Laverne, c’est un groupe originaire de Vancouver (British Columbia) pour ceux qui ont tout compris au nineties. Difficile de faire plus anonyme que ce groupe, pas de réseaux sociaux, un premier EP intitulé a demo, aucune description sur ce dernier, bref, avec Laverne, on se retrouve plongé en plein coeur de l’esprit nineties : il s’agit de délivrer de l’indie rock à tendance grungy et, surtout, de refuser le fonctionnement de la scène.
Cet EP, composé de trois morceaux, est une excellente nouvelle pour qui aime Beck, Silver Jews, Polvo et Superchunk. Le système médiatique est ainsi fait que je peine à croire que le groupe réussira à faire une immense percée avec cet EP, il faudra pour cela qu’il engage avec son public. Il n’en demeure pas moins qu’il est en tout point excellent, irréprochable, un pic, un rock nineties – du nineties des années ’90 même que, point de post-nineties ici.

Je le citais en introduction, Silver Jews – 2ème pire nom de groupe de l’histoire ?! – plane sur cet EP, ce qui est une excellente nouvelle tant il fait partie des fers de lance des années ’90. Étonnement, Laverne a des allures de groupe australien, ce que l’on entend sur l’interlude en début de troisième minute. Le final rappelle les meilleurs moments de Pavement. Tout est dit. Tout, si ce n’est que je n’ai pas encore relevé le titre de ce morceau qui est tout sauf du death metal. Une fois encore, ce pourrait être l’idée de Stephen Malkmus. 
Blur” n’est pas non plus un titre de rock alternatif. Tout cela commence à sacrément me plaire. Laverne délivre un nouveau titre grungy avec une belle ligne de basse à la Polvo. A moins que ce ne soit du Slint ? Laverne fait fort, très fort. 
Seagull“, le petit dernier, deviendra le grand frère de tous. Son faux rythme magnifie la décennie dans laquelle cet EP s’inscrit, et puis, Laverne rajoute une couche de je-m’en-foutisme. Le son est rebondissant, bien que blasé, sans jamais être amorphe : Laverne voit plus loin que ça en prenant le riff d’un morceau de jangle pop.

Cet EP est inspiré de Pavement plus que de mesure, il est donc forcément génial. Mais Laverne ne se contente pas d’être un cover band. Laverne déniche des mélodies qui sont dignes des anthologies de la décennie visée. Laverne est excellent à tous les niveaux, une oasis pour les amateurs du genre, un réveil pour les autres.
Au final, parions ensemble que la presse ne parlera que trop peu – ou pas ?! – de Laverne parce qu’il s’affiche ouvertement comme étant “hors système”, preuve en est que cela signifie encore quelque chose. En faisant ainsi, il s’évite l’éternel cliché du groupe indie tiraillé par ses ambitions et contradictions. Laverne est déjà ailleurs.

Tracklist : a demo (EP, 2017)
1. Death Metal
2. Blur
3. Seagull

Liens :
Article sur Pavement
Article sur les groupes de post-nineties

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