Album Review : Andrew Bird – Break It Yourself (Indie Folk)


Album Review : Andrew Bird

Break It Yourself



Andrew Bird. Violoniste depuis l’âge de ses 4 ans, Andrew Bird fait partie de ce cercle d’artistes qui, peu connus du grand public, font pourtant état d’un remarquable instinct musical. D’abord initié à la musique classique, ce ne sont pas moins que le jazz, le country blues, la musique tsigane et celle indienne qui constituent le répertoire d’Andrew. Son septième album solo, “Break It Yourself“, fera parler de lui comme il se doit, un album riche et tumultueux.
Produit dans sa grange dans l’ouest de l’Illinois, non loin de Chicago, cet opus est un sanctuaire de folk dans lequel il fait bon se réfugier. Loin des albums plus expérimentaux dont Andrew Bird avait l’habitude de nous gratifier, “Break It Yourself” a l’âme d’un oiseau migrateur. La formation classique d’Andrew Bird liée à la folk natale du chanteur en fait un artiste remarquable dont “Break It Yourself” exprime toute la quintessence. Une écoute trop rapide ou trop peu attentive vous rendra l’album banal et sans réel point fort. Une écoute posée et – please – au casque ne pourra qu’enchanter ces quelques minutes où vous abandonnerez votre esprit. Cet opus doit s’écouter dans le calme d’une soirée posée, en faible comité, une ballade comme celle qui vous attends ne peut tolérer de trop nombreux voyageurs.
La voix d’Andrew Bird, pour le dire sans concession, est une merveille. Chaude et suave, elle nous emmène dans les forets de l’Illinois, au contact des Grands lacs. Mais, bien entendu, tout le génie de l’album repose dans son orchestration d’une rare intelligence. Andrew Bird s’aborde tel un grand écrivain, il faut donner son entière confiance à l’homme et savoir trouver en raison d’être sa chaque émanation artistique. Place à la critique détaillée.
  • Desperation Breeds… : D’abord intriguant, ensuite plus lyrique, c’est le final de “Desperation Breeds” qui vient donner une belle couleur rétro à ce morceau. Une écoute très attentive vous révèlera un synthé fort délicat.
  • Polynation : Interlude au violon, une agréable façon d’aborder un très grand titre.
  • Danse Carribe : Ce titre est déjà un classique. Le violon est splendide, la voix d’Andrew Bird d’une incroyable justesse. “Danse Carribe” donne immédiatement à cet opus de formidables allures, il est un titre d’un rare niveau. L’univers du morceau, si bien défini, fait d’Andrew Bird un extraordinaire portraitiste. Plus que jamais, c’est l’influence de Neutral Milk Hotel qui se fait ressentir, un titre qui côtoie “In the Aeroplane Over the Sea“.
  • Give It Away : Alternant entre folk baroque et interludes vocaux, l’air introductif qui, un court instant, reprend le dessus, dégage une très agréable sensation.
  • Eyeoneye : Un genre dans lequel Andrew Bird n’excelle pas. L’artiste y perd son authenticité, dommage.
  • Lazy Projector : A priori moins original que les autres, ce titre qui fait la part belle à une guitare électrique est en réalité tout aussi convaincant que les précédents. Lazy sans conteste, Andrew Bird nous emmène avec lui, en ballade, en dessus des montagnes.
  • Near Death Experience Experience : Plus pop que ses prédécesseurs, “Near Death Experience Experience“, entouré de tant de titres folks si profonds, peine à se faire une place.
  • Things Behind the Barn : Autre interlude, jazzy et bien trop court, un violon classique au service d’une minute à part.
  • Lusitania : Une voix féminine qui, elle aussi, à la façon des violons de l’opus, révèle la voix d’Andrew Bird. Un titre toutefois trop commun pour séduire.
  • Orpheo Looks Back : Un violon à la hauteur de ce qu’Andrew Bird est capable, mais une mélodie trop country pour marquer les mémoires.
  • Sifters : Une ballade qui émeut particulièrement, Andrew Bird est roi de vos sentiments, maitre de ces quelques minutes hors du temps.
  • Fatal Shore : Remarquable travail studio, la guitare d’Andrew Bird résonne comme jamais, ce sont des ondes de jouissance sonores qui vous parviennent.
  • Hole in the Ocean Floor : Le fil conducteur de l’opus est de retour. Plus long titre de l’album, “Hole in the Ocean Floor” est un formidable voyage au coeur d’une Amérique profonde, le soleil tombant, une épopée dont on n’oubliera pas les paysages de sitôt.
  • Belles : Bien sur, “Belles” est loin d’être le meilleur titre de l’album. Bien sur, il est regrettable de quitter Andrew sur cette note décevante. Mais après tout, la ballade doit bien prendre fin un moment ou l’autre, et nous aurions de toute façon été déçus. Alors voilà, c’est à présent chose faite.
Un constat s’impose, bien du chemin a été parcouru depuis Bowl of Fire, son premier projet. Depuis sa prestation live au Millenium Park de Chicago devant 15.000 personnes, Andrew Bird s’impose comme l’un des principaux prétendant au titre de représentant de la folk américaine, façon Leonard Cohen. Des titres tels que “Danse Carribe” aide à y concourir.
Certes, certains morceaux, ceux du ventre mou, eurent été à supprimer. Cet opus, loin d’être parfait, est celui d’un artiste qui n’a plus à faire ses preuves, un artiste au public tout conquis. Jamais Andrew Bird ne semble autant dans son élément qu’en compagnie d’un instrument, à siffloter dans un micro. C’est l’esprit libre que cet artiste se présente à nous, c’est l’esprit enjoué que l’on ressort de cette écoute.

Note : 8,3 / 10 (barème)


(mp3) Andrew Bird – Give It Away

(mp3) Andrew Bird – Danse Carribe

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