LP Review : Mourn – Mourn (Post Punk)




Mourn est un quatuor, initialement formé par Jazz Rodríguez Bueno et Carla Pérez Vas, tous les deux espagnols et nés en 1996, puis rejoint d’Antonio et Leia (à peine 15 ans). Il fera paraître son premier opus self-titled via Captured Tracks le
18 février prochain (oui, on prend un peu d’avance). 
Le jeune âge des membres du groupe pousse à redouter le pire, une musique immature et peu fouillée qui se contente de copier ses idoles. Mourn est bien loin de ça. Le talent de ses musiciens ne fait aucun doute, mais je ne saurai trop relever à quel point il faut ici parler d’instinct. Il n’est pas vrai que des artistes si jeunes puissent avoir la conscience artistique de produire une musique à ce point mature. Mourn, c’est donc un groupe qui abat les barrières artistiques que la jeunesse dresse habituellement.
Les morceaux de cet opus sont généralement assez courts. Relativement homogènes, ils ont le mérite de poser une véritable base aux futurs albums du groupe. De plus, Mourn réussit à se dégoter un univers tout à fait singulier, qui, s’il n’est pas sans rappeler certains groupes des années ’90, n’en demeure pas moins original.
Dans l’ensemble, la musique de Mourn est très, très dépouillée. C’est étonnant tant les jeunes groupes ont tendance à en faire des tonnes. Rien de ça ici, la guitare est très présente, tout autant que la voix de Carla Pérez Vas, et la batterie vient en renfort dans un style très primaire. C’est tout. Et c’est super. “Your Brain Is Made of Candy” illustre parfaitement cette volonté, tout autant que “Misery Factory“. A l’image de la pochette, on se retrouve plongé dans un univers très gris qui parvient facilement à nous emporter. Dans l’ensemble on retrouve de nombreuses influences de Sebadoh et de Slint (voir “Boys Are Cunts“). Mourn est aussi très bon en matière de Post-Punk noisy, comme il le fait sur “You Don’t Know Me“, “Otitis” et “Marshall“. Les titres les plus inspirés de Patti Smith (du style de “Philliphius“) sont en revanche moins originaux. 
Et puis, Mourn est tout aussi tranchant lorsqu’il ralentit le rythme, comme il le fait sur l’introduction de “Silver Gold“, avant de devenir plus psyché. Il sera difficile de contester à ce morceau le trophée de meilleure création de l’album, lui qui, pour notre plus grand plaisir, nous rappelle certains Naomi Punk. On ressent incontestablement le besoin qu’a Mourn de crier son existence au monde entier. Sans compromis, le groupe frappe fort la où ça fait du bien mal. Rares sont les groupes à exploiter le côté Slint de la force. Les traits de comparaison avec ce dernier sont ici bien nombreux. Mourn vient de gagner son statut de groupe à suivre de très près. Il se pourrait bien qu’il sorte prochainement un opus qui attendra les plus hauts sommets.

1 Comment

  • Trigu

    Je vient Otitis est je suis tombé sous le charme.
    Tu sais si des dates de concert sont prévus?

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