Bane’s World : un drôle de club libertin !

Bane’s World, c’est la nouvelle sortie de Human Sounds Records, le label qui monte, qui monteee… Bane’s World est un artiste originaire de Long Beach (Californie) qui a fait paraître son premier album en 2016. Ce dernier atterrit finalement sur Human Sounds et c’est une excellente nouvelle tant il apporte au genre surf jizz-jazz et fantasmagorique.
Avec Drowsy, le premier cri au monde de Bane’s World est tout aussi charnel qu’il est difficile à placer sur l’axe de la musique underground des années 2010′. Les sonorités spectrale, généralement très froides, sont ici remplacées par une tiédeur qui rappelle Connan Mockasin. Voyez plutôt.

Still Lovely“, le titre introductif, a un petit côté The Drums/eighties qui contraste avec le jizz-jazz que le groupe semble ne pas trop assumer. “You Bet I Stare” est un brin plus rythmé, Bane’s World nous séduit en se trémoussant un peu à côté de nous, mais le mal est déjà fait.
Stay Away From My Baby” fait une partie du boulot que le premier titre n’ose pas. Dream pop et un brin psyché, il fait surtout office de morceau érotico-sexy à la Connan Mockasin. On y parle de fleurs dans les cheveux, mais n’y voyez pas plus qu’une façon de mieux vous attirer dans ce drôle de club libertin qu’est Drowsy. “The Place I’ll Be” nous tient par la main, alors qu’il est nu, et il nous fait doucement descendre dans le sous-sol, le lieu où il sera pour le reste de la soirée. 
Drowsy” entretient plus que jamais la confusion. Il semble y avoir quelque chose d’androgyne dans cette musique qu’il est difficile de saisir. Il paraîtrait que “Drowsy” soit le morceau préféré de bien des auditeurs, à en croire Bandcamp. Rien d’étonnant à cela, ce titre joue sur un son très rond et très sensuel pendant trois minutes qui flirtent entre jazz et pop spectrales. Vient alors “The Better Life“, le paradis existait tout ce temps-là, les petits oiseaux sautillent au milieu des lapins. Je jure.
Valentine’s Curse” fait ce qu’il était logique de faire : assumer l’ambience Twin Peaks pour mieux nous confondre dans ce monde où les gens sont tout aussi beaux qu’ils sont imprévisibles. Bane’s World maitrise cet univers comme personne et c’est en cela que Drowsy est une véritable claque. Jusqu’au-boutiste, Bane’s World délivre un EP qui fait l’amour à son auditeur tout en le laissant sur le carreau, exténué de ne pas avoir compris, peut-être était-ce un robot avec la mini-jupe ? “Dream Boat (Feat. Temporex)” apporte le dernier élément de réponse, toujours avec sa dream pop mutante.

J’ai marché dans plusieurs villes du monde avec la musique de Bane’s World dans les oreilles, le visage des passants s’est toujours déformé de la même façon, une sorte de fondu avec du maquillage vulgaire et racoleur, mais qui me plaisait bien. Cet EP est une belle expérience, une petite odyssée au pays des autres, une chaleur qui fait du bien. Bane’s World doit aux amoureux et obsédés du monde entier de continuer sur cette même lancée. Il sera alors érigé comme gourou, et ce sera bien.

Tracklist:
1. Still Lovely
2. You Bet I Stare
3. Stay Away From My Baby
4. The Place I’ll Be
5. Drowsy
6. The Better Life
7. Valentine’s Curse
8. Dream Boat (Feat. Temporex)
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