Violent Femmes, les immortels

Qu’est-ce qui permet de distinguer si facilement Violent Femmes des autres groupes ? Qu’est-ce qui en fait une formation légendaire ? Je crois la réponse être évidente : un sens de l’idiotie couplé à un punk acoustique inimité. 



Sans jamais tomber dans le Dumb & Dumber (en ce sens, les Violent Femmes ne sont pas des slackers), il n’en demeure pas moins que Violent Femmes n’a jamais eu peur de délivrer des morceaux cheesy, voir carrément crétins. Je pense bien entendu à “Gimme The Car” et autre “Waiting For The Bus“. Les Violent Femmes sont les John Belushi du punk, un faux air de sérieux, un sourire aux lèvres et toujours une mélodie au bout de la langue. 

En 2016, les Violent Femmes étaient revenus avec un album intitulé We Can Do Anything. C’était excellent, preuve en est avec “Memory“. Voilà qu’il réapparait avec Hotel Last Resort, toujours sur Add It Up Productions (son label, tiré du titre du même nom). Violent Femmes délivre ici un album 3ème degré, un de plus que ce qu’il fait habituellement. Ça commence avec “Another Chorus” où VF se moque de sa façon d’écrire des chansons : couplet sur couplet. L’album se poursuit sur “I Get What I Want“, et puis vient “I’m Nothing“, un titre que l’on connait depuis l’album New Times (1994). Il permet de se rendre compte à quel point la voix de Gordon Gano est inchangée.
Not Ok” imprime pour la première fois le rythme infernal qui a souvent animé la musique de Violent Femmes. Gordon laisse de côté la voix nasillarde pour pousser un peu la chansonnette. Voici un punk acoustique bien assumé. Et puis, vient “Hotel Last Resort“, le premier single de cet album, qui me faisait dire qu’il faudrait être sourd pour ne pas connaître à Violent Femmes le titre de meilleur groupe de punk acoustique de l’histoire.

Everlasting You” est un titre complètement nouveau, avec une belle guitare. Mais Violent Femmes ne saurait abandonner ses bonnes vieilles habitudes, et pour cela, il revient avec un “It’s All Or Nothing” qui complète “I’m Nothing“. Et puis, sur “I’m Not Gonna Cry“, les Violent Femmes semblent rendre un hommage appuyé à Jonathan Richman. Il est d’ailleurs étrange que les deux n’aient jamais collaboré, je lance ici un appel à témoins. Le titre est un peu triste néanmoins, il en va de même pour “Paris To Sleep“.

This Free Ride” pourrait bien devenir un classique de la discographie de VF. “Sleepin’ At The Meetin’” fait ce que seul le groupe sait faire, et l’album se conclut finalement sur “God Bless America“, une suite bien sentie à son “American Music“. Ce final fou les j’tons.

(non, ceci n’est pas une photo de Johnny Mafia)

Au final, Violent Femmes fait du Violent Femmes, et en ce sens, continue de marquer l’histoire punk. Le groupe n’a rien perdu de sa superbe, ça en devient vraiment louche. Peut-être sont-ils des reptiliens ? (article sur les reptiliens anonymes). Le sourire en coin de John Belushi apparait plusieurs fois sur l’album, alors, peut-être sommes-nous les témoins d’une drôle de réincarnation ? D’une possession de l’enveloppe corporelle ? Une réponse s’impose.

Ce qui me laisse d’autant plus pantois, c’est la capacité du groupe à incarner le cool en continu, malgré les années, les kilos en trop et une scène qui évolue continuellement. Violent Femmes demeure plus cool que les groupes adolescents de la scène actuelle. Peut-être que ne pas délivrer le même garage ou le même punk que celui des autres aide la chose. Je n’en sais rien, une fois encore, je ne sais rien.

(mp3) Violent Femmes – Another Chorus
(mp3) Violent Femmes – God Bless America

Tracklist: Hotel Last Resort (LP, Add It Up Productions, 2019)
1. Another Chorus
2. I Get What I Want
3. I’m Nothing
4. Adam Was A Man
5. Not Ok
6. Hotel Last Resort
7. Everlasting You
8. It’s All Or Nothing
9. I’m Not Gonna Cry
10. This Free Ride
11. Paris To Sleep
12. Sleepin’ At The Meetin’
13. God Bless America

Liens :
Article sur le single de cet album
Article sur son album de 2016

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