Anachronique : Dinosaur Jr. (Psych Noise)

 

Dinosaur Jr. Encore un article anachronique sur un groupe qui aura à jamais changé la scène indie américaine. Encore un article anachronique sur une formation reconnue par ses pairs comme étant l’une des plus innovantes de l’histoire.Formé en 1983, le groupe se nomme d’abord Dinosaur. Puis Dinosaurs. Le Jr. arrivera de façon définitive en 1987. Dinosaur Jr. signera alors sur le label SST Records, sur recommandation de Sonic Youth. Mais notre attention se porte aujourd’hui sur l’album Dinosaur, le tout premier, paru en 1985. Cet opus, le plus noisy de tous, est un véritable joyau lo-fi où punk, early-grunge et psychédélisme se confrontent dans un opus de 11 titres dantesques. Dinosaur a quelque chose de grisant, une guitare très sombre qui donne à ces morceaux une indéniable mélancolie.

L’album s’ouvre avec “Forget The Swan“, le titre le plus pop de l’album, l’un des refrains les plus catchy. La guitare qui surgit à la troisième minute est annonciatrice du son hardcore que l’opus révèle parfois. “Cats In A Bowl” et “The Leper” sont plus difficiles à saisir, parce que plus expérimentaux. Et puis, c’est au tour de “Does It Float” de venir nous éblouir. On est là en présence de l’un des meilleurs titres du groupe. La voix de Jay Mascis est accompagnée par quelques riffs rapidement distillés, avant que ne vienne s’exprimer toute la complexité du Dinosaur. “Pointless” rappelle très clairement les premières créations de Sonic Youth, un titre semi-parlé aux premières écoutes plutôt effrayantes. “Repulsion“, l’autre création mirifique de Dinosaur, devrait être l’un des morceaux indie les plus reconnus des années ’80. Le rythme entrainant de “Gargoyle“, la guitare grisante de “Severed Lips“, et l’extraordinaire final de l’opus avec “Bulbs Of Passion“, sont autant de splendides créations qui auront fait de Dinosaur Jr. le groupe mythique qu’il est devenu. Une fois encore, laissez vous guider par la guitare heavy de cette dernière création, la complexité des dizaines de sonorités qui surgit à chaque instant, les phases à trois guitares, la guitare qui oscille entre jazz et War Punk…

De l’aveu du groupe, cet opus avait pour ambitions d’allier la musique de Sonic Youth à celle de Neil Young. Il n’est pas certain que celle de Neil y soit beaucoup représentée, mais n’en demeure pas moins cet opus conserve un aspect extrêmement singulier, une poésie désuète que l’on ne pensait pas possible avec une musique à ce point empirique. Souvent ignoré au détriment de You’re Living All Over Me (1987), Dinosaur est de ces premiers albums d’exception qui auront marqué l’Histoire.

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