Anachronique : The Feelies (New Wave)

 

The Feelies, 1980. Le premier album du groupe, Crazy Rhythms, sort en 1980 via Stiff America. Il faudra ensuite attendre 6 années pour que le groupe fasse paraître un successeur répondant au doux nom de The Good EarthCrazy Rhythms paraît déjà 4 ans après la formation du groupe dans la ville de Haledon, dans le contexte d’une période Post-Punk qui envahit les quartiers underground de la ville de New York. A l’occasion des premiers lives du groupe, Village Voice en dira qu’il s’agissait du “Best Underground Band in New York”. Et Dieu sait que la concurrence était plutôt énorme. Sans entrer dans ces considérations du meilleur ou du plus whatever, on peut assurément dire que The Feelies est l’un des groupes majeurs de l’Histoire de la pop New Yorkaise.
Pourtant, The Feelies est probablement l’un des artistes ‘anachroniqués’ les moins connus. Il n’en demeure pas moins que la Pop de ce groupe soit absolument sensationnelle.La Pop des Feelies est délicate. La Pop des Feelies, sous ses airs de Math Music, s’appréhende avec précaution. Il ne faut pas se laisser duper par certains de ses aspects Punk/New Wave.

L’introduction de Crazy Rhythms a tout pour attiser notre curiosité. Les 5 minutes de “The Boy with the Perpetual Nervousness” plante le décors d’une Math Pop énergique, un classique. “Fa Cé-La“, le titre le plus court de l’opus, donne place à une guitare électrique que l’on ne retrouvera pas si proéminente sur le reste de l’album. Mais très vite, le Crazy Rhythms revêt sa robe de légende avec “Loveless Love“. La profondeur de ce morceau fait véritablement se questionner sur le pourquoi des groupes capables de produire un titre d’une telle qualité tout en restant dans l’anonymat. “Loveless Love“, titre de Pop progressive, est tout simplement l’une des plus belles créations du genre de toute sa décennie. “The story asking ; Could we be together tonight” et ses deux guitares simultanées, sa vitesse féline qui se mue en pop prédatrice, une pop au pas léger, tout est là, c’est implacable, irremplaçable.
Immédiatement, The Feelies délivre un titre d’un niveau semblable, “Forces at Work“, un éclair de lucidité. La combinaison de ce morceau et son prédécesseur fait de Crazy Rhythms un album gravé dans l’histoire. Facile à présent de le comprendre, cet album frôle la perfection en permanence. Alors, lorsque “Original Love” débute, on se sait confronté à une nouvelle pièce musicale à part. Et puis, The Feelies nous donne une reprise des Beatles, “Everybody’s Got Something to Hide Except Me and My Monkey“. Bien entendu, le groupe y a ajouté une forte touche New Wave, Punk, faisant de ce titre un nouveau killer.Moscow Nights” continue dans la même veine un peu nerveuse pour que “Raised Eyebrows” trouve un souffle nouveau. Finalement, “Crazy Rhythms“, titre éponyme, vient donner ses dernières notes à ce bel opus. Toujours aussi énergique, The Feelies démontre une nouvelle fois sa capacité à faire du Punk ambiant une musique Pop supra catchy. A noter, une reprise de “Paint It Black” des Stones apparaîtra sur la version A&M Records de 1990. D’autres titres bonus font leur apparition sur la version 2009 de Domino.
Le groupe avait, à l’époque de Crazy Rhythms, refusé l’aide de tous producteurs extérieurs à leur cercle. Cela lui a valu de ne pas recevoir l’appui d’un Major. C’est pour cette raison que Stiff, un label anglais, a finalement récupéré le bébé. Et puis, à force de trop insister pour que le groupe produise un hit, ses membres sont allés voir ailleurs, avant de se réunir à nouveau en 1986. Mais plus rien ne sera jamais comme avant. Crazy Rhythms capture quelque chose d’indescriptible, ce que les tous meilleurs albums font. Peut-être est-ce de la magie.

 

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