Ceci est un article sur le gras, ou sur Drunk Mums, l’un de nos groupes slacker préférés. Son dernier EP en date était Leather, paru en novembre 2016, il ne laissait place qu’à peu d’actualité. On se souvient tout de même de la soirée Freaky Loud Things d’octobre dernier qui nous avait un peu beaucoup passionnément coupé le souffle. Mais c’était tout. Cela était sans compter sur ce que préparait les Mères Saoules en secret, j’ai nommé Denim, première sortir de 2018 a être chroniqué sur Still in Rock.
Dedans, Drunk Mums ne se réinvente pas, il n’invente pas non plus la roue, ni la musique des Dictators, ni le dumb punk, ni le rock’n’roll, ni l’amour. Drunk Mums ne réinvente rien, en effet, mais il le fait bien. Et ne rien créer de nouveau tout en suscitant une telle fascination, c’est fort. Drunk Mums est donc fort, et saoul. ET GRAS.

Hot Flush“, le premier titre, fait ce que l’on veut d’un titre du genre : il s’imite lui-même. Les Drunk Mums disent avoir un glaçon sur le corps, et être excités. Nous, on aurait voulu l’être tout autant, mais à défaut, on écoute ce titre de punk ’77 bien cheesy avec la passion des amours passés. On se dit alors, avec “Powerslide“, que la voix de Jake Doyle est le principal atout de Drunk Mums, aussi sa disgrâce. C’est ainsi que l’on comprend l’utilité de ce groupe à la scène punk australienne : lui, il est ingrat, composé de mufles que l’on voudrait être ses potes. Lui, il est gras, gras, gras !
Kidnapped“, c’est le titre d’un môme en trottinette qui, un jour, est monté sur un skateboard. Le type est content, il se sent libre et décide donc de nous donner, quelques années plus tard, un groupe de skate punk bien huileux. Ce groupe, c’est Drunk Mums qui n’a jamais aussi bien imité les Dictators. “Kidnapped” est le meilleur titre de l’EP. “Ode To Death” peine à nous convaincre, il se veut plus proche du blues – mais si ! – ce qui a pour effet de créer un titre rebondissant un peu plat. A moins qu’il ne faille monter le son.

Au final, Denim sent le hot dog, le ketchup, la frite bien sale et le coca-cola réchauffé à 40 degrés. Dans cette scène, les mecs ont le bide bien gras, il dépasse d’ailleurs du t-shirt et les darlings ont des bigoudis dans les cheveux. Le punk en fond sonore respire le déjà-vu, après tout, le groupe local s’évertue à jouer d’un style dont les gens ne veulent plus. Et nous, on regarde tout ça, conscient d’être bloqué dans une photographie de Martin Parr, et on aime ça. On se demande aussi, après Leather et Denim, ce que Drunk Mums nous réservent pour Tweed.

Tracklist : Denim (EP, 2018)

1. Hot Flush
2. Powerslide
3. Kidnapped
4. Ode To Death

Liens :
Article sur Drunk Mums (premier EP)
Article sur les légendaires Dictators (les pères)

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