Q65 était un groupe hollandais formé en 1965, en plein dans la mouvance sixties psychédélique. On parle à l’époque de Nederbeat, ce mouvement hollandais né en réponse à l’influence de la scène anglaise sur le rock’n’roll. Et puis, on y trouve également du R&B américain, ainsi que du Yardbirds. Au final, le son de Q65 fait penser à de nombreuses figures de la scène, mais impossible d’en trouver un qui lui ressemble trop dans son ensemble. Qui plus est, le groupe demeure inconnu du plus grand nombre, une bonne raison pour écrire un article anachronique qui, je l’espère, vous accompagnera un petit moment. 
Revolution, le premier album du groupe paru en 1966, est très trop inspiré par les Pretty Things. Pour cette raison, nous nous concentrerons aujourd’hui sur Revival, le second LP du groupe paru en 1969 sur Decca (une filiale d’Universal). Sa version originale, composée de 10 morceaux, nous permet un joli tour d’horizon sur une pop de l’époque qui flirtait avec la musique psychédélique sans jamais trop oser tomber dans un LP anti-commercial.
Cry In The Night” est probablement le morceau le plus connu de toute la discographie du groupe, un morceau qui sent le sixties à plein nez, avec la disto’ et tout ce qu’il faut. Vient ensuite “No Place To Go“, un titre qui a pour lui son aspect californien / sortie de prison. “It Came To Me” a quelque chose de très mécanique, justifiant à lui seul l’étiquette de Rythm and Blues que l’on trouve parfois collé à Q65. “I Was Young“, pour sa part, rappelle les Flying Burrito Brothers, comme un filtre placé sur la voix qui vient adoucir une pop déjà clichée. 


World Of Birds” était un indispensable à l’époque, le titre romancé qui allait permettre un petit slow entre Janette et Henry. Mais pas de quartier avec “So High I’ve Been, So Down I Must Fall“, Q65 revient à la charge avec son psychédélisme contrôlé. On sent que les Q65 hésitent encore entre différents styles musicaux, tiraillé entre les tendances de l’époque. “Sundance” vient trancher. Ce morceau est clairement la pièce la plys psychée de Revival, déjà un aperçu de leur album Afghanistan qui paraîtra 1 an plus tard. Et “Voluntary Peacemaker” se la joue grandiose, à la façon de ces groupes de Woodstock (Ten Years After…). 
Vient alors “Ridin’ On A Slow Train“, la meilleure surprise de cet album. L’enregistrement est incroyablement moderne, la voix de Willem Bieler n’est pas spécialement truffé d’effets studios et une partie de l’instru’ ressort très clairement pour former un magnifique contraste avec la guitare pleine de réverb’. “Fairy Tales Of Truth” conclut finalement l’affaire, ultime marque de la maitrise du groupe qui se tourne une dernière fois vers une pièce psychédélique façon space rock. 
Ils ne sont pas si nombreux les groupes hollandais de cette époque à avoir percé sur la scène internationale. Q65 savait comment composer des “titres”, chacune de ses partitions sont bien pensées et les titres semblent tous avoir leur place dans cet ensemble. Au final, il y a du Remains dans cet album, cet autre groupe de la British Invasion qui n’était pourtant pas anglais. Et, il y a surtout un excellent morceau à faire entrer au panthéon du genre psychédélique, j’ai nommé “Ridin’ On A Slow Train“.
Décrit par Bruce Eder comme étant “one of Europe’s best-kept star-caliber musical secrets for more than 30 years“, on peut facilement prédire que Q65 ait de beux jours devant lui, ceux qu’une reconnaissance qui finira par arriver, tôt ou tard. Je vous invite à vous plonger dans la discographie d’un groupe qui, outre ces apparences un peu faciles, recèle de quelques morceaux à ne surtout pas manquer. Reportez-vous également à son album suivant, le titre “Night” y est particulièrement génial. Ces dutch avaient pour eux une façon de composer qu’il serait bon de retrouver ailleurs que sur des compilations de Psychedelic Obscurities. Avis aux DJs de passage…

(mp3) Q65 – Ridin’ On A Slow Train (1969)
(mp3) Q65 – It Came To Me (1969)

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