Martian Subculture : soucoupe volante et canapé sur Lune

Martian Subculture, c’est l’un de mes nouveaux chouchous. Classé deuxième meilleurs EP de 2017 (ici), et 26ème meilleur morceau (ici) avec son “Chewing Gum“, je ne pouvais que me réjouir lorsqu’il m’annonçait la parution d’un nouvel EP, le 31 décembre dernier. Je regrette déjà qu’il ne puisse pas être intégré dans le top de 2018, mais je ne perds pas espoir de pouvoir négocier ça avec lui. Et après tout, il sortira bien quelques EPs à nous retourner dans les mois à venir. On se prélassera alors sous les rayons d’une pleine lune.
Martian Subculture, je le redis ici, est l’un des chefs de fils de cette nouvelle pop martienne qui, semble-t-il, vient continuer le mouvement de la pop spectrale. On passe ainsi des manoirs hantés aux environnements désertiques de planètes non identifiées, aux forêts des atterrissages (ben ouais, pour les vaisseaux) ainsi qu’aux voix nasillardes qui viennent nous rappeler certaines vieilles créations des années ’70. Cut Worms est en tête de gondole, mais Martian Subculture est son meilleur sujet. 

Sleeping, le nouvel EP de Martian Subculture, est une nouvelle démonstration de sa grande délicatesse mélodique. Martian Subculture a toujours fait dans la post-pop où l’on contemple tout autant que l’on écoute. Sur “Lonely And Free“, il dit vouloir être seul, libre, mais que cela n’a aucun intérêt. La dernière phase, avec ses envolées à la guitare, est une véritable addition à la discographie de Martian Subculture.
Je n’ai pas souvenir d’un titre aussi psychédélique que “Thinking Too Much” parmi les autres créations de Martian Subculture. On délaisse un peu sa folk torturée – qui rappelle parfois Alexander Skip Spence – pour se concentrer sur le style de musique que Tame Impala n’aurait pas dû délaisser. Le tout est aquatique, Post Animal peut se réjouir d’être si bien accompagné. 
Willing To Wait” flirte avec du jazz de salon, et dans ce salon, il n’y a que des objets extraterrestres. Il y a aussi un peu de King Gizzard – version Sketches Of Brunswick East, il y a l’élan d’Unknown Mortal Orchestra, il y a un très bon Martian Subculture.
Weakness” débute enfin sur des airs de bedroom pop, mais tout change à 1min et 37 secondes. Le titre se meut en quelque chose d’extrêmement bien produit, Martian Subculture trouve un nouveau groove pour undead, on est en plein dans la confusion des genres, entre le weird de Funkadelic, la maitrise pop de Deerhunter et la retenue de Calder. Ouais, Martian Subculture combine le meilleur de ces dernières années, comme ça, sur quelques EPs qui, sans faire parler, apportent quelque chose de véritable.
Au final, c’est encore parfait. Martian Subculture en est à son 5ème EP, et tous les morceaux valent le coup, tous contribuent à ce grand tout post-terrien. Et ce n’est peut-être pas chic de parler de fric, mais tous ses EPs sont à 1 euro minimum sur Bandcamp, et l’ensemble de sa discographie à 4 euros. C’est le meilleur deal au monde. On aime tous s’enorgueillir de soutenir la scène indépendante, voici un sacré bon moyen de le faire.
Martina Subculture va continuer à bâtir sa demeure sur cette drôle de planète où même son chien semble s’ennuyer – voir Folk Music From Another Planet. Il est parfois proche de la bedroom pop mais il ne tombe jamais dedans, il aime la folk mais évite les arpèges, il intègre des éléments psychés mais refuse – lui – de songer à la malédiction, bref, Martian Subculture est votre meilleur ami imaginaire, sachons lui faire la place qu’il faut sur nos fauteuils poussiéreux.

Tracklist : Sleeping (EP, 2017)
1. Lonely And Free
2. Thinking Too Much
3. Willing To Wait
4. Weakness

Liens :
Article sur son EP Please Wait
Article sur son EP Folk Music From Another Planet

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