Dog Date = Punk + Noise + Bubblegum

Dog Date, c’est un groupe originaire du New Jersey sur lequel j’ai déjà eu l’occasion d’écrire une petite lettre d’amour en 2016 (ici). Je vous demandais d’oublier Disney Land Paris parce qu’avec eux, les ours en peluche sont transformés en personnel de l’armée de Dead Snow. Le fait est que Dog Date est fait dans le punk (sans chien) à la recherche d’un malabar acidulé. Pour cause, la musique du groupe a toujours eu ce double aspect, punk-garage à tendance noisy d’un côté, et bubblegum de l’autre.

Le groupe revient avec Little Cowboy, un nouvel album paru le 1er juin dernier. Composé de 8 morceaux, ils se montrent très solides à la pesée, boxant dans la catégorie poids lourd sans le moindre complexe. Sa production est pile là où elle doit être, les mélodies jaillissent de tout bord et Dog Date n’en oublient pas son fun cheesy qui fait tant de bien là où il passe. Sa discographie commence à être sacrément sexy. Le groupe ne devrait pas tarder à se faire connaître, il suffirait simplement qu’un label passe par là…

Cherry” est une bonne introduction, mais on se focalise rapidelent sur “Rope Burn“, parce qu’il a tout du gros hit sur lequel aller faire du skate cet été. J’y retrouve l’énergie de Flat Worms, cette musique doucement noisy qui est en réalité entubée à la perfection, comme si l’on avait pris 10 minutes du genre que l’on avait compressé en 2 minutes à peine. Oubliez l’inutile ici. Et une fois encore, “Bad Dog” nous en jette plein les yeux et je dois m’avouer extrêmement impressionné par la production de cet album. La partie vocale a gagné en consistance ce qui, dans un final qui semble faire appel à 10 guitares, fait des merveilles. Ce titre méritera son petit mausolée. “Traveling Theme” vient conclure la face A sur deux minutes expérimentales.

On reprend le chemin de la guerre des boutons avec “Conviction“. A moins que ce ne soit celui de la prison. Toujours est-il que ce titre valide à nouveau l’étiquette bubblegum punk de cet album. Les mélodies semblent être le fait d’un Bare Wires recomposé. Les quelques accords qui arrivent à 1min30 font également dans la dentelle power pop. C’est là l’élément différenciant de ce groupe. Il cogne et vient nous cueillir après la baston à l’aide de ses mélodies super pop. 

La prochaine fois que l’on me demandera à quoi p ressembler une batterie bien enregistrée, j’enverrai “Planet Kyle“. Ouais, c’est la limite de Pro Tools, n’est-ce pas ?! Avec ce titre, Dog Date fait le lien entre Fuzz et le Ty Segall d’Emotional Mugger. Il y a de ça dernier dans cet album, parce qu’il ne se contente pas de sa pop pour nous séduire, mais qu’il va aussi sur des sonorités plus ésotériques.

Oh, on se doutait bien que les Dog Date n’allaient pas nous laisser passer le portique de Little Cowboy sans nous bourriner un peu. C’est “After All” qui s’en charge. Ouais, après tout, on veut aussi du punk pour transpirer seul chez soi et Dog Date vient nous gratifier d’un morceau instrumental qui marquera son année. On touche à du power rock. Ah si seulement tous les groupes osaient. Mais tremblons chers amis, tremblons ensemble, Dog Date nous réserve un dernier titre d’à peine une minute, “Little Cowboy“, qui vient nous dire que punk et musique électronique pourraient être amis ?! Je refuse de le croire.

Au final, Little Cowboy a tout du très bon album d’un groupe très connu. That’s right, à ce stade, je me demande dans quelle mesure la musique peut se suffire à elle-même ou si mettre en branle tout le système est indispensable. Dog Date devient mon sujet d’étude, parce que l’on trouve très peu de groupes capables de délivrer un album si abouti sans avoir derrière lui l’attirail du parfait communicant – label, tourneur, PR… Toujours est-il que je me délecterai de cet album bien plus que de ceux qui résonneront à la Maroquinnerie ou au Trabendo. Dog Date est un groupe capable d’atteindre les plus hautes sphères de la musique qu’il entreprend. En l’occurrence, il emprunte à plusieurs styles qu’il compresse en 4cl prêts à décaper quiconque s’y frottera. Little Cowboy pourrait être le nom d’un cocktail dont on ne se relèvera pas.

Tracklist: Little Cowboy (LP, 2018)
1. Cherry
2. Rope Burn
3. Bad Dog
4. Traveling Theme
5. Conviction
6. Planet Kyle
7. After All
8. Little Cowboy
Liens :

Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *