Anachronique : Lotion (Indie Rock)

Lotion. Il est certain que Lotion, au même titre que Further (article), fait partie de ses grands oubliés des années ’90. Pourtant, tout était réuni pour faire de Lotion un groupe culte, un peu de la trempe de Built to Spill (article). Ses pochettes d’albums, souvent très réussie (voir The Telephone Album et Head), sa musique à la limite du shoegaze grunge, la voix de Tony Zajkowski. Et ce n’est pas faute d’avoir fait paraître des titres très catchy. Lotion est un des grands oubliés des années ’90, même parmi les plus grands amateurs du genre.
Le groupe s’est formé en 1991, à New York, mené par les frères Bill et Jim Ferguson. Après le succès mitigé de Full Isaac auprès du grand public, le groupe fera paraître Lotion en 1996, l’album qui fait l’objet de l’article anachronique du jour. Il convient à ce titre de préciser que Lotion partira défendre son premier album sur scène en première partie de Throwing Muses, Mercury Rev, et Pavement. Cela explique beaucoup de choses. Nobody’s Cool est donc le deuxième album du groupe, paru en 1996 sur SpinART Records. Ce album est surtout connu pour avoir fait l’objet de longues analyses par l’écrivain américain Thomas Pynchon.
Si l’album s’ouvre sur un “Dear Sir” trop rapide pour notre mettre dans le bain, “The New Timmy“, le second morceau de l’opus, est ce genre de titres des années 90s qui rappelle instantanément l’ambiance des films tels que Reality Bites, ou Singles. On se retrouve dans les bars grungy de Seattle, au milieu de la hype de l’époque, à hocher nos têtes sur des mélodies immortelles. C’est le refrain de ce morceau qui en fait une pièce si exceptionnelle. Vient rapidement “Rock Chick“, typiquement le genre de morceau qui aurait pu faire de Lotion un groupe bien plus connu. La guitare est clairement irrésistible et tellement nineties que Sonic Youth en rougirait.
Blind For Now” est le genre de titres qui rend complètement fou. Quelques secondes m’ont suffi afin de me le rendre indispensable. “Blind For Now” est la première raison d’être de cet Album Review. Le refrain de ce morceau est imparable. On y entend l’influence de Pavement mêlée avec celle de Galaxie 500. C’est si grand. “Namedropper” fera toujours son effet. Sa montée en puissance est parfaitement amenée, voilà bien un titre progressif comme on les aime.
Difficile d’affirmer plus fort son appartenance à la génération Seattle qu’avec “Sandra“. “Precious Tiny” est un morceau guitare électrique banjo, un cocktail assez détonnant, qui affirme clairement son amour pour le shoegaze. L’album se conclut sur “Switch” qui vient temporiser et assurer la transition vers le dernier opus de Lotion. La version vinyle de cet album est aujourd’hui introuvable. Le groupe aurait-il enfin pu se voir attribué une place dans la légende ? Ce serait largement mérité. Difficile à croire.
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