Anachronique : The Durutti Column (Post Pop / New Wave)

The Durutti Column. Jamais, jamais vous n’avez écouté quelque chose qui puisse ressembler à The Durutti Column. Ce groupe, formé à Manchester en 1978, est en fait le projet solo de Vini Reilly. L’article du jour porte sur The Return of The Durutti Column. Cet album frappe inévitablement par sa puissance mélodique incontournable. Cela s’explique peut-être par le fait que Vini Reilly est autodidacte à la guitare, laissant simplement cours à son imagination, sans chercher à appliquer des structures préétablies.
Mélange entre new wave et post pop, The Return of The Durutti Column est paru en 1979, en plein lors de l’explosion du punk anglais. Mais cette musique d’ambiance a quelque chose de plus qu’il n’y paraît. L’alliance entre minimalisme et psychédélisme fait de cet opus une création alternative insaisissable. Il faut dire que tout y est étrange. Le titre pour commencer, Return of alors qu’il s’agit du premier opus du groupe. La structure de l’album pour continuer. Il s’introduit quasiment par les trois titres les plus longs, des jams qui ont pour objectif de faire rentrer l’auditeur dans l’univers The Durutti Column. La maquette pour finir. Les morceaux sont disposés d’une manière très scientifique, par genre et par couleurs, de façon qu’ils contrastent avec leur aspect totalement déstructuré.
Sketch For Summer“, le tout premier morceau, est assurément l’un des tous meilleurs de l’album. Il capture tout ce qui fait le talent de Vini Reilly. On s’y sent bien et étranger à la fois. Ces premières secondes semblent même nous échapper. Heureusement, The Durutti Column nous donne une seconde chance avec “Requiem For A Father“. Seulement, ce titre est déjà ce que Vini Reilly sait faire de plus obscur. “Katharine“, le troisième morceau, ne démord pas d’un son de guitare si particulier. Vini Reilly y intègre les premiers – et derniers – accords blues de l’album. Le premier titre d’une longue série à ne pas dépasser les 5 minutes est “Beginning“, un morceau qui aurait pu faire office d’introduction tant il relève de l’évidence.
Après “Jazz” arrive une série de titres très intimistes. “Sketch For Winter“, une réponse à celui For Summer, est probablement le titre le plus confidentiel de l’album. Il était difficile de croire que ce son de guitare puisse parvenir à produire une musique si mélancolique. “Collette” est légèrement plus rapide, ce qui a pour effet d’accélérer le chagrin du titre précédent. Puis vient, “In D“, un titre où le son de la guitare est plus lointain, mais tout aussi personnel.
Vini Reilly ressort son grand jeu avec “Lips That Would Kiss“, suivi par plusieurs autres créations ensoleillées. On croirait en avoir fini des surprises lorsqu’interviennent l’ovni “First Aspect Of The Same Thing” et son ami “Second Aspect Of The Same Thing“. Et puis, pour la première fois de tout l’album, “Sleep Will Come” révèle la voix de Vini Reilly. Voilà qu’elle s’intègre parfaitement à la musique, venant fondre avec elle. Arrive le dernier titre “Experiment In Fifth“, concluant tout en douceur un album qui nous aura secoué par ses diverses intrigues. C’est surement la masse de ces mystères qui a fait de  The Return of The Durutti Column un album culte. On peut aujourd’hui entendre quelques-unes de ses reverb’ échappées dans la musique de Connan Mockasin. Mais rien ne parviendra jamais à percer l’intrigue. Ce retour des anarchistes est et demeurera une fabuleuse expérience sonore. 

 

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