Il faut parfois attaquer dès la semaine avec un énorme hit. C’est ce que je fais avec Stork, sans nul doute l’un des groupes les plus prometteurs de la scène australienne. Formé en 2015, il nous avait gratifiés de quelques singles qui laissaient apparaître un fort penchant pour la scène de Fidlar. Son premier album, Let The Boys Eat, est paru vendredi dernier via Green Room Records (un label situé à Adélaïde) et il fait plus que confirmer nos espoirs.


Composé de 13 morceaux qui emprunte autant au slacker qu’au garage surf, cet album donne voix à un groupe qui revendique les meilleures influences qui soient : “Raised on a diet of salt, sand and the occasional snag, Stork take influence from Aussie acts including Bad//Dreems, SKEGSS and Drunk Mums as well as international outfits like The Black Lips and FIDLAR“. That’s right, la scène australienne n’en finit jamais de délivrer ses lance-grenades et Stork est le nouveau missile sous forme de requin. 


On comprend dès “Best Friend” que Stork ne révolutionnera pas le rock slacker mais qu’il fera partie des très belles formations du genre. “Legless” est tout aussi festif, on oublie les campus US pour foncer sur la côte australienne. Stork utilise tous ses tricks, le morceau semble être le fait d’un vieux de la vieille tant il regorge de ces passages qui sont faits pour les lives. Dommage que la production pèche un peu – beaucoup.
Vient alors “Leather Poisoning“. On ne comprend pas bien de quoi le groupe veut nous parler, mais je suis sur que l’on sera d’accord, éventuellement. Et “Congrats” d’être le nouveau truc que l’on enverra à son entourage qui aura quelques bonnes nouvelles à fêter (un gosse, ça ne compte pas). Il est surtout plus punk que les autres, ce qui va à merveille à Stork qui doit bien déchiqueter un peu de chair fraiche. “Boogs V Sticks“, dans la lancée, va puiser dans le côté Fidlar de la force.

Lorsqu’arrive “Bad Girl“, on se dit que Stork semble bien fatigué. Alors qu’il s’aventure sur le terrain de la garage pop sixties, on croirait entendre un groupe français en manque d’inspiration. Le chorus à plusieurs fois pour seulement deux phrases est épuisant. On passe d’autant plus que le suivant, “Dark Shadows“, est un immense hit ! Ce titre est la raison d’être de cet article, 1 mois déjà que je m’en délecte en secret et que j’essaie de négocier une exclue avec Stork. On tient là l’un des hits slackers de 2018, une aubaine pour qui voulait passer l’été à transpirer sur des colleges girls qui aiment le rock’n’roll. Drunk Mums n’a qu’à aller se rhabiller.

Parce que Stork est désormais sur une excellente lancée, il enchaine avec un “Living All Together” à faire de nous de petites filles apeurées par le horror show qui semble se dessiner. Toujours avec sa pop gonflée à bloc, toujours avec son slacker et ses doo-wop à la Dumb & Dumber, Stork fait de son Let The Boys Eat l’excuse d’un moment entre mecs à parler de Shady Lane. Et lorsque le premier solo de cet album éclate enfin, l’album est nouvellement intitulé Let The Frat Boys Eat.

A ce stade, et après 8 titres complets, on se demande bien comment les Stork vont réussir à capter notre attention pendant 5 morceaux durant. La première réponse arrive dès Cane Toad“, un titre qui passe tout en puissance. Il n’y a plus aucune retenue à ce stade, on fait dans le slacker sans aucune vergogne, 1000% cheesy. C’est tellement couillu, parce que si proche de nos clichés du type qui passe sa journée à skater avec ses cheveux gras, que je ne peux m’empêcher de penser que là se trouve un hit de l’album.

I’m Gonna Die But The Feeling Is Nice” – trop sixties – nous conduit sur “No Waves No Babes“, du garage rock qui a lui-même écouté les Monks. “Maggie Is A Jack Russell” et “Let The Boys Eat” sont un peu à bout de souffle, cet album est assurément trop long de 4 ou 5 morceaux.

Au final, cet album oscille entre slacker dévergondé et garage pop/rock très 2007. Le premier genre lui va mieux, et lorsque Stork a l’excellente idée d’y ajouter du punk, il devient extrêmement dangereux. Mais ne boudons pas notre plaisir, Stork est une excellente nouvelle pour qui s’intéresse à la scène australienne. Un seul regret : la production tire l’album vers le bas, ou, à tout le moins, l’empêche de retrouver les sommets de la musique slacker. Il faudra que Stork rectifie le tir sur le second album s’il veut s’ouvrir les portes des meilleures salles US et européenne. Pour ce qui est de l’Australie, je suis sûr que ses excellentes mélodies suffiront à faire de lui un nouveau chouchou.

(mp3) Stork – Dark Shadows
(mp3) Stork – Cane Toad

Tracklist : Let The Boys Eat (LP, Green Room Records, 2018)
1. Best Friend
2. Legless
3. Leather Poisoning
4. Congrats
5. Boogs V Sticks
6. Bad Girl
7. Dark Shadows
8. Living All Together
9. Cane Toad
10. I’m Gonna Die But The Feeling Is Nice
11. No Waves No Babes
12. Maggie Is A Jack Russell
13. Let The Boys Eat

Liens :
Article sur Drunk Mums
Article sur les Dictators


Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *