Still in Rock présente : The Mystery Lights (Sixties)

The Mystery LightsIl fallait que ça tombe sur quelqu’un. La tendance au sixties à tout va n’en finit pas de s’étendre et voici que le nouveau chouchou de la scène New-Yorkaise s’y met également… Je vais donc utiliser les quelques lignes que j’avais prévues pour un groupe français qui vient de faire paraître son album pour m’attaquer à The Mystery Lights. Ils sont plus loin, c’est un brin plus facile et je ne risque pas de les froisser, ça me va.

Disons le clairement, The Mystery Lights est le symptôme de ce qui ne va pas dans le rock’n’roll de 2016. Plus les sorties continuent de s’enchaîner et plus je réalise que c’est Ariel Pink qui avait raison dans sa discussion avec Bret Easton Ellis : les sixties ne sont pas fait pour durer en ce sens qu’il faut que les groupes oublient un peu l’influence de cette décennie et se tournent vers quelque chose de nouveau.

Pour l’heure, une grande partie de la scène est écrasée par les pères fondateurs, et c’est bien dommage. A vrai dire, c’est encore et toujours la même rengaine : on nous vend du sixties, toujours du sixties, rien que du sixties. Dans cette mesure, que répondre à la critique de nos parents qui nous disent que tous les groupes de la scène ne font jamais que copier les Stones et les Beatles ? Qu’on ne s’étonne pas si certains disent le rock’n’roll être mort…



Voyons quand même de plus près ce que nous réserve The Mystery Lights. L’album s’introduit sur Intro” et délivre son premier morceau sur Follow Me Home“. Fidèle au At Home With The Mystery Lights qu’il avait fait paraître en 2015, il emprunte toute sa substance aux Seeds. “Flowers In My Hair, Demons In My Head” se la joue rock lancinant, sorte de ballade un peu psychée comme les années ’60 en regorgent. On se rapproche de Vanilla Fudge, attention. Surement est-ce l’orgue…
Too Many Girls” est la réponse involontaire au “Not Enough Girls (In The World)” de Milk’N’Cookies. La structure est on ne peut plus classique. La voix de Mike Brandon fonctionne plutôt bien, c’est agréable, mais une fois encore, what’s the point ? Quel est le statement de cet album ? Nous faire revivre un concert des Remains en empruntant un peu au blues ? Mouais. “Without Me” clos la face A. Le titre a l’avantage d’être plus créatif que les autres, exploitant en plein la voix du chanteur et copiant moins volontiers ce qui se faisait à l’époque de Kim Fowley. 

Melt” ouvre la face B. Surement le meilleur morceau de cet LP, il a au moins l’avantage d’être sacrément bien rythmé. Le titre a un potentiel live intéressant avec ce petit quelque chose psychédélique qui le place largement au-dessus de la mêlée. The Mystery Lights qui s’essaient à ne pas copier les sixties, ça a quand même de la gueule.

Malheureusement, “Candlelight” oscille entre du Growlers et du Creation, il faudra repasser pour découvrir quelque chose de nouveau. “21 & Counting” et “Too Tough To Bear” joue encore plus la ressemblance avec la scène pre-Hendrix, une voix un peu nasillarde, une guitare saturée et le tour est joué ? Surement pas. “Before My Own” ne fait pas mieux et l’album se conclut finalement sur “What Happens When You Turn The Devil Down“. Les Mystery Lights ne profitent pas plus de ce dernier essai pour aller fouiller un univers psychédélique qu’ils affichent pourtant sur tout leur visuel. Comme quoi, il semblerait bien que ce revival sixties soit l’occasion de porter du tie-and-dye sans trop avoir plus pensé la chose.

Cette critique manque certes de nuances, mais à quoi bon ? Le fait est que personne – si ce n’est la famille du groupe – n’écoutera plus cet album dans 10 ans. Alors, les nuances… Au final, The Mystery Lights souffre du “syndrome Night Beats” : l’absence de volonté réformatrice. Dans ma discussion avec Thurston Moore, ce dernier me confiait que tous les groupes voulaient être les meilleurs de l’histoire, ce à quoi je me suis opposé dans la mesure où il me semble que bon nombre se contentent de créer une musique “OK”. L’écoute de cet LP ne fait que renforcer ma position, impossible que les Mystery Lights aient la prétention de changer quoi que ce soit avec un truc 100% inspiré de toutes les scènes pre-psychédélique de la fin des sixties. Alors, à quoi bon ? 
Que l’on ne vienne pas me dire que cet album est meilleur que du Remains, que du Seeds, que du Kim Fowley, que du 13th, que du Creation… bref, j’arrête là. Peut-être aurai-je dû chroniquer cet album dans la section anachronique tant il est conforme – ou plutôt, une pale copie – de ces quelques formations vieilles de 50 ans… Qui plus est, The Mystery Lights fait preuve d’une exécution très solide, de quoi regretter qu’elle ne soit pas au service d’une musique plus créative…



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ENGLISH Version
(french above)



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The Mystery Lights. It had to happen to somebody. The sixties trend never stops spreading, and now the new hype from the New York scene got on board… I will use the few lines I had planned for a French band who has just released its album to tackle The Mystery Lights. They live further, it’s a bit easier and I won’t offend them, it’s fine with me.

Let’s say it clearly, The Mystery Lights is the symptom of what is wrong with rock’n’roll in 2016. The more albums are released, the more I realize Ariel Pink was right in his conversation with Bret Easton Ellis: the sixties are not made to last, and bands have to forget the influence of this decade, and turn towards something new.

For now, a large part of the scene is crushed by the founding fathers, and that’s a shame. Actually, it’s the same tune again and again: we are offered some sixties, sixties again, only sixties. Considering this, what can we reply to our parents when they pretend that all the bands from the scene only copy the Stones and the Beatles? We shouldn’t get surprised when some say rock’n’roll is dead…




Still, let’s have a closer look at what The Mystery Lights holds for us. The album starts with Intro and delivers its first song with “Follow Me Home”. Faithful to At Home With The Mystery Lights they released in 2015, the track borrows all its substance from The Seeds. “Flowers In My Hair, Demons In My Head” puts on a heart-rending rock act, some sort of psychedelic ballad like the 60s overflow with. It reminds of Vanilla Fudge, probably the organ…

“Too Many Girls” is the unintentional response to “Not Enough Girls (In The World)” by Milk’N’Cookies. The structure is extremely classic. Mike Brandon’s voice works well, it’s pleasant, but once again, what’s the point? What is the statement of this album? Making us relive a Remains concert, borrowing a bit from the blues? Meh. “Without Me” closes the A-Side. The song has the advantage of being more creative than the others, making fully use of the singer’s voice, and less willingly copying what was made during Kim Fowley’s time.

“Melt” opens the B-Side. Probably the best track of this LP, at least it has the advantage of being well-dynamic. The song has an interesting live potential, with this little psychedelic thing that ranks it far above the rest. The Mystery Lights trying not to rip off the sixties, that’s some hot stuff.

Unfortunately, “Candlelight” wavers between The Growlers and The Creation, not the right track to hear something new. “21 & Counting” and “Too Tough To Bear” play even more with the pre-Hendrix-scene style, a nasal voice, saturated guitars, and it does the trick? Absolutely not. “Before My Own” doesn’t do any better and the album finally ends with “What Happens When You Turn The Devil Down”. The Mystery Lights don’t take advantage of this last attempt to explore a psychedelic universe they show on their imagery. Well, it looks like this sixties revival is the occasion to wear tie-and-dye without thinking more about it.

Of course, this review lacks some moderation, but what’s the point? The fact is that nobody – except the group’s family – will be listening to this album 10 years from now. So, moderation… In the end, The Mystery Lights suffers from the “Night Beats syndrome”: the lack of reformative ambition. During my conversation with Thurston Moore, he told me that all the bands wanted to be the best in history, to which I disagreed, since it seems to me that a lot of them are satisfied with creating an “OK” music. Listening to this LP only strengthen my position, impossible that Mystery Lights had the pretention to change anything with an album 100% inspired by all the late sixties pre-psychedelic scenes. So, what’s the point?

I don’t want to hear that this album is better than The Remains, The Seeds, Kim Fowley, 13th Floor Elevator, The Creation… I’ll stop there. Maybe I should have reviewed this album in the anachronistic section, noting how consistent – or, more rightly, a weak rip-off – it is with these 50 year old bands… Furthermore, The Mystery Lights demonstrates a very solid execution, bringing regrets that it is not at the service of a more creative music…

Translation by Paul

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