The Jags. Les articles anachroniques du lundi sont de plus en plus un rendez-vous power pop. Il faut dire que la réserve d’artistes du genre est immense, alors autant en profiter. Et si j’ai de nombreuses fois évoqué les Jags sans jamais y consacrer un article, il était temps d’y remédier.

 

 

 

Les Jags étaient un groupe anglais formé en 1978 dans la ville de North Yorkshire. 

 

Avec les Jags, on se plonge une fois encore dans la ville du Truman Show, tout est fait de plastique pour viser la perfection. Sa power pop est un peu à cette image, lisse, belle et mélodieuse. Les Jags ne visent pas à créer du rock’n’roll, ils ne font pas partie de ces groupes de power pop qui flirtaient avec le punk de l’époque. Les Jags délivre une musique pour les soirées piscine de Los Angeles, et c’est très bien ainsi.

 

Evening Standards” est une excellente introduction qui nous plonge immédiatement dans ce que contient cet album. Les Jags font fonctionner leur instru’ comme un tout indivisible, la guitare accompagne souvent les à-coups de la batterie au service de la plus grande efficacité. “Party Games” affirme lui aussi l’identité de cet Evening Standards, comme son nom l’indique, cet LP est festif et entend bien animer vos cocktails parties les plus désuettes. Sortez la veste de costume trop grande et le pantalon parachute, les Jags sont dans la place.
Troisième morceau et troisième hit avec “Tune Into Heaven“. La production de cet LP ne souffre toujours d’aucun défaut et les Jags prouvent être l’un des groupes de power pop les plus mélodieux. Ce titre va vite et n’oublie pourtant pas de nous laisser le temps pour la cueillette des pâquerettes. Voici bien le scoop du jour : le paradis, c’est cool.
Avec “Last Picture Show“, les Jags nous introduisent à la new wave ambiante, puis vient “The Tourist“, un titre qui aurait pu intégrer le catalogue de Wreckless Eric. Peut-être ce morceau est-il le seul sur lequel on entend l’influence de la scène anglaise de la fin des années ’70. Une fois n’est pas coutume, les Jags délivrent des choeurs en parfaite harmonie qu’ils mettent au service d’un son jangle pop qui ne se prive pas d’une part d’inventivité.

Desert Island Discs” entame la seconde moitié de cet album avec une pop très proche de celle de Nick Lowe. Elvis Costello n’est pas loin non plus. Et puis, “Woman’s World” enchaine avec un son avec plus jangle pop. On frôle la perfection du genre que “Back Of My Hand” atteint définitivement. Ce titre, la raison d’être de cet article, est l’un des plus grands hits de power pop jamais composés. Ce n’est rien de le redire, mais la production de ce morceau est magistrale et les différents sons de guitare dénichés par les Jags trouvent un écho sans commune mesure. Le monde fera sens tant que des morceaux du genre continueront d’être produits.
She’s So Considerate” introduit le trio final. Lui aussi sur les terres d’Elvis Costello – surement est-ce dû au filtre romantique sur la voix – il accompagne un “Little Boy Lost” qui reprend la structure classique des morceaux de pop. Les Jags y sont toujours aussi bons. “Single Vision / BWM” vient conclure l’affaire. L’album est rythmé du début à la fin. Il parvient à ne jamais relâcher la pression, un petit exploit dont seule la power pop est capable sans jamais lasser ni même épuiser son auditeur.
Alors, je vous ressers le même plat qu’il fait si bon réchauffer lorsque l’on parle de power pop : les Jags participent d’une romance de la vie, une idéalisation qui nous donne à entendre un monde sans souci où le sifflet du facteur réveille les citoyens heureux de commencer une bonne semaine de travail (god damn).
Après Evening Standards, les Jags ne feront paraître qu’un seul LP, moins efficace de surcroit. Cela ne réduit en rien leur importance en matière de power pop. Les Jags classeront deux morceaux dans le hit parade de l’époque, c’est déjà beaucoup en terme de démocratisation du genre. Et puis, le premier LP du groupe est un quasi sans-faute, un véritable hit à inscrire parmi les meilleurs albums du genre. Les Jags n’auront rien inventé, ce qui explique pourquoi ils n’ont pas la reconnaissance qu’ils mériteraient surement d’avoir, mais cet album mérite tous les honneurs des LPs qui transcendent un genre. Je souhaite à la Reine Elisabeth d’avoir eu la chance de connaître les Jags, son pays peut en être fier.

 

Tracklist :
1. Evening Standards
2. Party Games
3. Tune Into Heaven
4. Last Picture Show
5. The Tourist
6. Desert Island Discs
7. Woman’s World
8. Back Of My Hand

9. She’s So Considerate
10. Little Boy Lost
11. Single Vision / BWM

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