Still in Rock présente : Nots (Riot grrrl)

Nots, c’est un groupe originaire de Memphis qui vient de faire paraître son premier album via Goner. La chanteuse du groupe n’est autre que Nathalie Hoffmann, la bassiste des Ex-Cult, à qui il faut ajouter Charlotte Watson (du groupe Manatees), et Laurel Ferdon (de Moving Finger). Après avoir fait paraître un premier EP, Dust Red, le groupe a sorti son premier essai le 11 novembre dernier. On y retrouve ce même esprit Garage Punk très brut. Enregistré par Doug Easley, lui qui a aussi bossé sur le Wowee Zowee de Pavement (!!!), avec Sonic Youth, avec Tav Falco, les Oblivians et Guided by Voices, cet album est une belle addition à une année 2014 qui aura définitivement laissé une place de choix à la musique Riot grrrl. 
Dans la tradition très direct des Slits (déjà citées dans l’article sur Priests…), la musique de Nots flirte constamment avec un Punk rentre dedans. En réalité, elle embrasse plus encore la mouvance nineties du Riot grrrl. Au final, la musique DIY des Nots a pour faiblesse d’être souvent trop homogène, mais on ressort indéniablement de l’écoute de We Are Nots totalement galvanisé. Les 26 minutes qui le composent nous rappellent la puissance all girl band des Liliput et autre Kleenex. Et puis, le groupe avoue lui-même sa volonté de créer une musique répétitive qui finit par s’inscrire dans notre ADN.

Fidèle à un vieux single du groupe (“Fix“), “Insect Eyes” introduit l’album sur des notes post-apocalyptiques qui suscite l’intérêt de l’auditeur dans les plus grandes proportions. Ce titre fait penser à la puissance des Courtneys, voir Black Tambourine. On y trouve quelques airs de Post Punk, un mélange des genres intéressant. Cette dichotomie réapparaît sur “Black Mold“. Tous les codes du genre Riot grrrl sont respectés sur “Decadence” et “Reactor“. Comment ne pas y entendre l’audace de Maggie Estep. Il est intéressant de constater le virage clairement opéré par Nots vers ce style de musique. Ses précédents singles étaient bien plus Punk, à l’image de “Dust Red“. Pour autant, Nots y a conservé toute son énergie primaire, un mot qui revient constamment de ses interviews. Référence ou non à Lester Bangs (et son White Noise Supremacists), on trouve ensuite “White Noise“, un titre logiquement plus noisy que les précédents. Comme pour marquer une rupture, le groupe délivre ensuite des sons plus électroniques sur “Televangelist” et “Talk Show“. Le contraste est saisissant, c’est l’un des temps forts de l’opus.

Au final, je le disais en introduction de cet article, 2014 aura été l’année du retour en force du Riot grrrl, ce style musical né à Washington au début des années 1990 en réponse à la scène très masculine qui se développait alors avec les Brain Dead et autre Nation of Ulysses. Priests, Perfect Pussy, et Nots sont les trois fers de lance de ce mouvement qui, j’en prend le pari, va gagner la scène dans des proportions encore inimaginées.



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