Still in Rock présente : Sick Sad World (Pop Lo-fi)


Sick Sad World, sans lien avec la série TV, c’est le projet solo de Jake Jones, un artiste originaire de Seattle destiné à faire parler de lui. Il avait déjà fait paraître une poignée de démos en 2012, sous l’intitulé Sick Sad World demos. Il était depuis revenu avec plusieurs singles et voilà finalement son travail concrétisé sur Fear and Lies, son premier album paru en 2015. Il le défend depuis sur de nombreuses scènes, accompagné de son live band , et il paraîtrait même qu’il soit prochainement en France. 
Un peu à l’image de la pochette de “Sicker, Sadder” qui nous offre le beau sourire de Deborah Foreman, la musique de Sick Sad World se donne pour objectif de compenser la morosité ambiante par ce qu’il y a de plus simple à saisir : de la belle pop, de beaux visages et quelques mélodies accrocheuses. L’album a été composé dans sa chambre, quelque temps après avoir été diplômé de l’Evergreen State College. Si l’enregistrement a pris plus de temps que prévu, il fallait que Jake se rende au K’s Dub Narcotic Recording Studio toutes les deux ou trois semaines, il peut s’estimer très satisfait d’un résultat qui a la véracité des beaux albums de pop underground.
Skateboarding Girl“, le premier morceau, pourrait bien être l’hymne d’introduction à sa musique. Jake m’a confié sa volonté d’écrire des titres les plus “normaux possible”, pour se détacher d’une situation de détresse qui l’habitait depuis longtemps. C’est que l’on trouve sur “Skateboarding Girl“, non pas un titre normal, mais un morceau enjoué qui rappelle tantôt le college rock des nineties, tantôt l’exécution Burger Records. “Alone All The Time” poursuit le travail, toujours aussi slacker et easy d’accès. Et puis, “Sweet Glory” vient donner à ce trio introductif tout le glam des eighties. La guitare, super lo-fi, tendrait presque vers de la jangle pop, c’est irrésistible.

Keep It Real” est plus grave. Il nous conduit vers “Orange Lazarus“, sorte de ballade désabusée à la JAMC. “Being Weird“, vient casser le rythme. Ce titre, c’est l’excellence pop qui manque à tous ces artistes qui surfent sur la vague Burger, Free Weed, les Memories & co… “Sick Sad World“, le titre self-titled, est plus nineties que jamais. Décidément, la scène semble se saisir du sujet avec passion, avec le nouvel EP de Tomorrows Tulips, voilà le deuxième article du genre en l’espace de quelques jours. Et la comparaison n’est pas anodine.

On approche du dénouement avec “On The Shore“. Le côté Punk Pop y est renforcé, comme pour souligner son attachement à ses années College. “Sick Visuals” tombe dans le noisy et “Stay Gold“, façon Dinosaur / Galaxie 500, apporte le mot de la fin : yes, restez lumineux, restez joueur, faites ce qu’Hermann Hesse (encore) vous conjure de faire : riez, et, accessoirement, écouter Sick Sad World.

Ce genre de projet nous ramène à l’ADN de Still in Rock, celui de la découverte, celui de donner un tout petit peu de lumière à des projets qui le méritent. Aidé par K Records, Sick Sad World vient de se retrouver en ouverture de La Luz et autres groupes de renom. Ca commence toujours de la sorte…

Au final, la quasi-intégralité des titres de cet album est très convaincant. Une belle mélodie habille chacun d’entre eux et l’exécution est toujours bien faite. “I had time to be thoughtful but not to be a perfectionist, if that makes sense“, me confie Jake, ce que l’on retrouve ici avec éclat. Et puis, il faut s’attendre à réentendre parler de lui rapidement, “as for upcoming releases, I’m currently mixing a handful of songs recorded earlier this year for an EP, and in the process of writing a new full length album!“.

Sick Sad World c’est du vrai lo-fi, une musique qui ne feinte pas d’être faite de bric et de broc, parce qu’elle l’est. Résultat, la magie de Fear and Lies est de celles qui animent nos recherches musicales sans fin. Sick Sad World, c’est un peu comme si l’on entendait enfin les démos que l’un de nos meilleurs potes gardait secret, et que c’était cool ! Enregistré sur son tascam four track tape recorder, il y a une proximité avec cette musique qui réchauffe le cœur. Avis aux amateurs d’une Amérique DIY.
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