New : Big Star – Live In Memphis (Power Pop)




Big Star. Peu de groupes entrent dans mon Top 5 (duh‘). Encore moins nombreux sont ceux de ce Top 5 qui n’ont que trois albums. Alors, lorsqu’un nouvel album live de Big Star paraît, un article s’impose.
Enregistré à Memphis le 29 octobre 1994, il aura fallu attendre le 4 novembre dernier pour qu’Omnivore Recordings soit le premier label a y prêter attention. Notons que Live In Memphis est le seul live de Big Star à avoir été entièrement filmé. Une version DVD est désormais disponible via Omnivore. Ce concert symbolise les dernières heures de la deuxième vie du groupe, entamée à sa reformation le 25 avril 1993. Jody Stephens, le batteur du groupe, explique d’ailleurs que cette deuxième aventure avec Big Star avait pour objectif de contenter avant tout les membres du groupe. La magie d’être ensemble avait justifié une reformation, et ça s’entend. Alex Chilton semblait y renaître.


On parle souvent d’alchimie dans la musique, d’une certaine magie que les groupes arriveraient à attraper par-ci par-là. On dit, également, que le romantisme se perd, et que les bastions de Power Pop constituent l’un des derniers remparts contre cette disparition. Il y a du vrai dans tout cela. Mais comment ne pas voir qu’il n’est rien de parler de magie sans évoquer Big Star ? Comment ne pas y voir la première incarnation de toute la peinture d’Ingres et de la littérature poétique de James Macpherson ? Big Star était avant tout une question d’émotions et de sentiments. Ce sont ces deux ressentis qui ont d’ailleurs conduit à la disparition du groupe, voir, à la mort de ses membres.

Alors certes, la qualité de l’enregistrement de ce live n’est pas souvent optimale. Mais comment résister à l’interprétation de tous ces morceaux de légende ? On y entend notamment une belle version du titre de Chris Bell, alors décédé, “I Am The Cosmos“. “Daisy Glaze” nous rappelle à la profonde mélancolie d’Alex Chilton. La version de “September Gurls” y est particulièrement réussie où le son de la guitare est plus brut que sur la version studio. Pour insister sur le fait que les catégories musicales ne sont jamais que des étiquettes, et que Big Star est après tout l’un des plus grands groupes de rock de tous les temps, il conclut sur “Slut“. Entre-temps, plusieurs titres sont d’une qualité bien moyenne, les voix ne ressortent pas, elles sont parfois fausses, et le son de la guitare est étouffé. En bref, vous l’aurez compris, la parution de ce live est plus un prétexte qu’autre chose afin d’évoquer Big Star. Il contient certaines partitions intéressantes, mais il serait inconcevable de débuter avec le groupe par cet album, ne serait-ce qu’à cause de l’absence du légendaire Chris Bell.
Big Star fait à mon sens partie de ces groupes qui sont essentiels à une éducation musicale. Comme Pavement, il permet d’ouvrir les perspectives de son auditeur. Surtout, la musique de Big Star est enchanteresse. Triste et mélancolique, sous couvert d’une Power Pop souvent catchy, elle laisse souvent apparaître l’agonie de ses protagonistes. C’est en cela que Big Star était un statement, à la façon du Hurt Me de Johnny Thunders. Une partie de l’histoire du groupe est contée dans le fabuleux documentaire Big Star: Nothing Can Hurt Me. Un immanquable, au même titre que ce groupe qui aura changé la perspective musicale comme peu l’auront fait.

(mp3) Big Star – I Am The Cosmos (live, 1994)
(mp3) Big Star – September Gurls (live, 1994)

Liens afférents :
Article de présentation de Big Star
Article sur Chris Bell, ancien membre du groupe

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