Counts on Crack : ça sent l’Allemand

Counts on Crack est un groupe originaire de Kassel en Allemagne (Casselfornia, comme il aime à le dire), un pays finalement assez peu représenté sur Still in Rock. Formé en 2016 autour d’une volonté de délivrer un garage 2010′, il a fait paraître son premier EP le 23 février dernier. Intitulé Orange Tape, on y trouve 6 morceaux de garage pop qui feront frémir de joie tous ceux qui veulent voir dans la scène européenne la suite logique de ce qui se fait du côté de Burger-land. 


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L’EP est paru sur Gönner Records, ce qui en dit déjà beaucoup ce qu’il contient. Non pas que Gönner Records soit particulièrement connu, le label compte 70 fans sur Facebook – ce qui n’enlève rien de sa pertinence, entendons-nous bien – mais il rappelle volontairement le Goner Records qui compte Ty Segall, Nobunny & co dans ses rangs. A l’image de ce label un peu taquin, Counts on Crack joue parfaitement le groupe allemand débridé et qui assume l’influence de Ty Segall, au risque de trop le faire. Le dilemme est ainsi posé : je ne doute pas que ce style de rock garage soit peu joué dans les contrés de Kassel, et cela donne surement au groupe un aspect underground plaisant, mais le fait est qu’il faudra désormais qu’il vise le stade supérieur s’il veut percer sur les scènes européennes qui elles connaissent Ty comme leur poche. Je vais y revenir.


Adolescence“, le single de cet EP, est assurément le plus pop de tous, une petite pièce sautillante qui n’est pas franchement originale, mais qui fait son petit effet avec ses “woo” à la Paul Jacobs. “Drug Dealer” veut ensuite cogner plus fort, il annonce en réalité un EP plus noir qu’il n’y paraît. Le son tourne alors vers du stoner, comme ci Counts on Crack avait décidé de ne pas se contenter de faire frémir les groupies. “Head” capitalise. La batterie est particulièrement efficace, le groupe trouve un peu de grandiloquence, on se croirait presque sur de la démo de Fuzz. 


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The Moulder” introduit la b-side avec une belle surprise : de la pop psychée. Et “Schimanski” enchaine dans un style similaire. C’est, je crois, exactement ce que l’on peut attendre d’un bon EP : tester différentes directions de sorte à récolter l’avis du plus grand nombre et d’en explorer une seule sur un LP qui viendra rapidement. Alors, que ce soit dit : Counts on Crack est plutôt bon dans le genre, mais je crois que les titres du A-side peuvent le porter plus loin s’ils gagnent en singularité. “Sweets For My Baby” enfin, joue la carte punk il nous rappelle qu’il faudra compter sur les Crack pour nos soirées garage. 

Au final, vous aurez deviné que Orange Tape est un EP de bonne facture qui annonce un Counts on Crack plutôt convaincant. Il est bien entendu trop limité pour lui permettre jouer dans la cour des grands, mais chaque chose en son temps, ça pourrait bien venir rapidement. Pourquoi tant d’optimisme me direz-vous ? Parce que Orange Tape est bien produit, parce qu’il est plein d’idées et parce que la partie vocale est très convaincante. Prochaine étape : se trouver un son qui, tout en restant dans la scène garage que le groupe représente désormais, permette de dire dès les premières secondes : sors ton crack, j’connais ce groupe ! 

(mp3) Counts on Crack – Adolescence
(mp3) Counts on Crack – Sweets For My Baby

Tracklist:
1. Adolescence
2. Drug Dealer
3. Head
4. The Moulder
5. Schimanski
6. Sweets For My Baby

Liens :
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