Tennis Club : le slacker surf existe !

Tennis Club est un groupe originaire de Joplin (dans le Missouri) qui m’a littéralement assommé un 17 septembre 2017 (date de découverte de sa musique). Mené par Wilson Hernandez (guitare) qui s’est entouré de Justin Akin (basse) et Sean O’Dell (batterie), il fait instantanément partie de ces formations qui, un jour, vous tombe dessus et vous font oublier que des PR et de beaux communiqués de presse sont nécessaires (le sont-ils ?). Avec Tennis Club, on se prend à vouloir écouter du surf noisy nuit et jour, en dépit de ce que l’on voudrait nous dicter d’écouter, en dépit de ne pas vraiment savoir faire de surf et à défaut d’un Reverse Shark Attack 2.
Son premier album self-titled est paru le 4 septembre dernier, et déjà, on peut le tenir comme la grande révélation surf de 2017. Déjà, on peut se dire que Tennis Club est destiné à faire de grandes choses au pays des Avengers VI. L’album est fun, rempli de doo-wop et de riffs qui sautillent, pour autant, son aspect noisy lui donne en gravité et les mélodies empruntent à la power pop ce qu’elle a de plus évident. Le songwriting, la prod’ (à la Ty Rex), l’esprit, tout est là pour faire de votre mois de septembre le plus surf de l’année.

Le premier titre est “Lovely Haircut“, du surf avec une touche de punk acoustique. Ceux qui aiment Tall Juan et Violent Femmes se trouveront indirectement servis. “Rain Checks“, dans un style plus nerveux, fait apparaître l’excellente (no) production de cet album dans lequel les voix très brutes compensent avec le son de la guitare qui met le paquet sur la fuzz.  
Avec “Halloween Creep“, Tennis Club délivre un nouveau morceau de pop qui flirte entre Halloween et une chanson d’amour. Cette fois-ci, Tennis Club nous donne une intru’ sans effet tandis que la voix est travaillée pour renforcer le côté creepy. Et puis, c’est avec “House Show” que l’on se prend les premières éclaboussures garage. Le titre, lui aussi très court, fait de Tennis Club une formation garage surf punk capable d’aller jouer sur les terrains de la scène slacker de Mike Krol et autre Crazy & Brains.


Birthday” fait ce que tous les groupes de jangle pop devraient viser : du cheesy qui fait danser mamie, du cheesy qui fait surfer papi, du cheesy pour toute la famille qui, à table, se tient par la main, balance la tête bêtement avec un sourire niais sur le visage (vous voyez la scène ?). Je brûle d’impatience à l’idée de la prochaine soirée “hype” où ils joueront leur merde électronique et où je pourrai enfin les salir avec un peu de ce surf lo-fi que j’enchainerai avec un Shark Reverse Attack.
Cola-cola party, pour compléter son titre, est un morceau geek qui, une nouvelle fois, fait apparaître l’excellence du songwriting de Tennis Club. Si tous les codes du genre surf sont là, on se dit malgré tout que Tennis Club dépasse son simple cadre, le groupe trouvera un public sur l’ensemble de la scène garage-mais-aussi-punk-et-pop-pourquoi-pas. En cause ? Des titres allègres qui nous font enfin dire que le slacker surf existe !
Wendy” n’a donc aucune raison de dévier d’une vague, à croire que la théorie de ceux qui détestaient les Beach Boys était vraie : nul besoin de venir de Californie pour transcender le genre, pour preuve, la ville de Joplin vient de délivrer le meilleur LP du genre de l’année 2017 ! Et “Chinese Slippers” de ne rien gâcher de notre plaisir. Plus punk que les autres, plus noisy aussi, il vient compléter ce numéro du Magazine Picsou sur le thème, “voici les enfants comment composer une mélodie imbattable”. C’est plus fort que Batman et Hancock réunis.

Au final, Tennis Club est un excellent album de genre qui dépasse le genre. Infusé de mélodies pop à ne plus en finir, mid-fi et fun, il ne forme rien de moins que 18 minutes à intégrer dans les anthologies surf des années 2010′. C’est beaucoup dire pour un premier LP – et qui plus est pour une formation si peu reconnue, mais croyez votre instinct de surfeur raté ! 
Et puis, oubliez tout ce que vous savez en matière de tennis, oubliez aussi la musique surf qui se caricature elle-même, Tennis Club vient taper un coup dans la fourmilière avec son slacker déluré qui va mettre The Arrows d’accord. Le slacker surf existe donc, il est synonyme de bliss surf, il va suffisamment vite que l’on trouve notre équilibre, mais il aime quand même nous mettre la tête sous l’eau avec ses gros riffs crado, juste pour la blague.

(mp3) Tennis Club – Chinese Slippers
(mp3) Tennis Club – Birthday


Tracklist : Tennis Club (LP, 2017)
1. Lovely Haircut
2. Rain Checks
3. Halloween Creep
4. House Show
5. Birthday
6. Cola
7. Wendy
8. Chinese Slippers

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