Album Review : White Fence – Family Perfume Vol. 1 & 2 (Rock Indie)

Album Review : White Fence

Family Perfume Vol. 1 & 2


” Véritable festival de riffs “

” Les Velvet Underground ressuscitent “


White Fence. Deuxième Album Review pour White Fence cette année, après celle sur son album collaboratif avec Ty Segall, nommé Hair (article). J’en disais alors que White Fence est le “projet de Tim Presley, groupe souvent auteur d’un rock sauvage et sans concession, connus de la scène mondiale pour flirter sans équivoque avec un son sixties toujours plus rétro.”


Family Perfume est le nouvel opus de White Fence sorti le 10 mai dernier, et comme Tim Presley avait composé plus de 80 morceaux, nous sommes gratifiés de deux volumes. D’un total de 29 titres, j’ai décidé de n’en garder que le meilleur et de vous présenter ainsi la crème de la Family Perfume, pour le reste, vous savez où vous reporter. Autant le dire d’emblée, la guitare électrique est la pièce centrale de cet opus. C’est un véritable festival de riffs qui s’abat sur l’auditeur, sans crier gare, sans pincettes ni retenue.


Ce double album est d’une créativité à faire pâlir tout les groupes de garage et autres psychés (à l’exception de Ty Segall, bien entendu). On y trouve une forte influence des Beatles autant que des Velvet Underground, sans oublier celle des Who, Kinks, Hollies ou même Simon & Garfunkel. Impossible de saisir l’essence de Family Perfume dès la première écoute. Courts et intrusifs, les morceaux sont aussi bruts que travaillés. Pour y voir plus clair parmi cet immense corpus de titres, place à la critique détaillée :



Volume 1

    • Swagger Vets And Double Moon : Le premier titre de l’album à nous plonger dans un bain de riffs acérés. L’album Hair en collaboration avec Ty Segall n’est plus très loin, White Fence y joue d’une guitare identique à celle du titre “Time“, un régal.

    • Long White Curtain : Condensé, mais jubilatoire. “Long White Curtain” ne lésine pas sur la saturation d’une guitare qui peine à retrouver ses esprits. Et nous aussi.

    • Balance Yr Heart : La voix de Tim Presley occupe l’espace musicale avec plus d’insistance. Ce titre, très Beatles, fait la part belle à un harmonica ponctuant quelques paroles minimalistes.
    • It Will Never Be : Créatif mutant qu’ingénieux, ce morceau fait de Tim Presley un artiste à surveiller. Lorsque le psychédélisme d’un instant croise la route de nombreuses guitares, nos oreilles applaudissent (ah si).
    • A Hermes Blues : Si le blues de l’intitulé n’est pas évident, on ne peut s’empêcher de penser que ce rythme entrainant a quelque chose avoir avec ce qu’était capable de produire le Chicago Blues. Ce morceau met définitivement du baume au coeur.
    Volume 2

    • Lizards First : Situé en plein centre des années 60, lorsque la country-folk de CCR rencontrait le rock d’outre-Manche, “Lizards First” vient nous cueillir tout en douceur, sonorités rétros à l’appui.
    • It’s Confusing when you wake up : Plus en délicatesse encore, White Fence est une belle façon de compter le temps qui passe. Les Velvet ressuscitent.
    • Upstart Girls : C’est avec fougue et impétuosité que White Fence s’attaque à nos tympans. Sans nervosité démesurée, Tim Presley fait part avec brio de son savoir en matière de rock psychédélique.
    • Latchkeys : Le retour en force des réverbs’. Si la voix sature tout autant que la guitare, White Fence n’y perd pas en efficacité. Ce rock est rétrograde à souhait, sensuel autant que pernicieux.
    • King Of The Decade : Dernier titre de ce double volume, “King Of The Decade” nous conforte à l’idée que White Fence n’est jamais aussi bon que lorsque la guitare se permet de brèves envolées. Miam.


    En somme, la présence des Velvet Underground marque les esprits. S’il est difficile de dire quel est le meilleur volume, on retient la présence de très bons morceaux dans chacun des deux, formant un ensemble tout aussi hétérogène qu’adroitement maillé. Dans l’ensemble, les voix usent de reverb’ à ne plus en voir la fin, et la guitare, souvent saturée, fait elle état d’un psyché digne des années folles.


    Le point faible de l’album est d’être trop lazy. Aucun titre ne sort véritablement du lot (mis à part, tout de même, les deux à l’écoute), certains sont à éliminer lorsque d’autres sont à regrouper, sans point culminant. En fait, beaucoup trop de titres sont présents, certains s’y perdent, s’y noient, et la sélection ici présentée eut été, à mon humble avis, plus pertinente. La quantité ne fait pas la qualité, toutefois, la qualité de certains morceaux ne doit pas nous échapper, White Fence produit une musique que l’on entend plus ailleurs, il faut savoir la conserver, l’apprécier à sa juste valeur.


    Ce double opus fait définitivement de Tim Presley un artiste à suivre. Il ne nous reste qu’à attendre la sortie du prochain Ty Segall pour boucler la boucle Rock Garage/Psyché de cette année 2012, née de Hair, ce fabuleux opus que Family Perfume, en dépit de nombreuses qualités, ne parvient pas à surpasser.



    (mp3) White Fence – Upstart Girls (Volume 2)

    (mp3) White Fence – Swagger Vets And Double Moon (Volume 1)


    Note : 7,5 / 10 (barème)



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    Album Review de Hair


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