Anachronique : Bram Tchaikovsky (Power Pop)

 

Bram Tchaikovsky est un artiste anglais qui s’est d’abord fait connaître avec son premier groupe, The Motors (écoutez “Dancing The Night Away” et “Airport 1978“). Il est ensuite apparu en solo avec quelques singles durant l’année 1978 et les a finalement compilés sur Strange Man, Changed Man, son premier album paru en 1979. On retrouve Radar Records à la manoeuvre, le label de Nick Lowe, Elvis Costello, The 13th Floor Elevators, Iggy Pop et j’en passe…Bram Tchaikovsky fait partie de ces artistes oubliés du grand public et qui ont pourtant deux mérites particuliers : celui d’avoir intégré le billboard avec un morceau indie et celui d’avoir délivré de très bons albums de power pop. Ouais mais voilà, je le redis, la power pop n’est plus autant à la mode qu’avant, si ce n’est dans les cercles restreints de quelques villes américaines. Bram fait donc partie de ces quelques méprisés de l’histoire, mais le temps finira par leur rendre hommage. La scène actuelle le fait déjà, avec Wyatt Blair, Ex Hex & co…

 


 

Comme beaucoup d’albums de la fin des années ’70, Strange Man, Changed Man a de fortes allures de New Wave. J’en veux pour preuve “Robber”, un morceau qui fait incontestablement dans le style. Le refrain a pour lui un son plus seventies, la liaison des deux fonctionne bien. “Strange Man, Changed Man“, le titre éponyme, prend le relais sans plus attendre avec que “Lonely Dancer” ne vienne nous assigner un morceau de pop à la Rembrandts.
I’m The One That’s Leaving” fait preuve d’un peu de fierté. A ce stade, l’album est plutôt bon mais franchement pas assez singulier pour trop nous captiver. Il n’en demeure pas moins que le meilleur arrive. “Girl Of My Dreams” est un hit imparable, seul morceau de cet album à avoir intégré le top 50 du Billboard. Ce titre de power pop est inscrit dans la légende du genre, au même titre que le American Girl de Tom Petty (voir notre article).

 

 

Bloodline” attaque la face B avec quelques un peu grandiloquents, fidèles aux années ’70. Et puis, “Lady From The USA” délivre enfin le grand titre de l’amoureux désespéré, l’indispensable de l’époque. Le songwriting est irréprochable, ce morceau fait incontestablement partie des meilleures créations de Bram Tchaikovsky. Non pas que ses compositions plus New Wave ne soient pas intéressantes, mais il y a là une évidence plus chaleureuse qui fait du bien.

Bram se décide alors à du rock’n’roll, ce que “I’m A Believer” met parfaitement en relief. La machine à hits semble désormais enclenchée, ce titre-là est excellent. Une fois encore, Bram Tchaikovsky utilise la recette d’un chorus puissamment enregistré. Une guitare vient crisser comme aimant tant le faire la scène glam rock, yes, Bram est lui aussi un fidèle des New York Dolls. “Sarah Smiles” ralentit un peu mais “Turn On The Light” donne une dernière touche cheesy qui réussi la où bien d’autres ont échoué.

 

 

Au final, Strange Man, Changed Man est un album très inconstant. Non pas que le style musical diffère grandement d’un titre à l’autre, mais force est de constater que les mélodies sont bien plus inspirées sur la deuxième phase, exception faite de “Girl Of My Dreams“. Il ne faut pas se mentir, Bram Tchaikovsky est surtout connu pour ce morceau qui a d’ailleurs motivé la rédaction de cet article du lundi. Il n’en demeure pas moins que Strange Man, Changed Man est un bon album de pop que les amateurs du genre seventies doivent nécessairement trouver dans leur discographie. Un hit peu en éclipser bien d’autres.

Tracklist :

1. Robber
2. Strange Man, Changed Man
3. Lonely Dancer
4. I’m The One That’s Leaving
5. Girl Of My Dreams
6. Bloodline
7. Nobody Knows
8. Lady From The USA
9. I’m A Believer
10. Sarah Smiles

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