Album Review : King Krule – King Krule (Post Pop)

Still in Rock vous parle de Zoo Kid depuis janvier. Alors âgé de 16 ans, sa musique m’avait surpris par son impensable maturité. Depuis, le kid anglais a grandi et officie sous l’appellation King Krule. Aujourd’hui âgé de 17 ans, sa musique est plus que jamais à la hauteur de tous les espoirs que je place en lui. Si le post-rock des tout débuts s’éloigne peu à peu, on trouve à présent dans la musique d’Andy Marshall des allures de post-pop qui viennent accompagner de brefs flux jazzy.

King Krule est désormais le père (à 17 ans, j’aime la contradiction) d’une musique lourde et imposante. Sa voix semble émerger parmi la grisaille et le brouillard d’un temps londonien, il semblerait que l’ex Zoo Kid sache comment vous faire sortir les tripes. Les textes sont forts, ils illustrent les désillusions d’une génération dont seul King Krule sait traduire la complexité à travers cette atmosphère brumeuse.

Son premier EP, l’objet de cet article, est sorti le 8 novembre dernier. Intitulé “King Krule“, cet opus self-titled est la démonstration dont le monde avait besoin : King Krule arrive, cachez vos filles et parents. Place à la critique détaillée.


  • 36N63 : titre purement instrumental, et pourtant, une indéniable touche King Krule. Les reverbs résonnent à merveille, une basse qui insinue la mélancolie de l’opus, une boite à rythme pour l’underground de l’artiste.
  • Bleak Bake : le titre matinal de l’année. “Bleak Bake” a tout des très bons titres de King Krule, – ils le sont tous -. Sa voix traduit, par sa nonchalance, son immense talent. Cette smooth music aux inspi jazzy affirme l’hétérogénéité de l’artiste.
  • Portrait in Black and Blue : Ce titre est le plus addictif qu’il m’ait été donné d’entendre depuis longtemps. Plus les écoutes passent et plus j’en suis accroc. Le potentiel d’une telle composition est sans fin, King Krule excelle dans un genre qu’il crée de toutes pièces. Attendez-vous à voir ce titre très haut placé en fin d’année.
  • Lead Existence : la frustration s’impose une fois la 1min14 du titre finie. “Lead Existence” est rythmé avec justesse, il est l’ébauche d’un morceau à l’immense potentiel. Ce titre est un voyage que l’on trouve trop court.
  • The Noose of Jah City : toujours cette même lourdeur, une voix qui pèse et un texte qui impose le silence. “The Noose of Jah City” est le parfait mélange des genres, une synthèse innovante et dynamique.


Cet opus est le ticket qui vous emmènera au fin fond de la banlieue londonienne, un voyage dont vous ressortirez changé. Malgré cette critique dithyrambique, ne vous attendez pas à une première écoute révélatrice, King Krule s’appréhende avec le temps. L’expérience se fait avec un casque, je le précise en cette fin d’article avec conviction. À présent, qu’il est dur de s’empêcher de comparer les nouveaux artistes au potentiel de King Krule, qu’il est dur de s’empêcher d’espérer un monde meilleur où King Krule serait le roi.

(mp3) King Krule – Bleak Bake

Note : 4,6 / 5
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3 Comments

  • Anonyme

    Tout a fait d'accord ! Super EP, merci pour cette découverte 🙂

  • Still in Rock

    Avec immense plaisir.

    Et non, je ne réponds pas 3 ans plus tard.

  • Francky 01

    100 % d'accord avec toi.
    King Krule alias Andy Marshall serait-il le futur King Of Pop ???? Peut être……..En tout cas, cet EP éponyme est très bon, croisement sauvage entre The XX, Deerhunter et The Streets (pour le coté kid de banlieue londonienne, accent cockney en prime).
    Sa musique malaxe avec virtuosité : Post-punk, indie rock, Néo-Pop, blues, rythmiques jazz et subtiles touches électronique.
    King Krule ou la Pop futuriste. Néo-Pop ????
    Cet été, il a cartonné au MIDI Festival de Hyères.

    Superbe blog, très sympa, pertinent et pointu. Bravo !!!!
    A +

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