Bear Call, c’est (Skyler Warren & Nikk Moreno & Aaron Mortemore) un groupe originaire de San Francisco qui fait un maximum de bien parce qu’il s’inscrit dans ce que l’on préfère de la musique du début des années 2010 : de la garage pop classic shit qui, sans prétention, nous emmène avec elle dans un univers que l’on connait et que l’on apprécie toujours. Le groupe le dit lui-même, ici, ce sont des “classic dumb love songs” qui résonnent sans cesse, pour le bonheur de nos petits coeurs brisés. Et si l’on a l’impression qu’il nous dorlote, c’est que ses emprunts à la soul des années 60s font tout pour que l’on se sente à domicile.

Son premier album, Anything’s Better Than Falling, est paru le 13 mars dernier via Resurrection Records. Décrit comme étant de la “Garage Pop From San Francisco, California!” par son label, on y trouve un côté très classique qui me rappelle Bare Wires. Il n’y a qu’à voir le titre des morceaux et consacrer une minute à écouter les monades du chanteur. Le programme du jour est prometteur.

Go Home” est déjà très fort, Bear Call assume ses envies de balades et de romance. “You Can’t Help Me“, pour sa part, serait le petit fils d’un titre de Shannon & the Clams que l’on ne serait pas étonné. Il n’est pas loin du spirit d’Onion, une forme de titre exutoire. “Carry Me” enchaine sans difficulté sur ce même style musical d’une fin de soirée d’été. On est quelque part en Floride, un projecteur allume les palmiers dans le fond du jardin, les marécages derrière. Et “Baby Please Don’t Go” de ne laisser plus aucun doute sur cet album : il sera entiché ou ne sera pas. C’est à ce stade que Bear Call pourrait être qualifié de love pop. Connan Mockasin avait déjà ouvert la voie (écoutez) mais on se souvient surtout du “Jeanie Loves Pop” de Warm Soda.


Too Cool” renforce le côté power pop que l’on retrouve par moment. Non pas que la guitare soit faite de jangle pop, mais la façon dont les mélodies sont délivrées – et l’insistance – nous font dire qu’il y a une touche commune. Vient alors Dream Thing“, le genre de titre que l’on pourrait entendre durant l’entracte d’un film au drive-in. C’est délicat, bien produit, touchant, tendre même. 

Don’t Remind Me“, avec son début presque punk, nous plonge immédiatement dans l’univers d’Hunx et de Nobunny, il y a 10 ans déjà, lorsque la scène glam venait de se trouver de nouveaux héros. Quant à Treat Me Better“, il délivre une énième chanson d’amour qui ne permet plus de douter : Bear Call veut s’attaquer à cette grande malédiction des années post-2001 dans lesquelles parler d’amour est ringard, surtout lorsque c’est fait à l’occasion d’une chanson lancinante. Le final est très bon. French Creepes“, c’est forcément excellent, aussi.



En choisissant de former ce groupe, les deux comparses californiens se sont probablement dit qu’ils ne voulaient rien révolutionner, mais qu’ils nous feraient du bien, rappelant une période qui est souvent caricaturée avec du garage sixties mal senti. Bear Call est affectif, sa pop est plus souvent indie qu’elle n’est garage, mais on ne saurait lui en vouloir. L’amour !

TracklistAnything’s Better Than Falling (LP, Resurrection Records, 2018)
1. Go Home
2. You Can’t Help Me
3. Carry Me
4. Baby Please Don’t Go
5. Too Cool
6. Dream Thing
7. Don’t Remind Me
8. Treat Me Better
9. French Creepes

Liens :
Article sur le dernier Shannon and the Clams

Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *