FAKE NEWS #8: The official Woo Club for rock’n’roll bands

In a post-truth/post-music critic world, I am so proud, oh yeah, so, so proud to present a new Still in Rock column entitled “Fake News“. Every once in a while, mostly on Fridayzzz, I’ll publish a paper developing an alternative fact/theory in which I am the only one to believe. Only buzz matters so let’s flush what they call “truth” down the toilet. And by the way, Jay Reatard is not dead and Donald Trump listens to his music. Did you know that?

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The official Woo Club
for rock’n’roll bands


Il y a des modes. Dans les années 60s, les groupes avaient tendance à pousser un peu trop la chansonnette. Dans les années 70s, certains ont confondu leur guitare avec un escabeau, comme s’il fallait constamment monter et descendre toutes les notes. Dans les années 80s, ils ont cru que les synthés aideraient à rajeunir le bon vieux rock’n’roll. Dans les années 90s, ils ont cru qu’il ne fallait pas croire ; ils étaient ironiques. Tout cela est résumé dans les articles anachroniques de Still in Rock.

Sont alors venues les années 2000s. Sous l’élan des Strokes et des White Stripes, le franc-parler a pris le large, nonchalant qu’il était. Au fil des décennies, les groupes se sont ainsi copiés les uns les autres. Ils ont créé des clubs non officiels, les mod contre les rockers, les punks comme les pas punks, les grunge contre les indie et j’en passe…
Il me manquait cependant la vision moderne. Depuis quelques années, j’étais perdu. Les années 2010s étaient-elles des années sans rivalité ? Je peinais à le croire, je doutais au point de ne plus pouvoir en dormir et me coltiner ainsi les rediffusions de Ça se discutte avec l’extraordinaire Jean-Luc Delarue entre 4 et 5h du matin. C’était terrible.
Seulement voilà, mon grand sauveur est arrivé. C’est à l’occasion d’un interview de TH da Freak (qui traite par ailleurs du “système du dictateur”, pour plus d’information sur la nécessité de supprimer tout communisme de la musique, cliquez ici) que je me suis rendu compte de l’existence du club des Woo. J’ai donc mené mon enquête. Ce club a été fondé et enregistré dans une bourgade de Pennsylvanie un jour de février 2001. Son fondateur avait alors signé les papiers sous le nom de Coachwhips. Perspicace, il ne me fallut guère longtemps pour remonter à la source : John Dwyer est président du club des Woo. Aujourd’hui membre émérite, où Président d’Honneur comme ils disent chez les fascistes, il n’en demeure pas moins l’un de ses plus fidèles représentants.

Le club a très rapidement gagné en popularité. Ty Segall a emboité le pas à la fin des années 2000s, et depuis lors, on ne peut plus parcourir Bandcamp sans être assaillit de woo gras, de woo libidineux ou de woo de jardin (des “woo-garden”). Mais le nombre d’adhérents a connu une véritable explosion ces dernières années et le club des woo n’entend pas s’arrêter là. Vous trouverez ainsi le formulaire d’inscription en fin d’article. N’hésitez pas à y ajouter vos ennemis.

Mais dites donc, le club des woo, c’est quoi exactement ? Le club des woo, c’est celui de tous les groupes de rock et de roll qui ne peuvent s’empêcher de crier “woo” (avec écho et réverb’) au moins trois fois par minute. Le club des woo, c’est un repère pour admirateurs de Gilles de la Tourette, pour les tendres et les moins tendres, pour les petits et les très petits, bref, le club des woo, c’est le truc le plus conformiste que l’on ait fait depuis la réapparition de la moustache pour faire cool. Sa devise le dit d’ailleurs : “Conformity, Uselessness & Radicalism“. Aucun comportement déviant n’est toléré chez les Woo, chaque EP, singles, albums ou bons vieux splits doit être l’occasion de distiller une bonne cinquantaine de “woo” mal placée, sous peine d’exclusion.
N’allez pas croire, les woo ont leur charte. Celle-ci fait l’objet d’un véritable code d’honneur bien connu dans la profession de wooer. Ainsi, classés en fonction du nombre de woo délivré par album (une moyenne sur les trois dernières années doit être pondérée de l’inflation immobilière en Guinée), les woo bands obtiennent différent grades qui déterminent leur valeur, et de fait, leur droit d’existence :
Rang #1 – 0 à 5 Woo par l’album : pas cool, has been
Rang #2 – 5 à 10 Woo : pas cool, mais presque
Rang #3 10 à 15 Woo : OK, on tolère
Rang #4 15 à 20 Woo : Pas mal
Rang #5 20 à 25 Woo : Ouaiiiis mec
Rang #6  25 à 30 Woo : Ouaiiiis man
Rang #7  30 à 35 Woo : Ouaiiiis dude
Rang #8 35 à 50 Woo : Alrighttttt
Rang #9  50 à 100 Woo : Membre du Woo-Tang Clan
Rang #10 100 Woo et + : Maniaque

C’est ainsi que la société des woo bands est hiérarchisée. L’ascension sociale est possible bien que très difficile. La notion de ridicule empêche de trop nombreux groupes de dépasser le rang #6 “Ouaiiiis dude”, ce sont des faibles qui ne méritent pas notre considération. A quoi bon être original lorsque l’on peut être un woo band de rang #8 ou #9, sans même parler de l’honneur suprême d’être considéré par ses pairs comme woo “maniaque”.
Voici donc le mode de fonctionnement des woo bands qui prennent lentement mais surement le pas sur les woo girls (belle référence). Ils sont l’avenir, le rock de demain, notre espoir à tous. Si vous connaissez un groupe qui mérite de faire partie du club, inscrivez-le de force (c’est anonyme). La liste des nouveaux membres sera prochainement publiée sur Still in Rock. Un album de garage, de rock pyché ou de slacker sans woo est un album has been. Fake newz or not, it’s your call.

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