Warmduscher, tiens donc, ça me rappelle parfois les premiers Arctic Monkeys


Warmduscher, c’est le genre de groupes qui pense pouvoir passer en force, typique du groupe de rock anglais. Sa guitare est a priori très noirâtre, ses mélodies sont graves et ses paroles accusatrices. Idles et les premiers Arctic Monkeys étaient faits du même acier, une musique pas vraiment fun et joviale, mais super rentre-dedans. Warmduscher, c’est un perfecto en cuir (prétentieux, identitaire, stylish) plutôt qu’une paire de Converse (ça, c’est pour les groupes américains, et… pas la peine de fouiller tout le web à la recherche d’une photo de Warmduscher Converse aux pieds).

Tout cela démarre donc plutôt mal, ce pour quoi je n’ai jamais évoqué ni Khaki Tears (2015), ni Whale City (2018). Lorsque Marion Seury, oracle de la scène underground, m’a fait parvenir un e-mail au sujet du nouvel album de Warmduscher, Tainted Lunchje suis donc resté sceptique, l’histoire d’un instant.



J’étais d’autant plus pantois que les premiers morceaux sont surfaits, exception faite de “Tainted Lunch” qui rappelle effectivement Favourite Worst Nightmare. Midnight Dipper” est robotique tandis que “Disco Peanuts” joue mal sa carte disco, il est automatisé là où la funk/disco doit être incontrôlée. “Fill It, Don’t Spill It” débute mieux, mais le refrain tue la chose. Je passe ensuite sur “Burner (feat. Kool Keith)” qui n’a rien à faire ici. “The Chimp” est brouillon tandis que “Precious Things” joue au mauvais Ian Dury. Seulement, ces morceaux indiquent déjà que Warmduscher n’est pas que le petit groupe british à la recherche de l’approbation de ses pairs.
Grape Face” vient changer la dynamique pour le meilleur. “Dream Lotion” délivre alors quelque chose de tout à fait fascinant, un titre dansant et énervé pour les punks qui ne s’assument pas, ou alternativement, pour les danseurs qui ont l’âme d’un punk 77. Il n’en demeure pas moins, je trouve, que plus Warmduscher est rock’n’roll, meilleur il est. C’est, peut-être, la déception principale liée à cet album qui essaie beaucoup, mais qui s’égare trop souvent. “Blood Load“, dans le genre Ian Svenonius, fait des merveilles de rock nineties façon D.C. (voir cette playlist). Tiny Letters” conclut sur une private joke.


Au final, Tainted Lunch est un album plus inventif qu’il n’y paraît, mais qui ne semble pas en mesure de dénicher quelque chose qui marquera la décennie. Je félicite donc l’intention, déplore une partie du résultat et me concentre sur le trio rock british, “Tainted Lunch“, “Grape Face” et “Blood Load“.

Tracklist: Tainted Lunch (LP, Leaf, 2019)

1. Rules of the Game (feat. Iggy Pop)
2. Tainted Lunch
3. Midnight Dipper
4. Disco Peanuts
5. Fill It, Don’t Spill It
6. Burner (feat. Kool Keith)
7. The Chimp
8. Precious Things
9. Grape Face
10. Dream Lotion
11. Blood Load
12. Tiny Letters



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