Fidlar. Nous avions laissé le groupe de Los Angeles sur son titre “Awkward“, paru durant l’été 2013. Plus convaincant que le premier album, il jouait en plein sur les clichés du rocker surfer sans pour autant oublier son pesant de mélodie. Après tout, la bande Fidlar, Pangea, King Tuff & co semble toujours up à délivrer un album fort en testostérone. Nous le disions déjà dans notre article de présentation du groupe en 2012, “la musique de Fidlar est de celle de quatre post-ado errant sans complexe dans les rues de la Cité des Anges.
Too, le nouvel album du groupe (en stream sur Spotify et sa super qualité d’écoute, hm hm…), est son deuxième (après celui self-titled de 2013). Il est paru le 4 septembre dernier via Wichita et contient 12 morceaux à l’image de la pochette : trash, drunk et slackers
Comme d’habitude, Fidlar passe en force. “40oz. On Repeat“, le tout premier morceau, en atteste déjà. Le groupe a “trop bu” et il est stupide sur “Leave Me Alone“, les thèmes sont ainsi posés. Et puis, excusez du peu, mais le “everybody got somebody” me fait invariablement penser à ce sketch de Louis Ck (lien). Tout se recoupe dans le trash. Vient rapidement “Why Generation“, l’un des meilleurs titres de cet album. Alors qu’il nous rappelle les débuts de Surfer Blood, il fait dans un Punk Rock certes énergique, mais tout de même maîtrisé.  Le côté Pop Punk est présent et pourra en rebuter quelques-uns. Personnellement, je m’amuse toujours beaucoup de cet aspect homme enfant, comme si Fidlar étant le pendant masculin de Cara Delevingne. Vient ensuite la curiosité de cet album, “Sober“, sorte de mélange entre Eminem, Action Bronson et Bad Brains.

Parfois, Fidlar franchit les limites, c’est le cas sur “Punks” qui veut trop en faire, sur “West Coast” où il est trop attendu, et sur le (vraiment) trop dummies Stupid Decisions“. Fidlar se la joue acoustique sur “Overdose” (as if) avant de ré-attaquer avec “Hey Johnny“. “Bad Medecine” ravive la flamme de l’été, sorte de titre de Pop Punk façon années ’90. Le dernier, “Bad Habits“, semble introduire un peu de surf music. On se dit alors que l’album manque d’en avoir plus. On se dit aussi que Fidlar aurait pu jouer le rôle de slacker avec plus de finesse. Pourtant, l’explosion du morceau nous rappelle à quel point la musique de Fidlar remplit son rôle de guilty pleasure. Peut être Fidlar est-il finalement le plus lui-même lorsqu’il exprime ses peurs, “oh my god, I’m becoming my dad“. Aucun risque avec cet album qui semble sur-compenser cette angoisse. 

Si dans l’ensemble la scène post-Black Sabbath semble s’être calmée en cette année 2015, Fidlar vient la coupler à nouveau avec le Pop Punk de notre adolescence. Seulement, il a troqué les chapeaux de sorcières aux cheveux longs de skaters. Le groupe, enfermé dans le Sixteen Candles de John Hughes ne semble pas prêt d’en sortir. 

Liens afférents :
Article sur le titre “Awkward
Article sur le dernier album de King Tuff

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