Still in Rock présente : Timber Timbre (Indie Folk)



Timber Timbre est un groupe de folk canadien qui vient de faire paraître son cinquième opus studio, Hot Dreams, via Arts & Crafts. Depuis Cedar Shakes paru en 2005, bien du chemin a été parcouru. 
Indéniablement, les secondes introductives à “Beat the Drum Sowly” sont fascinantes. Ce titre que l’on apprend à aimer avec le temps fait partie des meilleurs de l’album. Timbre y imprime son rythme en toute quiétude. On s’éloigne petit à petit de l’agitation pour entrer dans un univers parfaitement dessiné, à l’image de la pochette de l’album, une photographie réalisée par Taylor Kirk (le chanteur). Et déjà, l’atmosphère semble lourde, quelque chose se trame sans que l’on ne parvienne à mettre la main dessus. Le psychédélisme des dernières secondes traduit nos questionnements. 
Hot Dreams” est l’une des plus belles pièces de Hot Dreams. Si les cœurs y sont de trop, le reste du morceau est irréprochable. C’est assurément le rapprochement d’un free jazz inattendu qui fait de “Hot Dreams” un des temps forts de l’album. La voix de Taylor Kirk y est chaleureuse. Justin Vernon (Bon Iver) ne semble pas loin. On semble perdre un peu de l’univers Timber Timbre avec “Curtains!?“, mais la seconde phase du titre vient réitérer ce froid noir et blanc qui nous attire. “Bring Me Simple Men” souffre du même reproche. Le titre est efficace, mais finalement pas inoubliable. Timber Timbre perpétue son atmosphère glaçante avec “Resurrection Drive Part II” qui amorce parfaitement l’un des meilleurs titres de l’album, j’ai nommé “Grand Canyon“. On tient là quelque chose de supérieur. La voix de Taylor Kirk se rapproche des sonorités américaines de la fin des années ’60, flirtant avec le Unforgiven de Clint Eastwood. S’y cache un véritable spleen, une mélancolie plus grande que le reste. Sa dernière phase est frissonnante. On croirait parfois entendre des influences de William Elliott Whitmore. Une chose est sûre, le saxophone de Colin Stetson est grandiose. On retrouve quelques bribes de ces magnifiques secondes sur “This Low Commotion“. 
Malheureusement, “The New Tomorrow” vient briser cette belle lancée. Timber Timbre en fait trop, le titre est pompeux, les violons sont de trop, un exercice trop mathématique pour convaincre. Dommage, ce titre aurait pu prétendre à plus. Heureusement, “Run from Me” vient renouer avec la magie des meilleurs morceaux de l’album. La simplicité de ce titre en fait une pièce à part, parfois proche de certains Dead Man’s Bones. Et puis, on conclut sur l’un des temps fort de ce Hot Dreams avec “The Three Sisters“, la bande annonce de fin de ce bel opus. Le générique défile, et nous restons las, épuisé par l’expérience, triste et sincèrement ému. Une fois encore, c’est lorsque le groupe s’approche du jazz que l’on y trouve ce qu’il fait de mieux. Espérons que le prochain album en soit encore plus proche et que le groupe sache se détacher du peu du surplus prétentieux que contient Hot Dreams.
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