Modulator II: Die Hard With a Vengeance

Modulator I, c’est un groupe un peu mou du bide. Il est noisy mais n’ose pas trop. Il est garage mais hi-fi. Il est sympathique, mais largement en deçà des meilleurs groupes de la scène (ici). Modulator II, quant à lui, a les abdos de The Jesus Lizard – voir Deerhoof – et il veut, dès sa première sortie, nous dire à quelle vitesse il va rejoindre les rangs de Dusty Mush. Trio qui embarque deux membres du groupe précité (sans oublier Maëlle Puligny), il a fait paraître son premier EP le 7 septembre dernier. Ce dernier voit le jour via Dirty Slice Records. Chili Cheese Crust (Druggy Pizza) était la première sortie du label. Cet EP de Modulator II est la seconde. Elle est tout aussi saturée.

Peut-être Modulator II est-il plus psyché que les précédents projets de la clique. C’est, du moins, ce que montre “Modulation“, un titre ne module rien du tout mais qui étrille avec plaisir. Dans Retour Vers le Futur 2, Griff Tannen est un cran plus méchant. Dans Modulator II, les boucles sont un cran plus aggressives.

Vient alors “Solarized“. Si l’on connaissait déjà les envies apocalyptiques des originaires de Melun, on comprend ici à quel point la fin du monde sera sale. Eux seuls savent si bien embouer leurs créations. Comme le fait Attic Video avec ses montages profanateurs de bands VHS, Modulator II vient profaner le garage noisy pour n’en extraire que ce qu’il y a de plus malsain. C’est un Gremlins 2 : The New Batch en puissance, meilleur que le premier du nom parce qu’il peut s’épargner la longue phase de découverte du Gremlins. Il en va de même pour Modulator II qui, sans s’encombrer des premiers morceaux plus accessibles, entend bien faire fuir tout ceux qui ne sont jamais rentrés dans le sous-sol de la Méca, un jour de Dusty.

Inside” débute avec quelques drôles de signaux, l’aiguille UFO tourne dans tous les sens, c’est Aliens : Le Retour (II). Mon obsession martienne va mal finir, vivement Halloween pour que je me décharge de ces pensées vertes fluorescentes. Je ne vois que des combats de vaisseaux. J’avance. La confusion des genres est finalement parfaite avec “Last Slice (But Not Least)” qui n’en pas sans rappeler les slices de Druggy Pizza. Dans Evil Dead 2 : Dead by Dawn – l’excellente suite de la saga de Sam Raimi – Ash Williams s’en donne à coeur joie (tronçoneuse joie aussi). Modulator II tronçonne, lui aussi.

Au final, l’EP que Modulator II vient de faire paraître est d’un niveau équivalent aux meilleures sorties de Druggy-Dusty-groupes-noisy-en-y. Il fait honneur au titre “Modulator” de Dusty. Il est similaire à Die Hard With a Vengeance (II) : on ne s’entend à rien – après tout, il y a ‎Bruce Willis‎ dedans – et on finit en plein feu d’artifice, les larmes aux yeux tellement son crâne nous émoustille. Il est meilleur que le premier du nom, aussi. Modulator II vient de pousser son premier cri au monde, et avec ce cri, il va rameuter les types des quatre coins du monde qui se sont un jour envoyés sur l’album Liar des Jesus Lizard. Et il y aura aussi ceux qui ont vu des UFO de trop près.


(mp3) Modulator II – Inside
(mp3) Modulator II – Last Slice (But Not Least)

Tracklist : Modulator II (EP, Dirty Slice Records, 2018)
1. Modulation
2. Solarized
3. Inside
4. Last Slice (But Not Least)

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