Still in Rock présente : Dragster (Punk Noisy)

Dragster est un groupe originaire de Rennes qui vient de faire paraître son nouvel album, self-titled, via Frantic City et Retard Records le 25 mars dernier. Disons le d’entrée, l’écoute de Dragster est exigeante, absolument pas le genre de musique que l’on se passe à la suite d’un petit jazz/whisky sur son canapé. Avec Dragster, on est plus dans l’ambiance location d’un tank et déforestation de masse. 
On se souvient que l’on avait déjà parlé du groupe à l’occasion de la sortie de la compilation Blood Visions by Retard Records. On en disait qu’il nous retournait les tympans, ce qu’il sera difficile de lui refuser. Avec cet album, Dragster continue sur sa lancée, celle d’un groupe français qui joue la musique d’une scène qui n’est pas super hype, celle d’un groupe qui a décidé de ne pas se coller aux sixties qui agite les bonnets A.
Le premier titre, “I Can’t Feel It (Because I’m stoned)” ne fait pas dans la dentelle (ou alors, dans la dentelle de grand-maman bien déchirée, la dantelle). Le titre nous initie au punk du groupe, sorte de musique bestiale qui ne fera pas l’unanimité. On est agréablement surpris par une temporisation qui, à mi parcours, nous donne l’élan nécessaire à l’écoute sauvage des quelques morceaux qui suivent. Vient alors, “I’m A Zero“, un titre qui a encore plus du punk dans le sang. Les Mummies se sont égarées en compagnie de Coachwips. La troisième minute est grande.

When You Cry” rajoute quelques coups de massue. Il faut tuer les hippies, c’est Dragster qui le dit. Je ne crois pas qu’ils bougent encore beaucoup après ces 10 premières minutes. Mais “Coca Weed Chicken” leur donne finalement un cocktail revigorant. Une fois encore, Dragster nous injecte un peu de pop dans le sang, pile quand il le fallait. La maquette est très bien pensée !



Drive Theme” est le meilleur titre de tout l’album. Pourquoi ? Parce qu’outre le punk noisy que le groupe maitrise si bien, Dragster a décidé d’y ajouter tout le psychédélisme nécessaire pour s’envoler dans les hautes sphères d’un style musical qui nécessite une haute voltige au risque d’être sinon inaudible. “Drive Theme” est certes moins fidèle à ce que représente cet album, mais notons qu’il nous rappelle la reprise qu’avait fait le groupe à l’occasion de la compilation Retard. Ce Dragster en réalité augmentée est encore plus saignant que dans sa version classique. Et attendez les lives
I Hate You” n’a pas oublié la redbull, il n’a pas non plus oublié de jeter les meubles par la fenêtre (ouais, elle ne l’aime pas, alors il dégage), mais le titre a peut être oublié de nous prévenir sur ses intentions de musique bruitiste industrielle et expérimentale. “You Can Only Die Once” est plus gentil avec nous. Voici l’une des seules partitions pop de cet album. Dragster y est très bon, parce qu’il conserve un son de batterie très présent qui bourdonne légèrement, le parfait constraste avec la musique de Madonna. “Don’t You Know I’m Loco” ? Si si. 

Au final, cet album a les avantages de ses défauts. L’album souffre de ne pas être assez mélodique, on aimerait bien pouvoir se raccrocher à quelque chose et il est vrai que l’on peut trouver son écoute trop glissante, comme un long tube de punk lo-fi et noisy. Seulement, cet aspect super brut donne à ces morceaux la puissance des LPs du genre. La durée de vie s’en trouve largement augmentée, ses aspects mutants nous poussent à une écoute répétée en période nocturne et l’on cherche finalement à se muter en punk belge décomplexé.
Alors ouais, Dragster, c’est un peu un groupe transhumaniste  façon projet de Google. Après le post-rock, voici le rock de post-humain. Retenons particulièrement “Drive Theme” qui fait honneur à Boulevard de la Mort (Vivant). C’est Kurt Russell qui va être content, il n’aura pas que coupé des bras que pour la beauté du geste. Et puis, on ne sera pas étonné d’apprendre que le groupe roule aussi dans l’écurie Freaky Loud Thing qui assurera l’organisation d’un petit live dont il a le secret : lien Facebook. Go !

(mp3) Dragster – Drive Theme

Liens afférents :
Article sur les Mummies
Article sur la compilation Blood Visions by Retard Records

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