Album Review : The Tallest Man On Earth – There’s No Leaving Now (Indie Folk)


Album Review : The Tallest Man On Earth

There’s No Leaving Now




The Tallest Man On Earth. En 2011, la folk a connu de grandes heures. Sortaient alors les albums de Bon Iver et des Fleet Foxes, deux chefs-d’oeuvres que le temps ne pourra que sublimer. En 2012, la folk continue de faire rêver au moyen du suédois Jens Kristian Mattsson, aussi dit le Tallest Man On Earth. Son nouvel opus, There’s No Leaving Now, est composé de dix morceaux d’exceptions, dix pièces oniriques terriblement efficaces.


La dernière fois que nous pénétrions l’Eden du Tallest Man On Earth, c’était en 2010, avec un The Wild Hunt fait de grâce et légèreté. Depuis, la recette n’a guerre changée, Jens se perfectionne, à la façon d’un Bob Dylan qui aura su rester fidèle à lui-même, fidèle à l’excellence. Si There’s No Leaving Now commence par deux titres avec guitare électrique, c’est bel et bien l’acoustique qui domine cet opus. En ressort une impression de grands espaces, la sensation d’avoir voyagé avec lui en Suède. La folk du Tallest Man représente une fin de journée en forêt, au bord d’un lac, la sérénité d’un paysage qui libère chaque pensée. Pour ne parler que de lui, le dernier titre, “On Every Page“, est l’apogée d’un art si délicat que seule nous prend l’envie de nous replier dans une cabane et vivre cette musique.

Cet opus ne confond pas l’entendement, il l’élève à un autre niveau. The Tallest Man on Earth mérite tous les honneurs, ceux de Bob Dylan à ceux de Robin Pecknold. Les dix titres que voici sont autant de morceaux qui doivent être préservés de toute animosité. Place à la critique détaillée :

  • To Just Grow Away : Quelle surprise que d’entendre une guitare électrique dès les premiers instants. The Tallest Man on Earth ose des traits de pop-folk et “To Just Grow Away” s’avère plus convaincant qu’il n’y parait.

  • Revelation Blues : Un titre dont l’appellation contient Blues porte à une écoute attentionnée. C’est au final un titre très agréable qui est nous donné à l’écoute, un Tallest Man à la conquête de grands espaces.

  • Leading Me Now : Un morceau comme nous n’avons plus l’habitude d’en entendre, arpèges et voix à fleure de peau. The Tallest Man On Earth maitrise sa recette à merveille. Entêtant.
  • 1904 : De la trempe du plus merveilleux de Jens Kristian Mattsson, on s’éloigne des sentiers battus et de sa folk minimaliste laissant unique place à sa fabuleuse voix. “1904” fait état d’une orchestration plus fournie, la guitare acoustique prêtant quelques accords à celle électrique. Le refrain est emprunt de la même envie de communiquer sa joie de vivre.
  • Bright Lanterns : L’un des tout meilleurs titres de l’album, “Bright Lanterns” use du bottleneck avec parcimonie et élégance. D’une pureté et d’une sincérité sans nom, ce titre marque, avec “1904“, le véritable début de l’opus, celui de l’excellence, celui de la grâce suprême. “You always treat me like a mountain, stranger“.
  • There’s No Leaving Now : La guitare laisse place au piano pour un maximum d’émotions. La voix de Jens Kristian Mattsson fait tout le travail, il y joue de tous ses atouts, du grand lui.
  • Wind And Walls : The Tallest démontre qu’il parvient à exceller peu importe le registre employé. D’une jovialité à toute épreuve, ce rythme vous colle à la peau. À écouter au soleil d’un mois de juin.
  • Little Brother : À mi chemin entre les opus The Wild Hunt et Sometimes the Blues Is Just a Passing Bird, ce morceau temporise agréablement. C’est flottant au milieu des nuages que nous continuons notre route, une route où “Little Brother” s’avèrera notre plus fidèle compagnon, pas après pas.
  • Criminals : Une fois encore, c’est tout en arpèges et légèreté que le Tallest Man nous convie à passer ces trois minutes à part.
  • On Every Page : Impossible de sortir le moindre mot après les premières écoutes. “On Every Page” est d’une profondeur telle que l’on aime trop s’y perdre pour exprimer nos premiers ressentis. Au fil des écoutes, on y trouve l’une des clés du Tallest Man, mais peinons, encore et encore, à ne pas vouloir se perdre dans ce titre fabuleux. Extraordinaire.

En somme, There’s No Leaving Now est un opus où le Tallest Man fait preuve de son ultime maitrise de la folk. Le titre “On Every Page” vient se placer aux côtés de “Little River“, au panthéon d’un genre qui semble, plus que jamais, connaitre ses heures de gloire. Jens Kristian Mattsson est définitivement un prodigieux ambassadeur de la folk, conférant à ces dix titres une sensibilité peu commune.


Lorsque la musique parle d’elle même et qu’il en devient grotesque d’émettre la moindre critique, si constructive soit-elle (ce à partir du titre “1904“), on ne peut que remercier l’immense Jens de nous octroyer ces quarante minutes inouïes. Sa voix est à tout jamais inscrite dans la mémoire de celui qui l’écoute, There’s No Leaving Now participe à cet enchantement duquel on ne veut se retirer. Un opus de cette qualité est quelque chose de rare, alors, que la folk soit et que Jens, des années encore, nous gratifie de si belles pièces de musique.



(mp3) The Tallest Man On Earth – On Every Page

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