Album Review : Mozes and the Firstborn – Mozes and the Firstborn (Indie Rock)



Album Review : Mozes and the Firstborn 

Mozes and the Firstborn

Mozes and the Firstborn. Voilà venu le temps d’accéder à des sensations extrêmes. Mozes and the Firstborn est le premier opus du groupe. Seul un premier EP était paru en 2011, nommé I Got Skills. C’est Burger Records qui, sans grande surprise, est le nouveau label du groupe basé à Eindhoven (Pays-Bas). Il n’en pas fallu plus pour que Mozes and the Firstborn trouve le parfait juste milieu entre une musique qui explose les tympans et une musique qui explose les tympans (expression prise en ses deux significations opposées, celle jouissive et celle d’horreur). Le son est bien plus franc que sur l’EP précité, moins caverneux, plus proche du high-fi qu’autre chose. Et c’est tant mieux, car le résultat en est bien meilleur.

Dès le premier morceau, Mozes and the Firstborn annonce la couleur : le son de la guitare est largement amplifié, la voix de Melle Dielesen porte loin. Les titres rentrent à chaque fois dans le vif du sujet après quelques secondes d’introduction qui ne sont pas pour nous tromper. Notons qu’il est possible de coller bien des étiquettes à Mozes and the Firstborn. Indie fait consensus, mais interviennent également garage, grunge, punk, pop, psyché, bluesy, power. Difficile également de situer cette musique dans le temps : influences des du rock brut des sixties, de sons étirés très seventies. Oui, mais si on cite grunge, on doit également citer les nineties alors. Disons que Mozes and the Firstborn n’est pas une musique qui imite les années ’80.
La qualité des titres de Mozes and the Firstborn est indiscutable. En revanche, ce qui fait de certains morceaux des pièces brillantes est souvent lié à l’intensité de la guitare. Lorsque d’autres éléments prennent le pas, les titres sont alors simplement bons (ce dont beaucoup se contenteraient). Quels ceux sont qui parviennent à épouser le meilleur du groupe ? Réponse dans la critique détaillée :
  • Bloodsucker : Pour un titre introductif, voilà un sacré titre introductif. “Bloodsucker” pose quelques principes : la voix de Melle Dielesen, présente et irréprochable, une batterie qui ne faillit jamais, et surtout, une guitare qui prend une place centrale. D’une simplicité déconcertante, Mozes and the Firstborn expose en plein sa capacité à dénicher des mélodies que l’on n’est pas prêt d’oublier.
  • Peter Jr. : Un titre qui fait instantanément penser à nos nouveaux chouchous Cardboard (lien). Les étincelles sont là, toutefois, la flamme ne parvient pas complètement à s’allumer.
  • What’s Wrong Momma : Un brin plus bluesy, “What’s Wrong Momma” est un morceau catchy dont la durée de vie n’est pas la plus évidente.
  • I Got Skills : Nécessairement l’un des meilleurs titres de l’année. Dès la première écoute de “I Got Skills“, le groupe entre dans une nouvelle dimension. Et c’est une nouvelle extase qui recommence à chaque nouvelle écoute. Assez incroyable.
  • Seasons : C’est lourd, impétueux et intense. “Seasons” est une superbe création de Mozes and the Firstborn. Toute personne ayant en soi un brin d’amour pour le rock garage trouvera là son compte, ou plus encore. “Seasons” est un autre temps (très) fort de l’album.
  • Time’s A Headache : Mozes and the Firstborn nous prévient en début de morceau : possibilité de devenir “insane“. Et le final est la plus parfaite des réalisations. “Messed up with my brain” : subliminal.
  • Skinny Girl : Une guitare mid-fi en semi-acoustique et la voix de Melle Dielesen sur doubles pistes. “Skinny Girl” captive l’attention de l’auditeur avec succès. Idéalement placé, voilà une maquette intelligemment construite, et ça, ça fait bien plaisir.
  • Heaven : Retour dans les champs de maïs pour jouer du blues un chapeau de paille sur la tête ? Pas vraiment, le champ est poutant là, le chapeau ne doit pas être bien loin, mais Mozes and the Firstborn délivre en réalité une sorte de ballade mid-fi au final psyché qui nous fait dire : yup.
  • Gimme Some : On retrouve là l’esprit nineties qui semble animer de plus en plus de groupes de la scène américaine. Paroles directes et réalistes, “Gimme Some” vient compléter l’album avec succès. Ouais, c’est grungy. Et si on organiser ce concert avec Total Slacker (lien) ?!
  • Down With The Band : Mozes plus poétique, une voix qui perce à l’instar de celle de Nathan Williams (Wavves). “Down With The Band” est un des meilleurs titres de l’opus, même si la première impression peut laisser pensif.
  • Party Crasher : Plus commun, moins Mozes and the Firstborn. “Party Crasher” est sympathique, le genre de titre avec lequel on va boire un verre sans aucun souci. Pas sûr que l’on consomme l’intégralité du contenu sans hésitation.
  • Heaven Reprise : Une ressemblance assez frappante avec Gush, groupe français à la dégaine (et musique) tant sixties. Que rajouter sinon que “Heaven Reprise” est une agréable fin de l’histoire.
En somme,  Mozes and the Firstborn est une belle démonstration de ce que le Rock Indie peut être constant et taper fort dans les esprits, et les oreilles. Aucun titre ne souffre de trop grands défauts pour que le veuille exclu de la maquette. Bien entendu, “I Got Skills” demeure le hit ultime, celui que l’on retrouvera en décembre dans les réjouissances de fin d’année. Même si ce titre était déjà présent sur leur premier EP paru en 2011, le nouveau mixage studio sera l’excuse d’en faire un des meilleurs morceaux de 2013.
Force est de constater une légère perte d’intensité sur la fin de l’opus. Recherchée, je ne suis pas certain qu’un dernier titre power garage (appelons-le comme ça) n’eut pas été une bonne idée. M’enfin, trêve de chipoter, Mozes and the Firstborn est un indispensable de l’année. Il sera mal venu de se réclamer fan d’Indie Rock sans avoir écouté cet opus à maintes reprises.

Note : 8,2 / 10 (barème)

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Il se murmure qu’un Interview Still in Rock serait dans les tuyaux

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