The Dates: bal de prom’, quarterbacks et Prom Queen


TROIS MOIS.


Cela fait trois mois que je jouis de ma position de petit privilégié et que j’écoute l’album de The Dates, le nouveau projet de Garett Goddard connu pour avoir été de King Tuff, Girls, Personal and the Pizzas, The Cuts, Dominant Legs. Souvenez-vous, je vous en avais parlé à l’occasion d’un premier article paru en décembre dernier. Je m’exclamais du retour de la power pop, ce que le groupe symbolise plus que jamais. 


Son premier album, Ask Again Later, est finalement paru le 14 février dernier via Burger Records. J’ai donc désormais le droit d’en parler. Sur 34 minutes, les Dates donnent l’espoir d’un monde fait de lolipop et de gentillesses twee. Ils font ce qu’aucun autre groupe ne fait plus désormais, ouais, la power pop est belle et bien morte. Pour cette raison, l’album des Dates est un véritable événement qui doit être célébré dans toutes les chaumières et autres chambres tapissées aux posters des Shoes, Teenage Fanclub et autres Speedies.


Comme c’est en effet le cas avec la musique de Teenage Fanclub, The Dates est un groupe twee, innocent, gentil. Ses mélodies sont souvent rondes, prenant tout ce qu’il faut à la jangle pop pour aller flirter avec la frontière 70s (The Toms) – 80s (Replacements). D’autres fois, les Dates sont plus dépouillées, en ce sens plus 60s. Mais les Dates ne sont jamais grandiloquentes, c’est bien là une différence majeure avec les Teenage Fanclub qui en font des caisses (voyez “Don’t Look Back” et “Going Places).

La production a un côté très classic rock qui lui va bien. On sent bien que le groupe doit vivre dans un univers seventies, qu’il doit regarder des films de l’époque et ne rien écouter de la scène actuelle. Et c’est au final ce qu’il fait le mieux : des titres de (power) pop infusés à la nostalgie américano-américaine. Des morceaux à l’image de Nervous” ne laissent subsister aucun doute à cet égard. Ils sont passéistes et ne semblent guère se soucier de révolutionner la moindre parcelle de la musique actuelle. Au final, il y a les drive-in, et puis il y a la musique rétro des Dates, BT’s et Pleasers. Voici une petite compilation de ce qui se fait de mieux en la matière :

Cowboys & power pop

C’est ainsi que les Dates marquent 2019 : avec un chapeau californien, des sons à la Grand Prix et des paroles mielleuses pour aller chercher les ladies qui attendent sur leur rocking chair avec quelquess bigoudis dans les cheveux. Moins incissifs et rock’n’roll que les groupes qui composent la liste ci-dessus, ils compensent avec des chansons d’amour très amérique profonde qui jouent sur tous les clichés. Il y a bien entendu le bal de prom’, les quarterbacks et la Prom Queen qui attend d’être ceuillie par le plus offrant. Ecoutez bien les paroles de “Summer Girls, on est en plein dans le “All The Pretty Girls” des Judy’s : 


About all the pretty girls In high school All the pretty girls In high school And all the pretty girls Go yack, yack, yack And all the pretty girls Drive new cadallics; Well they all have Athlete boyfriends And they all wear Designer jeans Always putting on Too much makeup And the prom Is their only dream; Well they get in corners And they talk about her They vote each other For beauty queen.

Voyez Love’s Made a Fool of U” qui pourrait être joué sous la chapelle de la place d’une petite ville américaine. Les Dates sont l’essence même de Burger Records. Il me rappelle le “2 EZ 2 Luv You” de Thee Makeout Party, groupe de Sean (créateur du label). Leur musique n’exclut personne, les jeunes – les vieux, le nord – le sud, le cool – le ringard. Ce sont de véritables twee, ceux dont nous avons besoin.

Tracklist: Ask Again Later (LP, Burger Records, 2019)
1. Any Other Nite
2. Star
3. Pictures with Rene
4. Friday Nite Vineland

5. TRU Wolfpack
6. Nervous
7. Love’s Made a Fool of U
8. Pennies 4 U
9. Summer Girls
10. (Greetings from) California-Underneath-the-Sea

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