EP Review : Tomorrows Tulips – iNdy rock royalty comb (Post Nineties)


Tomorrows Tulips est un groupe originaire de Costa Mesa (Californie) que l’on a déjà chroniqué plusieurs fois. Chouchou des surfeurs, chouchou de ses dames, il a débuté avec panache comme un groupe Burger qui aurait des problèmes d’hypo-tension. C’était déjà sensuel et romantique. Mais bien du chemin a été parcouru depuis Eternally Teenage, son premier album paru en 2011. Il nous a surpris l’an dernier avec un When plus novateur qu’on ne l’aurait pensé, et voilà qu’il revient avec iNdy rock royalty comb, son nouvel EP.
Premier constat, Tomorrows Tulips n’a jamais été si nineties. Certains de ses morceaux flirtent ici avec Dinausor, d’autres sont plus MBV (“Convertible PCH“). Le son trouve la gravité qui manquait à ses précédents essais. Il y a un sentiment post-JAMC qui règne tout au long des morceaux, c’est parfois excellent. Pour le dire autrement, Tomorrows Tulips fait là dans le post-nineties (création aujourd’hui de cette étiquette musicale, hen ?). Il suffit d’écouter la fatigue de “Walk Away” et “At the Movies” pour se rendre compte de l’aspect retravaillé de ces créations, comme un Thurston Moore fatigué par une semaine d’enregistrement studio. 
Le premier titre, “Quiet Riot Grrl“, est une reprise de Further (lien), un groupe sur lequel Still in Rock a écrit un article anachronique. Quel plaisir que de constater que cette vieille formation commence enfin à avoir la reconnaissance qu’elle mérite ! “Check Me Out“, le deuxième, est à mon sens le meilleur titre de cet EP. La violence de la basse me rappelle certains Polvo tandis qu’Alex Knost se la joue plus grunge. “Why I Didn’t Like August 93” pose la vraie question : pourquoi ne pas avoir aimé août 1993 ? Pavement traînait dans les parages et Lotion montrait à Tomorrows Tulips le son qu’il allait rechercher. Surement est-ce un girl problem, pour changer (cf. lyrics).
Convertible PCH” est moins fouillé, peut-être trop Sonic Youth-ien pour trouver son identité ? On se dit quand même que ce faux-semblant musical porté par les réverbs’ fini lui aussi par nous leurrer. Et puis, “Walk Away” vient relancer la machine à hallucinations, une fois encore sur du post-nineties. Je l’ai dit, “At the Movies” perpétue cette atmosphère Lynchienne sur fond de romance drive-in. “Ballad of Abandoned Style“, enfin, nous conduit avec le groupe, en studio, probablement après une longue journée de travail (?).
Au final, cet EP est plus qu’un simple revival, il mêle plusieurs scènes des années ’90 – toutes issues de l’underground – pour former un tout dont on peut être fier en 2016. S’il n’est pas certain que le groupe parvienne là à toucher un public bien plus large que celui amoureux nineties, il est certain que son EP sera accueillie les bras ouverts chez ceux qui reconnaissent la prodigiosité de cette décennie. iNdy rock royalty comb est très contemplatif, bien moins tape à l’oeil que les précédents Tomorrows Tulips qui avaient toujours un aspect surfy facile (que l’on aimait beaucoup aussi), ici totalement absent de l’équation. Tomorrows Tulips décide plutôt de nous proposer un doux fantasme musical où la guitare, chimérique, fait des apparitions bien dosées. Le mirage de Tomorrows est l’une des premières bonnes nouvelles de l’année 2016, et déjà la preuve, si certains en doutaient, qu’il faudra encore compter sur Burger.

(mp3) Tomorrows Tulips – Walk Away

Liens afférents :
Article sur Further
Interview Still in Rock de Burger Records

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