Note : 7,8 / 10 (barème)
Fiona Apple. Quatrième album en 12 ans de carrière, Fiona est une artiste à fleur de peau, sorte d'ovni parmi les siens, chanteuse à la voix directe capable de créer une étrange atmosphère dès la première résonance de ses cordes. La complexité de sa musique est son principal point fort, ses titres sont autant de petites périples où l'on découvre Fiona Apple autant qu'elle semble se découvrir. C'est ainsi que le 15 juin dernier nous découvrions son The Idler Wheel (je vous épargne le titre complet).
L'univers de Fiona Apple est tout aussi noir que déjanté. Cet opus est le formidable témoignage d'une artiste à la recherche d'un son novateur qui lui colle à la peau. Là se trouve la clé de l'album, lorsque Fiona laisserun total libre cour à son imagination, sa musique résonne comme nulle part ailleurs, on se trouve conquis et en présence de très beaux morceaux. Lorsque la pop plus habituelle des chanteuses du 21ème siècle reprend le dessus, les morceaux perdent alors en saveur.
Le parallèle avec le dernier album de Feist, Metals, n'est pas vain. Ces deux chanteuses sont dôtées d'extraordinaires voix et d'un talent créatif peu commun. Toutes deux attirées par un jazz qu'elles savent à merveille mêler à une indie pop colorée, c'est lorsqu'elles s'éloignent de leur univers respectif, parfois semblable l'un à l'autre, on y perd en qualité, en intensité. Voyons ce qu'il nous réserve, place à la critique détaillée :
En somme, The Idler Wheel est un opus relativement facile à décrypter : les titres qui ne le sont justement pas et qui nécessitent des dizaines d'écoutes sont de petites pépites à se garder bien à chaud. On pense alors, non seulement aux deux brillants "Every Single Night" et "Regret", mais aussi à "Jonathan" et "Hot Knife" et "Anything We Want". Les autres, plus fidèle à ce que le 21ème à a nous offrir, doivent être considéré comme de petits interludes sans trop de prétention.
L'écoute répétée de l'opus révèle un piano bien plus important que la première impression ne le laisse penser. Souvent pièce centrale de chaque titre, tout semble être bâti autour de cet instrument, chaque structure pensée en fonction de son arrivée. La voix de Fiona Apple n'est finalement que le couronnement de belles mélodies, originales tout autant qu'entêtantes. Elle est l'écrin d'or que l'on pose délicatement sur une pierre précieuse. Tout n'est finalement qu'histoire de délicatesse au pays des géants de la musique.
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