Retour de vacances pour Still in Rock et voilà que l’on attaque déjà le dernier tiers de l’année 2015. Pour ne rien perdre de nos bonnes vieilles habitudes, voici l’article anachronique du lundi.
The Plimsouls était un groupe de Power Pop formé à Los Angeles en 1978. Mené par Peter Case, un ancien membre des Nerves où il officiait aux côtés de Paul Collins (voir article), il sera ainsi nommé pour jouer sur les mots “plimsoll” (chaussure de sport) et “soul”, un style dont il revendique l’influence. Le ton est donné, cheesy et peculiar.
La discographie des Plimsouls est composée de 5 albums studio. C’est le premier, The Plimsouls, (il prendra la particule “plus” lors de la réédition) qui retiendra aujourd’hui notre attention. Paru en 1981 via Planet Records, il se compose de 20 morceaux pour une durée totale d’une heure. Cette heure là laisse place à une Power Pop fabuleuse qui s’inscrit à un niveau similaire de celle des Sweet, Rubinoos et du Dwight Twilley Band, autant de groupes qui dont déjà fait l’objet d’un article anachronique.
Parce que cet album est composé de nombreux morceaux, je ne dresserai là le portrait que des quelques meilleurs. Il s’ouvre ainsi sur “Lost Time” où un “Kick it” vient lancer la fête. Le deuxième morceau, “Now“, est l’un des meilleurs morceaux du groupe. Peter Case assène son “I Need You Now, Right Now” à de nombreuses reprises. C’est entêtant, coloré, puissant. “Women“, quelques titres plus loin, reprend le thème fétiche de la Power Pop pour y adosser l’influence Punk des Ramones (album Subterranean Jungle). “Zero Hour“, reconnu pour son aspect catchy, fait ressortir en plein la musique des eighties. Avec son “better moves fast“, on se rappelle le tout récent “I Wanna Go Fast” de Warm Soda.
C’est “Hush Hush” qui prend le relais, potentiellement le plus grand hit de la carrière des Plimsouls. “Mini-Skirt Minnie“, un autre titre qui parle de la gent féminine, s’impose comme un nouveau tube. Son riff accroche l’oreille dès les premiers instants, on trouve là l’essence de la Power Pop de Los Angeles : du one shot . Et puis, “Mini-Skirt Minnie” laisse certainement entendre l’influence Soul que le groupe revendiquait. Cela en fait un titre unique, inimité jusqu’alors. “Dizzy Miss Lizzie” se rapproche de ce que faisait les Real Kids. Il faut dire que la scène Punk gagnait également du terrain sur le Los Angeles de l’époque. The Last était passé par là (avec “She Don’t Know Why I’m Here“), sans oublier The Bags (avec “Survive“), The Dogs (“Younger Point Of View“) et X (“We’re Desperate“). Après une reprise d’Otis Reading sur “I Can’t Turn You Loose“, citons enfin la version instrumentale du “When You Find Out“ que Peter Case avait composé pour les Nerves.
Alors malheureusement, les Plimsouls arrivent à un moment où les Knacks viennent de faire éclater la Power Pop de Los Angeles aux yeux du monde entier. Un mouvement anti-Knack en nait logiquement, et ce dernier empêchera probablement les Plimsouls de devenir une légende reconnue par tous. Après tout, il s’en est fallu de peu pour que les Plimsouls explosent au grand jour. Lorsque le groupe intègre la bande de son de Valley Girl, tout semblait leur réussir. Mais également, le fait que le groupe soit un “offshot” des Nerves n’aura probablement pas joué en sa faveur. Il faut dire que les Nerves sont souvent cités comme étant l’un des tous meilleurs groupes de Power Pop de tous les temps. Seulement, il serait dommage de passer à côté de l’expérience Plimsouls sous prétexte qu’un groupe précédent était bien abouti encore. Les Plimsouls ont dévoilé un grand nombre des meilleurs titres de power pop de la décennie, et à une époque où les Shoes sévissaient encore, ce n’est pas rien de le dire.
(mp3) The Plimsouls – Now (1981)
(mp3) The Plimsouls – Women (1981)
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