Still in Rock présente : Person Whale (Garage Surf)

Aujourd’hui, Still in Rock donne la voix à un groupe qui manque d’éclairage. Aujourd’hui, Still in Rock se met à l’abri du clic pour faire ce que je préfère : dénicher, autant que faire se peut.
Person Whale est un quatuor originaire de la ville de Des Moines dans l’Iowa. Le groupe est un hyperactif de la scène. Formé en 2012, il a déjà fait paraître plusieurs LPs, il est passé par l’écurie de Wiener Records (le petit frère de Burger) et a déjà fait paraître deux albums en 2015. Lui qui se décrit comme un psych surf doo wop garage noise bullshit band n’est jamais aussi bon que lorsqu’il embrasse en plein l’époque de Grace Kelly. Nous y reviendrons.
Le premier album sorti en 2015 est In The Devil’s Eye Now. D’une façon assez intéressante, Person Whale s’essaie à de la Folk-Punk super heavy à la façon de Brown Brogues. Le titre introductif, “Bad Trip Blues“, est un bon exemple de ce mélange peu commun qui fonctionne très bien. “Vacant” et “Cold Front” parviennent également à créer une atmosphère véritablement grisante. Enregistré sur un 4 track, cet album est logiquement assez dépouillé, ce qui n’est pas sans créer son glamour. 
Oui mais voilà, leur album éponyme sorti le 14 avril 2015 est un cran au-dessus. Ce dernier nous offre 12 morceaux de surf music qui semblent plus consacrer une journée de surf sous l’orage qu’à la lueur d’un soleil tapant. Le son très enfermé que Person Whale y délivre a son charme et ses limites. Parfois, comme sur “Bottom Feeder” et quelques autres, on reste un peu en dehors du cercle. Il nous manque la mélodie qui puisse nous accrocher l’oreille, celle que l’on attend, le cou fixe, avant de s’adonner à quelques hochements bien mérités. Attention, que ce soit dit, cet album de Person Whale ne contient aucun titre qui soit littéralement mauvais. Seulement, on y ressent parfois un peu de précipitation. Qu’importe, le temps effacera cela. 
L’introduction de l’album est pour le coup excellente. “Burnout Boogie” vient réchauffer le cadavre d’Elvis dans un esprit très fifites. Person Whale trouve là un style qui lui va à merveille. Espérons que le groupe se décide rapidement à le creuser plus en profondeur. “No Waves“, le deuxième, est probablement le meilleur de tous. Très machiavélique, Person Whale semble un malin plaisir à resusciter le son d’une vieille tribu amerindienne. Et puis, on retrouve la gravité des créations de Person Whale sur “In My Car“. Le titre, très Paul Jacob-ien, est un morceau de Garage qui annonce le ciel noir et tumultueux d’une tempête. Cette tempête, c’est celle de “My Friend“, un titre qui reprend le rock’n’roll fifties du début de l’album. Les membres de Person Whale semblent avoir été éparpillés aux quatre coins de l’océan, la vague a-t-elle été trop forte ?! Cela ne les empêche pas de nous délivrer les seules minutes psychédéliques de l’opus. C’est un joyeux patchwork de sonorités lo-fi qui nous monte rapidement au cerveau. 
Au final, il semblerait bien que Person Whale ait trouvé sa voie avec ce dernier album. Parfois encore hésitant, il ne reste plus qu’à espérer qu’il joue en plein la carte du zombie de Buddy Holly, sans oublier son Dick Dale chéri, qu’il prenne le temps de braconner quelques mélodies bien senties, et le résultat ne pourra alors qu’être splendide.
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