Still in Rock présente : The Tailbreakers (Garage Surf Pop)

The Tailbreakers est un groupe originaire de Toronto qui a fait paraître son premier album self-titled l’an dernier. Cet LP date certes de 2015, mais il me semble que le groupe a eu suffisamment peu de presse pour que la nécessité de cet article demeure intacte. Dans la mouvance garage surf, celle de Shannon, de SadGirlJonny and the Cowabungas, des Virgin Kids, de O Tortuga et surtout des Guantanamo Baywatch, The Tailbreakers est une excellente addition qui fait honneur à ce genre musical qui n’est pourtant pas en mal de noms. 

Boneshaker“, le premier morceau, est l’un des meilleurs de cet album. Les Tailbreakers démarrent sur les chapeaux de roue. La pop du groupe reprend certains éléments des Growlers auxquels elle ajoute un rythme plus séduisant. “Boneshaker” est le genre d’introduction que l’on aimerait plus entendre. Vient ensuite “Electric Monkey“, autre morceau d’excellence. Plus psychédélique, il permet déjà se faire une bonne idée de ce que représente ce groupe. Deux titres pour deux genres différents et il est difficile de déterminer lequel sied le mieux aux Tailbreakers. Le final de “Electric Monkey” est particulièrement efficace, sorte de pop-wah-wahifiée qui s’emballe comme un surfeur s’emballe à la simple vue d’une bonne… vague.

Avec “Shake It“, on se rend compte des similarités entre la voix de Sebastian Molaro et de celle de Mozes & the Firstborn. Celle-ci est épurée et contraste avec un style à la Natural Child (comprenez par la Western-garage nostalgique) qui fait toujours son petit effet. Une fois encore, les passages instrumentaux font honneur à cet LP. “Rooster Call“, pour sa part, introduit un saxo pour plus de sensualité. Nous avions les planches de surf et les filles en bikini, Tailbreakers y ajoute le romantisme d’une adolescente à qui on raconte des histoires. Le titre est langoureux pile ce qu’il faut, une franche réussite.

Primitive” renoue avec plus de rock’n’roll et plus de surf. Les Tailbreakers sont particulièrement bons lorsqu’ils s’essaient à quelques jams qu’ils maîtrisent toujours parfaitement. Souhaitons qu’ils soient encore plus présents sur leur second essai. “Lead You Down” vient pimenter l’expérience d’un titre encore plus Dick Dale que les autres. C’est court et percutant, un bon titre du genre. Quant à “Poisoned“, il se la joue poète écorché, alright.

Sonic Ride” emprunte un peu du style de Richard Hell. Les Tailbreakers ne rechignent pas devant un peu de punk, juste la pincée nécessaire pour faire de cet LP un petit moment d’excitation. Ce titre restera comme l’un des temps forts de cet album. “Tres Jinetes“, pour conclure, est l’un des morceaux les plus surf de cet LP. On se laisse séduire une nouvelle fois par cette musique volontairement datée. Notons ici la bonne production de cet album qui n’a rien à envier aux grands noms de la scène actuelle.

Je le dis sans gêne, ce premier album est un fait d’armes qu’il convient d’encenser comme il se doit. Il y a toutes les raisons de croire que le second LP du groupe, à paraître avant la fin de l’année, sera un sacré moment de joie. Les Tailbreakers got it, des albums sans faute sont choses rares, et en voilà bien un.

(mp3) The Tailbreakers – Boneshaker
(mp3) The Tailbreakers – Tres Jinetes

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Article sur SadGirl
Interview Still in Rock avec Shannon and the Clams

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