerait que Bradford Cox ait pris le temps nécessaire à le composer. C'est ce que les nouvelles sonorités de "Nocturne" relèvent, par exemple. Il manque toutefois cette nervosité si charactéristique des précédents albums (exception faite de "Death In Midsummer" et "Futurism", à mon sens les deux meilleurs morceaux). Deerhunter nous propose bien souvent un polissage entre pop indie et pop méditative. Pour cette raison, me semble-t-il, Why Hasn't Everything Already Disappeared? n'est pas son meilleur album. Le fond (l'usage de la double vérité) est excellent comme à son habitude, mais le Deerhunter de Monomania, celui capable d'aller chercher des textures introuvables, semble avoir laissé place à un Deerhunter plus contemplatif, presque passif. J'aime mon Deerhunter lorsqu'il explore davantage, mais voilà bien une simple opinion personnelle.
(mp3) Deerhunter - Futurism
1. Death In Midsummer
2. No One's Sleeping
3. Greenpoint Gothic
4. Element
5. What Happens To People?
6. Detournement
7. Futurism
8. Tarnung
9. Plains
10. Nocturne
Lien :
Article sur son album "Fuck Off"
The Vacant Smiles, princes australiens
17.1.19C'est à ne pas y comprendre grand-chose. The Vacant Smiles est un très bon groupe de garage pop, mais parce qu'il s'évertu...



8. Take It
9. Hamilton Mattress
10. Mountain
11. Ad$
Gimme Top 5: The least exciting things of 2019
16.1.19The concept of this section is very simple: every Wednesday (or so), Still in Rock proposes to list a few "top 5"...





Vidéo: The Courtneys are kinda back
15.1.19Je tiens The Courtneys comme étant le meilleur groupe de slacker féminin au monde, sans aucune commune mesure. Son dernier album ...

La session est introduite par "Silver Velvet", l'un des grands hits du groupe - si tant est que certains de ses titres n'en soient pas. Le son est logiquement moins travaillé qu'il ne l'est sur la version studio, il est davantage crunchy et râpeux. C'est "Minnesota" qui en bénéficie le plus. Ses derniers instants sont flamboyants. On y voit les Courtneys se mouvoir sur scène avec la détermination de Lance Armstrong au moment de la piqure. Elles dégagent quelque chose de tout à fait particulier, une énergie inimitée, voyez le final de "Lost Boys", voyez la tranquilité avec laquelle le groupe arrache ses mélodies, il passe en force sans forcer, il est facile.

Au final, cette session est l'occasion de rappeler à quel point les Courtneys forment un groupe génial. Enregistrée le 14 décembre dernier à Chicago, elle pointe les nouveaux arrangements du groupe, mais surtout, elle vient nous rassurer sur l'avenir de ce dernier. Le slacker a besoin des Courtneys, parce que lorsqu'il se détache trop des années 90s, il devient super cheesy et tend à l'uniformisation. Avec les Courtneys, le passé resurgit dans son plus bel appareil : un jean déchiré, un K7 de Slacker sous le bras et une vieille casquette usée.
(mp3) The Courtneys - Lost Boys (Audiotree Live Version)
(mp3) The Courtneys - Nathan for Me (Audiotree Live Version)
1. Silver Velvet (Audiotree Live Version)
2. Minnesota (Audiotree Live Version)
3. Lost Boys (Audiotree Live Version)
4. Freak Next Door (Audiotree Live Version)
5. Nu Sundae (Audiotree Live Version)
6. Nathan for Me (Audiotree Live Version)
Liens :
Article sur leur album II
Interview avec les Courtneys
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