Anachronique : The Posies (Power Pop)

 

The Posies est un groupe de power pop formé par Jon Auer et Ken Stringfellow en 1987 dans l’Etat de Washington (proche de Seattle…). Son premier album, Failure, paraît en 1988, suivi en 1990 par Dear 23 qui fait l’objet de cet article. Dear 23, c’est l’un des premiers albums à marquer la décennie ’90, l’un des premiers à sortir du rock’n’roll très pop des années ’80 avec une production qui en aura dérangé plus d’un.
Paru sur DGC Records – le label de Nirvana, Blink-182, Thurston Moore et Sonic Youth – il fait partie du revival power pop qui aura également consacré Matthew Sweet et Teenage Fanclub. Souvenons nous que Paul Collins – ex leader des Beats et des Nerves – nous avait confiés que les années ’90 avaient été les pires de toute sa carrière, parce que le grunge avait quasi tout emporté sur son passage. Preuve en est toutefois avec ces quelques groupes que la power pop et les genres musicaux des décennies précédentes n’étaient pas morts.
On comprend dès “My Big Mouth” que les Posies sont à cheval entre power pop et sonorités grungy/indie rock nineties. Les Posies sont en cela un groupe “revivalist” qui traduisent malgré tout leur époque.
Golden Blunders“, c’est le grand hit de cet album, le premier du groupe. Morceau de power pop dans toute sa splendeur, il fait partie des rares essais de cet album à ne pas emporter le moindre accord de rock’n’roll. Les Posies y sont logiquement très mélodiques, on entend également la différence en terme de prod’ avec leur premier album qui était plus DIY que Dear 23.
Apology” tend à se rapprocher de la finesse pop des Shoes. Ses airs de Noël en fond le parfait candidat au titre de morceau pour gens heureux. L’instru des Posies est suffisamment riche pour en faire un titre dans la lignée des Big Star & co. “Any Other Way” reprend alors sa route vers un son plus rock, plus nineties aussi. Si l’introduction rappelle Built to Spill, on se laisse ensuite emporter vers quelques airs plus Chris Von Sneidern-ish. “You Avoid Parties” vient clore la face A avec ses élans de folk à la Neutral Milk Hotel.

 

 

Suddenly Mary” a pour lui une folk plutôt éloignée de la power pop. “Help Yourself” vient également nous surprendre avec un rock indé très fidèle à son temps, un son métallique avec quelques moments de grandiloquence du fait de la batterie. Décidément moins mélodique, la seconde partie de cet album vient encore causer une rupture avec “Mrs. Green“, une ballade qui prend au jazz ce qu’elle veut.
Everyone Moves Away“, c’est ce qu’il y a de plus Beattles dans les années ’90, j’exagère à peine. Ce tube sixties fait bien le travail, surtout parce que les Posies étaient d’excellents vocalistes, ce que la power pop exige de ses chanteurs. “Flood Of Sunshine” porte le point final à cet LP, une fois encore pas vraiment du côté power pop mais vers une folk à la Chris Bell ponctuée de solos un peu rocambolesques.

 

 

Au final, The Posies est souvent listé dans les meilleurs albums de power pop de l’histoire, mais le groupe ne fait finalement que peu dans le genre visé. Il n’en demeure pas moins qu’il excelle sur l’aspect mélodique de ses compo et que Dear 23 est un excellent album pour introduire la décennie. Finalement assez peu reconnu, il a en lui des prémisses de ce qui fera une partie du succès nineties tout en conservant la volonté de la fin ’70.
Il faut noter que les Posies se sépareront et se rapprocheront ensuite de Big Star. Peut-être qu’avoir joué aux côtés d’Alex Chilton aura donné au groupe l’envie de reprendre la route, ce qu’il fait encore aujourd’hui. Tout cela est bien tarte à la crème, mais après tout, la crème… c’est bon.

Liens afférents : 1. My Big Mouth
2. Golden Blunders
3. Apology
4. Any Other Way
5. You Avoid Parties
6. Suddenly Mary
7. Help Yourself
8. Mrs. Green
9. Everyone Moves Away
10. Flood Of Sunshine

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