Parsnip : sorcières et bouffonnes


L’univers burlesque m’a toujours… dégoutté, ouais, le mot est à peine trop fort. Les Betty Boop & co, les froufrous, les robes rouges à points noirs, tout ça m’évoque le faux semblant du cirque. Pourtant, je dois me réconcilier avec l’idée que Parsnip soit parfois burlesque et que cela ne m’empêche pas, semble-t-il, de vouloir écrire un article sur leur compte.

Mais pour tout vous dire (entre nous, quand même…), deux raisons me poussent aujourd’hui à écrire sur Parsnip. La première tient au fait que le groupe propose une sorte de pop finalement punk… finalement innovante. La deuxième est relative à l’orgue. Yes, le groupe abuse de cet instrument qui annonce l’arrivée… d’Halloween ! Attention toutefois, il ne faut pas s’y tromper : point de gore ici, Parsnip, c’est plutôt la version Hocus Pocus d’Halloween qu’une démonstration trash.




Il y a assurément un côté bon enfant dans la musique du groupe, ce que l’on entend avec Lift Off!“. Tout l’enjeu est ainsi pour le groupe de rester du bon côté de la force, cheesy sans trop en faire, jovial sans être dégoulinant d’un bonheur twee parce que de toute façon plus personne ne sait faire de la bonne musique twee en 2019. Mais n’allons pas trop nous inquiéter, Parsnip est sauvé par son aspect riot grrrl un peu nineties qui colle bien à sa musique, preuve en est avec “Taking Me For A Ride“.
D’autres fois, le groupe s’aventure sur des terrains surf, c’est le cas avec l’excellent “Rip It Off“. Laissez-moi insister toutefois sur “Seafarer“, parce que ce titre a tout ce qui fait l’essence de Parsnip : un univers gentiment sorcier, une instru’ déconstruite, des voix un brin fantomatiques, des élans enfantins, des chapeaux de magiciens. Parsnip y est rocambolesque, comme souvent sur cet album qui n’en finit pas de nous prendre à contre-sens. 



Au final, Parsnip semble emprunter ce qu’il faut aux Typical Girls des Slits (vidéo) pour délivrer un album qui ne fait pas dans le cliché habituel du groupe un peu fashion qui se dit punk parce que ça fait bien, et qui, de fait, délivre un riot grrrl agressif qui veut faire concurrence au straight edge, et qui, encore plus de fait, colle à une image qui n’existe plus, parce que le punk est mort et enterré. Les Parsnip, elles, jouent sur la carte bouffonne du rock’n’roll. Elles ont tout compris.


Tracklist: When The Tree Bears Fruit (LP, Anti Fade Records, 2019)

1.
For A Ride

2.
Lift Off!

3.
Lighthouse Beacon
4.
Sprouts
5.
Too Late
6.
Rip It Off
7.
Soft Spot
8.
Lullaby
9.
My Window
10.
Seafarer
11.
Trip The Light Fantastic

Lien :
Article sur les Slits


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