Le Pine : surfeurs canapé-bières

Le Pine est un groupe originaire de Melbourne (Australie) qui a fait paraître son premier EP le 16 février dernier. Je voulais, au milieu de l’actualité refrénée de ce début d’année 2017, laisser un peu de place à un autre groupe encore inconnu au bataillon. Je voulais, alors que je me rends compte que mon entourage lis toujours P4K – quelle drôle d’idée – et fait semblant de cliquer sur les InRocks par maladresse, faire un petit statement et vous présenter un groupe que ces deux magazines rejetteraient pour la bonne et simple raison qu’il est évident qu’il ne sera pas, dès demain, la nouvelle star adulée du reste des médias. Vous l’avez compris, cet article sur Le Pine tombe à pic, parce que le groupe est slacker, plein de potentiel, et qu’il répond à la ligne éditoriale de Still in Rock !

Cet EP, intitulé Scruff, est une petite partie de plaisir perdu dans un flot de musique slacker qui n’a jamais semblé si populaire, assurément la grande mode de la seconde moitié des années 2010 ! Un peu wacko-wacko comme ils diraient du côté Aussie, Le Pine – pour lequel je vous prie d’éviter tout mauvais jeu de mots – a quelques tours dans sa poche – il suffit d’y glisser la main, rohhh – que je m’en vais donc vous présenter.

“iPhone” est une introduction gentillette, une production lo-fi un peu pop, un peu surf, plutôt OK. Vient alors “Tele Girls“, un titre bien plus aboutit qui justifie à lui tout seul la publication de cet article. Bien cheesy, il emporte quelques accords de surf qui fonctionnent à merveille avec le slacker que le groupe mise sur la partie vocale. Rien de nouveau dans tout ça, mais ça le fait ! On ne sait pas trop si ces TV Girls sont celles que l’on voit en bikini sur les chaines “sport” ou les pauvres adolescentes du réel qui n’ont rien trouvé de mieux à faire que regarder une émission de télé-réalité, toujours est-il que le 1% punk que Le Pine introduit dans sa musique lui va bien ! 

“Sofa Surfer” prend le relais dans un même élan, le genre de morceaux pour paresseux qui a trop écouté Mac DeMarco durant ses nuits d’insomnies. Seul titre a dépasser la marque des 2 minutes, il fait ce que l’on attend de lui : une apologie du garage pop à tendance surf à tendance bronzeur à tendance Californien.

Bien entendu, la production de cet EP laisse encore à désirer, les compositions pourraient être largement étoffées et ces 3 morceaux forment un tout bien trop réduit pour juger de la constance du groupe. Seulement, comme j’ai pris la peine de le préciser en introduction, ce premier EP de Le Pine fait ce que l’on veut qu’il fasse. Il serait les premières démos de Dune Rats qu’il n’y aurait rien d’étonnant à l’apprendre, par exemple. Bref, gageons que Le Pine continuera sa progression, se paiera un ingé son ainsi que quelques enregistrements studio et je prends alors le pari que les quelques morceaux qu’il dénichera vaudront le détour. RDV en 2018 ?!