LP Review : Meat Market – Dig Deep (Slacker Rock)

Meat Market est un groupe originaire de Oakland (Californie) sur lequel j’ai déjà eu l’occasion d’écrire en 2013. On se rappelle ainsi que ses deux premiers albums étaient paru via Under The Gun Records, maison de Froth, Wyatt Blair, Damaged Bug et j’en passe. Le groupe revient avec un nouvel LP, Dig Deep et il s’est tourné vers Recess Records, un label qui affiche clairement sa volonté punk depuis 1989. Meat Market rejoint ainsi l’écurie d’Audacity, de Peach Kelli Pop et des Dwarves. Le voilà entre de bonnes mains.
Cette fois-ci, Meat Market joue en plein la carte slackers californiens. C’est trop peu (pas?) dit, mais ce style de rock’n’roll fait réellement partie des nouveaux genres des années 2010′, quelque chose dont on reparlera dans longtemps. Les slackers (traduisons les par… “branleurs”) ont certes toujours existé à travers l’histoire du rock’n’roll, mais jamais ils n’avaient eu un style musique dédié. C’est désormais chose faite avec Fidlar, Pangea, Audacity, Mean Jeans et j’en passe. Il faudra ajouter Meat Market à la liste, la preuve avec Dig Deep





Dig Deep” introduit la danse sur un riff mécanique qui s’impose comme marque de fabrique de l’album.  Le refrain est délivré dans une forme de chorus un peu brouillon, passez votre chemin si ce genre de rock’n’roll vous effraie, Dig Deep en est rempli. Pour ceux qui veulent bien faire une partie de beer pong, c’est par ici. Il n’a jamais été aussi bon d’être un frat boy. 
Hole” va plus vite encore, mais le refrain est moins fouillé de sorte que l’on accroche moins facilement. Heureusement, le son de Meat Market est suffisamment bien produit pour que l’on procède toujours à son écoute avec un t-shirt de quarterback entrain. “Big Cookie“, pour sa part, est plus maîtrisé. Meat Market s’écarte un brin des sentiers battus du rock’n’roll slacker pour un morceau plus brumeux. C’est une réussite ! 
Revenons-en tout de même à nos moutons avec “Floor“. Pour l’occasion, Meat Market a sorti tout ce qu’il savait de plus punk. “Floot” va vite et fort, de quoi procurer autant d’adrénaline qu’une pub de Super Bowl. “Bus” est meilleur encore. Violent Femmes attendait que le bus arrive (cliquez), Meat Market est enfin dedans, comme dans Crazy Taxi. “Still” et “Line” sont moins efficaces, quoique le deuxième soit plutôt trash. “Big Dreams” clos la face A sur un morceau plus stoner que les précédents. Les amateurs de Bass Drum of Death seront servis. 

Hole II” est un morceau tout ce qu’il y a de plus classique dans le genre. Meat Market est particulièrement bon lorsqu’il se donne l’espace pour des refrains répétés à l’envi. “World“, quant à lui, se propose de jouer à fond sur la guitare, laissant quelques phases solos ponctuer le tout, mais ça manque de pop. 
Tiny Room” reprend un peu du proto-rock’n’roll des premiers morceaux. Assumant à moitié le thème d’une chanson d’amour, il se fait surtout remarquer par une guitare qui semble parfois n’en faire qu’à sa tête. Je ne suis pas convaincu en cela par la cohérence du tout, mais force est de constater que “Tiny Room” fait le travail. “Instrumental” porte bien son nom, et si l’on pourrait penser à du Fugazi, Meat Market se rapproche encore d’une pop à la Audacity.  
Stay” tend à conclure sur ce qu’il y a de meilleur chez Meat Market : un rock californien qui assume son côté Everybody Want Some!! et ses litres de bière.  C’est ce que “Whats It Like” fait à la perfection. Voyez la scène, la caméra survole l’université, on y voit l’équipe de football américain qui s’échauffe doucement, les cheerleaders qui sont posées sur le parvis et les geeks qui accélèrent le pas, livres à la main. La caméra zoome un peu et finit dans le décolleté de Shady Lane, La plus belle fille du campus. C’est cheesy, c’est cliché, mais ça fonctionne toujours ! 

Au final, Dig Deep est un très très bon album du genre. Certes, 14 titres, c’est beaucoup et certains auraient pu être coupés de la dernière maquette pour renforcer la consistance du tout. Mais ne boudons pas notre plaisir, Dig Deep est un rempli de tout ce qu’on aime, du Slip & Flip, des gros sacs de chicken wigs et l’excitation d’un concert donné dans le hall de l’University. Meat Market gagne à être connu et je ne doute pas que cet LP lui assurera une petite tournée européenne qui pourrait être le début de beaucoup. On n’intègre pas le gang des slackers d’or américain sans un peu de lumière…

(mp3) Meat Market – Bus (2016)

Pour rappel :

(mp3)
Meat Market – TNT (2013)

(mp3)
Meat Market – Don’t Surf  (2013)


Liens afférents :
Article sur le dernier Audacity
Article sur de présentation du groupe

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