Album Review : Foxygen – We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic (Indie Pop)



Album Review : Foxygen
We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic






Foxygen. L’un des groupes de pop les plus prometteurs de l’an dernier fera paraître le 22 janvier prochain son premier opus, via Jagjaguwar. Intitulé We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic, c’est un album composé de neuf pièces que nous soumet le groupe originaire de Los Angeles.

L’attente est à ce point élevée en raison de la grande qualité du premier single, “Shuggie“. Still in Rock n’avait alors pas hésité à tarir d’éloges, parlant de “l’un de nos espoirs révélation de 2013“. Certes, deux EP avaient bercé 2012, mais le premier album est toujours un exercice fort attendu. De plus, une fois que le buzz commence à se faire, il semble difficile à arrêter, influençant l’ensemble de la critique. Mais in fine, We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic mérite toute cette attention ?
Dans une volonté de vous proposer des Album Review toujours plus originales (et pourquoi pas pertinentes), celle-ci serait faite sur le thème de la peinture. Après tout, le parallèle entre Foxygen les peintures d’Edward Hopper s’impose facilement, lui qui a peint l’Amérique des années 30 et 40, ambassadeur d’une époque tel que Foxygen se veut être ambassadeur du 21eme siècle. Rentrons dès à présent dans le vif du sujet, place à la critique détaillée :
Cliquez ici pour écouter l’opus
(et cliquez sur chaque nom de titre pour accéder 
à la peinture évoquée, pourquoi pas durant l’écoute)
  • In the Darkness : Un titre introductif plutôt plaisant pas vraiment transcendant. Ainsi commence le voyage Foxygen, dans un esprit similaire à leur EP Take The Kids Off Broadway, le regard tourné vers l’horizon.
  • No Destruction : De la pop plaisante et égayante. De la pop commune et ordinaire. La voix de Sam France est agréablement posée, “No Destruction” est fait de paroles bien assemblées et d’une musique gracieuse, façon “Lighthouse Hill” peint en 1927.
  • On Blue Mountain : Evaluer ce titre est difficile. Partagé entre l’impression d’entendre une copie d’MGMT et l’envie de se laisser guider à travers un tableau très coloré, “On Blue Mountain” séduit plus ou moins selon le moment de l’écoute. En plein “Gas“, peint en 1940 par Hopper, on se prépare à explorer la fameuse blue mountain. Difficile de rester indifférent à l’atmosphère dégagée par ce morceau.
  • San Francisco : San Francisco est une ballade pop où plane le spectre des Beach Boys. On imagine le paysage fantasmé de “Morning Sun” peint en 1952. L’impatience de visiter la ville rêvée se fait alors jour. Cette pop guillerette et innocente est plutôt réussie sans atteindre des sphères inexplorées, pour dire le moins.
  • Bowling Trophies : Transition hallucinatoire bien réalisée. Beaucoup de choses semblent se passer en background, de quoi attiser notre curiosité pour le reste de l’opus, qui plus est meilleur que la première partie.
  • Shuggie : Voilà celui qui demeure le meilleur morceau de l’opus, le classique à la façon du très célèbre “Nightawks” peint en 1942. Inlassable et incontrôlable, “Shuggie” est une épopée absolument onirique. Ce morceau à de quoi séduire les foules, partition très créative où la pop de Foxygen est mise à l’épreuve de nombreuses variations, séquences, rythmes et mélodies.
  • Oh Yeah : Un titre épique dans lequel Foxygen opère une belle démonstration. Dialogue entre amant et dialogue avec soi même, “Oh Yeah” est un titre difficile à cerner. La guitare y est très intéressante, un formidable partenaire au “Summer Evening” d’Hopper.
  • We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic : Titre le plus nerveux de l’opus, aussi l’un des tous meilleurs. Pêchu et inventif, “We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic” est une perle de pop punk, un morceau à conserver. Soulevant les foules en live (vidéo Still in Rock), Foxygen trouve ici la juste formule pour transcender son art, classieux et novateur. 
  • Oh No 2 : Un triste au revoir, mélancolique et clairement ressemblant au “Lady Dada’s Nightmare” de MGMT, “Oh No 2” est à l’image du second morceau de l’opus : intriguant par son déjà vu. Le regard se porte à nouveau vers l’horizon, la musique s’éloigne et demeurent les “People in the Sun“.

En somme, cet opus est un poil trop sage, tant sur la musique elle-même, souvent lancinante, que l’exploration musicale, finalement peu inventive. Si Foxygen avait voulu prétendre à intégrer les 10 meilleurs albums de l’année, l’aspect punk de leur performance live (ici) manque cruellement. La révolution pop que “Shuggie” laissé présumer n’a pas eut lieu. Foxygen utilise ici de tous les moyens possibles pour séduire/tromper son auditeur, évoquer des endroits branchouilles tels que Brooklyn et Frisco, jouer les bad boys, produire du son psyché et j’en passe. De plus, l’assez détestable prétention qu’affiche le groupe sur ces prestations live, comme en témoigne le nom de l’opus qui certes ironique, mais avant tout assumé, nécessitait plus pour que Foxygen passe le cut.

Toutefois, We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic demeure un bon opus, en grande partie grâce à “On Blue Mountain“, “Shuggie” et “We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic“. Ne fait pas évoluer un genre musical qui veut. MGMT demeure roi en ce domaine Indie pop. Ces neuf titres sont de bonne facture, prenons-les pour ce qu’ils sont.

Note : 7,8 / 10 (barème)

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