Brenda, c’est l’une des plus belles découvertes de 2017, un single – “Children“- classé 16ème meilleur morceau de l’année dans notre classement dédié (ici) et une excellente vidéo pour aller avec. Mais ce que je n’avais pas encore commenté, c’est le premier EP du groupe, Creeper. Sortie à la fin du mois de novembre, il se compose de 5 morceaux qui empruntent ce qu’il faut à John Dwyer pour nous donner l’envie, une fois encore, de rentrer par effraction dans une église. 

Si je devais placer quelques piécettes sur des groupes peu connus des sphères garage, oh, Brenda en serait assurément. A vrai dire, on n’a jamais tant aimé être bloqué dans un film d’horreur depuis que l’on a vu cette merde de It – qui, disons-le clairement, coupe toute envie de continuer le genre, ouais, blasphémer King de la sorte… Brenda, lui, ne s’embarrasse pas des mignonneries de beaucoup de groupes garage, avec ses structures courues d’avance, le faux côté cool et les groupies qui font du 14 ans. Non, Brenda castagne sur fond de psyché et de quasi-stoner. Il fait bien.

Le premier titre, “Children“, est celui dont il faudra se souvenir dans quelques années, le premier à avoir donné à Brenda le pouvoir d’exprimer son savoir-faire. Un pic. Un roc. Le style de morceau qui accompagne nos récents cadavres français – hello Johnny, hello Gall – aux pays des enfers. “Beard of Bees“, le petit second, veut cogner plus fort, alors il va plus vite, et il cogne plus fort. Bien entendu, on retrouve l’esprit de John Dwyer 2016, et c’est n’est pas pour nous déplaire.
Idiot Brother” a un potentiel live hors norme, parce que prendre la suite du flow après “Beard of Bees” avec tant d’aisance nécessite assurément un bon coup de paluche. Brenda prouve, à mamie, à papi et à Christian – c’est l’ami de papi, assis sur le canapé depuis 15 jours, il ne bouge plus – que le garage peut encore aller chatouiller garage punk sans pour autant être gueulard.

(avec le single + vidéo)
A Tumble Through” est un morceau instrumental qui ne nous veut pas que du bien, il nous fait planer, nous fait attendre, espérer, et finalement, laisse place à “The Watcher“. Presque 6 minutes de Brenda questionnent forcément, on se dit qu’il s’est donné les moyens de tenter ce que trop peu de groupes osent faire : expérimentalisme quand tu nous tiens. Finalement, Brenda sort sa plus belle voix d’enfant creepy – on oscille entre Children of the Corn et The Omen – pour nous faire entrer, petit à petit, dans un manoir aux allures connues. Le groupe atteint quand même un sacré niveau, sphères que l’on ne côtoie que trop rarement, toujours trop rarement.
Pour ne pas couper court à notre plaisir, Brenda a également sorti un split avec Crazy Bones, groupe chroniqué sur Still in Rock en mai dernier – comme on se retrouve. Crazy Bones y est toujours aussi borderline, et pour cause, on frôle la grandiloquence trop grandiloquente. Il réussit quand même son coup. Quant à Brenda, il en fait aussi des caisses, et dans ces caisses, il y a quelques bouts d’animaux, un costume de clown et du poison.

Brenda ne nous laissera pas tomber. On le reconnait dès les premiers vocals, c’est fort, tant il a finalement sorti peu de morceaux. Brenda a donc le statut du parfait outsider, du style à mettre tout le monde d’accord, du style, donc, à ce que l’on veuille parler de lui sans fin.
Creeper rappelle les Mutilator Defeated At Last et A Weird Exits du Oh Sees comme personne ne sait le faire. On se dit alors qu’à défaut d’avoir plus de groupes de ce genre, c’est une excellente nouvelle. Et on se dit aussi, qu’à terme, Brenda devra probablement aller chasser sur d’autres terres, parce qu’il peut nous ramener un énorme gibier de type jamais découvert. L’intuition est là, maintenant, on veut du sang sur les mains.

(mp3) Brenda – Beard of Bees
(mp3) Brenda – Idiot Brother

Tracklist :


Creeper (EP, 2017)
1. Children
2. Beard of Bees
3. Idiot Brother
4. A Tumble Through
5. The Watcher

Hell​/​Goblin (Split, 2017)
1. Hell (by Crazy Bones)
2. Goblin (by Brenda)

Liens :
Article sur Crazy Bones
Article de présentation de Brenda

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