Album Review : Woods – Bend Beyond (Folk Rock)

Album Review : Woods

Bend Beyond 



Woods, un groupe de … comment dire … Brooklyn, encore ! Bend Beyond, le nouvel album de la formation, le septième en sept ans, est sorti le 18 septembre dernier. Il est, disons-le sans plus tarder, le meilleur album du groupe, le plus abouti. Entrer dans l’univers de Woods avec cet opus est la meilleure des façons de le faire. 

Après la tempête de Tame Impala (ici) et le laboratoire de chimie de Grizzly Bear (ici), nous voilà autour du feu de camp hippy de Woods. Que d’émotions. Chers amis, munissez-vous de vos plus beaux Quilts, brossez barbes et moustaches, Woods est parmi nous. Notons que son leader, Jeremy Earl, est aussi le fondateur du label Woodist, celui ayant produit le dernier opus de White Fence chroniqué ici même. 

Fort de ses multiples albums et d’une culture musicale épatante, Woods est ce que je qualifierai aisément de  Velvet Underground de la folk. On pense également aux références évidentes à Crosby Steve Nash & Young (ici), les Beatles, Rob Stewart ou Graham Nash. Que le menu est alléchant. Passons à présent au contenu de l’opus, place à la critique détaillée :



  • Bend Beyond : Un très bon titre introductif. L’influence des Beatles y est évidente ! La guitare est d’excellente facture, ces quelques minutes donnent vie au feu musical de très belle façon. Une véritable épopée où les voix de Woods participent largement à créer la magie de ces quelques minutes.

  • Cali in a Cup : Il ne s’agit pas là du morceau le plus évident de l’opus. Si l’on semble un temps apercevoir les danses euphoriques d’une fin d’après-midi, l’harmonica se révèle, après de nombreuses écoutes, presque lassant. Rassurez-vous, il est l’un des titres les moins bons de l’album. C’est dire.

  • Is It Honest? : Probablement le titre d’Indie Pop le plus convaincant de l’opus. Woods marque l’auditeur avec des paroles très franches qui restent en tête. Cette mélodie est un bel hommage à la musique du groupe.

  • It Ain’t Easy : Quelle voix ! On croirait entendre Graham Nash. Ce titre ne joue pas dans la même catégorie que les autres, nous voilà revenus quarante ans en arrière, un bonheur assez  indescriptible. “It Ain’t Easy” s’inscrit dans une grande lignée de titre jouant d’une Folk teintée de Pop. 

  • Cascade : L’un des titres les plus psychédéliques de l’album. On aurait aimé quelques pistes vocales pour pouvoir s’approprier plus facilement cette mélodie tribale proche de celles de Django Django (ici).

  • Back to the Stone : L’un des temps forts de l’album, “Back to the Stone” a tout de l’excellent titre folk. Très Fleet Foxes (ici), les percussions sont tout simplement géniales.

  • Find Them Empty : Annonçant clairement le renouveau d’un jour meilleur, “Find Them Empty” pêche d’avoir une guitare est un poil trop stridente. En revanche, les voix du groupe misent en chœur y font des merveilles. 

  • Wind Was the Wine : Ce titre a définitivement dû être composé par les Velvet Underground. À l’aube, les accords de “Wind Was the Wine” nous emmène très loin avec eux. 

  • Lily : Un autre titre très Crosby Steve Nash & Young (ici). Faisant référence à la musique de Western, le camp d’hippy dans lequel nous nous trouvions se trouve en plein mouvement, préparer les festivités avec engouement.

  • Size Meets the Sound : Probablement le titre le plus abouti de tout l’album. “Size Meets the Sound” est la preuve que les voix de tête de Woods sont extrêmement saisissantes. Les quelques secondes aux alentours de la troisième minute sont splendides, plongeant l’auditeur en plein dans l’univers d’un album décidément très expressif.

  • Impossible Sky : Le rythme mené par les percussions continue, écoutes après écoutes, à créer son effet. La nostalgie à l’approche de la fin de cet opus commence déjà à s’installer, 

  • Something Surreal : Un final à la hauteur de l’album, très prenant, où les voix de Woods semblent annoncer la fin du feu de camp, tristes de quitter ce bel endroit appelé Bend Beyond.

En somme, Bend Beyond est un plein retour dans l’univers de Woodstock, du temps de la première génération de hippies. On y traverse avec lui le week-end dans un camp hippie se préparant au grand festival, arrivant sur place en fin d’après-midi avec “Bend Beyond“, passant une soirée autour du feu avec “It Ain’t Easy“, observant le levé du soleil avec “Find Them Empty” et quittant les lieux avec les voix lancinantes “Something Surreal“.

Lorsque la Pop de Woods est plénière, clairement pop ou psyché, les morceaux s’apparentent alors à une des pièces vaudou où la magie noire des créations est une évidence. Lorsque la Pop de Woods est hésitante, le groupe y perd en originalité, en efficacité. Au final, l’album s’apparente à un fabuleux cérémonial dont on ne retient que le tout meilleur, et il se trouve qu’il a contaminé l’album.




Note : 8,2 / 10 (barème)

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