Still in Rock présente : Ultimate Painting (Indie Pop)



Ultimate Painting est un groupe anglais (“Ultimate Painting is a band from earth“) qui vient de faire paraître son premier album, Ultimate Painting, via Trouble in Mind (le label de Morgan Delt, des Resonars, de Ty Segall de Fuzz et j’en passe) le 18 août dernier.
Quelle claque ! Ultimate Painting fait partie sans conteste des tous meilleurs premiers albums de l’année. Lorsque l’alchimie opère, il n’y a parfois pas besoin de se questionner bien plus. Ultimate Painting place tous les éléments exactement là où ils doivent être, nous surprenant, nous enjouant, créant en nous l’excitation continue des premières écoutes.
On a beaucoup parlé de ces artistes lo-fi qui, en 2014, sont passés du côté hi-fi de la force, notamment à travers Ty Segall. Certains y ont perdu en authenticité (lire l’article sur Lester Bangs). D’autres, à l’image d’Ultimate Painting, y trouvent une force sans commune mesure. Cet album n’eut pas gagné à être lo-fi, la richesse d’Ultimate réside précisément dans sa science du détail. Alors, je ne peux qu’encenser cette qualité de l’enregistrement qui sublime chaque seconde de l’opus. Dans un style parfois similaire à celui de Sonny & The Sunsets, Ultimate Painting est un groupe chill et relax qui se concentre avant tout sur ses créations. Le groupe ne s’embête pas d’un compte Facebook ni de trop de communication. Le message passe dans sa musique.
Ultimate Painting regorge de mélodies absolument splendides. C’est le statement de l’album : ne se soucier que de la mélodie, recherche l’arrangement parfait dans une volonté proche de la musique classique. Et le résultat s’en fait immédiatement sentir : cet album d’Ultimate Painting est la plus belle révélation Pop de l’année. Il est également le meilleur premier album de 2014.
Le premier titre de cet album est “Ultimate Painting“, une des meilleures créations d’Indie Pop de l’année. Trente écoutes plus loin, il conserve la même force que celles des premiers amours. “Can’t You See?” nous force à prendre le temps de l’écoute. En deux morceaux, Ultimate Painting prouve déjà que sa panoplie est plus étendue que celles de nombreux autres groupes. Vient ensuite “Central Park Blues“, un des titres les plus rythmés de tout l’album. La simplicité de son instru’ lui donne des airs de Velvet Underground qui le rende immortel. Un excellent morceau à la croisée des chemins entre dream pop, bedroom et Indie plus enjouée. On notera que, bien qu’Ultimate Painting soit anglais, le groupe choisit de chanter sur l’Amérique. Nous y reviendrons, bientôt. Ultimate Painting alterne à nouveau avec “Riverside“, un titre plus slow qui, sans nous jeter des accords plein les yeux, fait preuve d’une maîtrise absolument parfaite.
Ten Street” pourrait bien être l’ultime single de cet opus. Tout en finesse, il trouve le parfait équilibre entre pop catchy et pop de créateur. La sensation est agréable et planante, on se dit qu’Ultimate Painting a trouvé la formule secrète du titre inlassable. Pour la première fois de l’album, le final du morceau tourne vers un psychédélisme de velours. Immédiatement après vient Rolling In The Deep End“, titre qui détient peut-être la plus belle mélodie de tout l’album. Il s’agit là d’un morceau tout à fait remarquable, qui nous convainc paisiblement que la musique est affaire de séduction.
Three Piers” est une ballade à deux temps qui n’en finit pas de bercer mes longues marches dans le quartier de Montmartre. Une fois encore, Ultimate Painting nous transporte très loin avec lui. J’y retrouve toute la poésie de Murals, avec un piano qui nous injecte un spleen immédiat, très sixties. Que ce soit clairement dit et écrit, l’écoute de “Three Piers” est INDISPENSABLE. Le morceau, dans la plus grande simplicité, nous fait tomber amoureux en 1 minute à peine. Un coup de foudre pour tout le réalisme d’Ultimate Painting.

Jane” est la dernière partition d’Indie Pop de l’album. Sous des airs aguicheurs, le titre est en réalité un composé de chanson d’amour et d’ensoleillement. “She’s A Bomb” est probablement plus intéressant encore. Le titre alterne le son jusqu’à l’irradiation, à l’image de cette pochette énigmatique. C’est finalement “Winter In Your Heart” qui vient boucler la marche. Une nouvelle preuve donnée par Ultimate Painting que la Bedroom Pop est un style musical tout aussi romantique que proustien.

Au final, cet album contient deux styles de morceaux. Le premier s’inscrit en plein dans cet univers de la Bedroom Pop. On se rappelle alors l’existence de Dylan Shearer, de certains Cass McCombs, Ducktails et autres Tomorrows Tulips (sans pour autant jamais donner dans la surf pop). Le second est plus proche d’une pop plus colorée, comme les Velvet le voulaient. Mais peu importe là où Ultimate Painting se situe, l’écoute de l’album révèle toujours une retenue pop qui brille par sa finesse.
Ultimate Painting est un album quasi-irréprochable. On ressort de son écoute en se disant que le groupe vient de parvenir à réaliser ce que d’autres groupes ont tenté de faire, sans succès. Je pense au dernier Tomorrows Tulips et Donovan Blanc, par exemple. Ultimate Painting est un album pour l’automne. On y sent le soleil chauffer doucement notre peau, on y voit les feuilles roussir et tomber petit à petit sur “Three Piers“, on y ressent l’excitation des derniers rayons du soleil qui nous rappelle l’été passé sur “Ten Street“. Ultimate Painting, c’est l’une des plus belles surprises Pop de l’année, et elle est anglaise !

Liens afférents :
Article sur Donovan Blanc
Article sur le dernier Tomorrows Tulips

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