EP Review : Calyspo – Oracle (Psych Spectral Pop)

Calypso, c’est le nouveau projet de Jackson Scott. Composé de trois membres (Jackson, Samantha Richman et Sheets Tucker), le groupe est le produit d’une belle association formée du côté d’Asheville (North Carolina). Son premier EP, Oracle, est paru le 27 janvier (hier) via Atelier Ciseaux.
Cela faisait un petit moment que l’on n’avait pas eu de nouvelles de Jackson Scott. Interviewé sur Still in Rock en avril dernier, le petit prodige n’avait depuis pas donné signe de vie. Alors, s’apprêtait-il à devenir l’artiste d’un seul coup d’éclat ? La possibilité semblait grandissante. Du moins, jusqu’à ce que cet EP arrive. Composé de six morceaux (pour une durée totale de 30 minutes), il est à présent impossible de ne pas s’agenouiller devant la qualité de ce dernier. 
Introduit par un “Oracle” qui a tout de la pop spectrale que J.S. manie si bien, on se trouve vite face à face avec “Velvet Void“. Velvet dans un premier temps, puis miroir de lui même dans un second, on s’y laisse cueillir par la belle voix de Samantha qui mérite d’être soulignée. C’est elle qui nous captive si rapidement. Et puis, “Diablo Grins” vient faire ressortir l’influence de Deerhunter, celle que Jackson Scott relevait déjà dans notre interview (lien). “Diablo Grinscheat avec le grand faucheur, à l’image de cette belle pochette d’album.
Psychoactive Basement Session #1” est le premier statement du groupe. Le titre débute sur un rythme infernal avant de temporiser sur une guitare acoustique à la GBV / The Jesus and Mary Chain. “Psychoactive Basement Session #1” nous plonge finalement dans un noir absolu. Et puis, c’est “Isn’t Now” qui donne enfin place à la voix ondulée de Jackson Scott. Ce titre rythme avec perfection psychédélique. Pour la première fois, j’y entends un groupe qui parvient à s’élever dans les sphères de Bradford Cox. “Isn’t Now” transforme la guitare acoustique en une arme véritable. “Dichotomy” poursuit sur la lignée. Le titre n’oublie pas d’emporter avec lui une ardeur dream pop (à la Beach House) qui révèle la force tranquille de ses créateurs. “Dichotomy” nous enfonce plus encore dans une musique où seule la basse nous semble véritablement familière. 
Le psychédélisme, lorsque réussi, est un formidable voyage dans l’inconscient d’une émanation artistique. Souvent, il n’est la rime que de quelques sonorités éparses qui n’ont rien de véritablement musical. La musique a une âme et nous serions bien inspirés de ne pas l’oublier. Celle de Jackson Scott, celle de Calypso, nous impose la considération de ces quelques grammes de matière qui, une fois touchés du doigt, se greffent immédiatement en nous. Appelez ça le poids de la musique, ou autrement. Le fait est que les titres de Calypso nous sont rapidement familiers pour cette raison précise. La réaction est quasi chimique. La masse musicale entre en contact avec la masse corporelle qui entoure celle de l’esprit. Le choc crée une vérité artistique. Peu sont ceux qui parviennent à ne pas faire de leur musique une substance vide. Jackson Scott fait partie de ce peu. Les couleurs de Calypso doivent être portées bien haut.
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