Festival de Pitchfork : Présentation des Artistes et Critique Post-festival (review)


Le 100ème billet de StillinRock, déjà. Je fête dignement ce dernier par la publication du programme du festival Pitchfork (à Chicago) auquel j’assisterai ce weekend. Ce genre d’événement rassemble un nombre d’artistes indéterminés, sur généralement 3 ou 4 scènes différentes, simultanément. Pour chaque artiste que j’ai ainsi décidé d’aller voir, je vous transmets le lien vers un article StillinRock ayant déjà évoqué la formation musicale concernée, et/ou une chanson accompagnée d’une rapide description. Voila de quoi élargir vos bibliothèques iTunes ou vinyle, une fois de plus.



Pitchfork Festival

Le choix dans l’ordre de présentation des artistes est basé sur le programme horaire du festival. N’y voyez donc la aucun signe de préférence particulier. Les étoiles précédant le nom de chacun en revanche pourront vous être d’une aide plus utile …


———-



Journée du samedi :


** Free Energy

Ils nous proviennent du Minnesota, et c’est James Murphy des LCD Soundsystem qui a produit la chanson ici à l’écoute. Un power rock efficace, travaillé.

(mp3) Free Energy – Dream City

Critique post-concert : Un rock super énergique, recherché, un excellent moment. Le groupe a enchanté les spectateurs malgré leur heure de passage peu commode (1. pm). Nul ne doute qu’on les revoie.



* Real Estate

Un intérêt moindre pour cette formation pop, mais qui, au bord de l’océan, bercera quelques belles minutes.

(mp3) Real Estate – Beach Comber

Critique post-concert : Peu d’attentes et peu de retour, un son aucun intérêt particulier. Pas mauvais, pas bon.



** Smith Westerns

Voilà un groupe qui va faire parler de lui. Véritables stars de la scène la plus branchée de Chicago, le groupe Girls lui a permis de faire quelques premières parties qui ont enchanté le public. À surveiller.

(mp3) Smith Westerns – Be My Girl

Critique post-concert : Je comprends mieux pourquoi ce groupe ne perce pas : c’est brouillon, cela ressemble à un rock garage des années 1990. Une chanson sort du lot, rien de plus.



*** WHY?

Ils nous viennent de Cincinnati et sa composition est pour le moins éclectique :Yoni Wolf (le chanteur) à commencé par enregistrer des poèmes, ce juste avant sa découverte de Hip Hop. Josiah, son frère, trouve son inspiration dans le monde des geeks qui est le sien. Enfin, McDiarmid qui fut élevé par deux professeurs français fait preuve d’une parfaite maitrise du piano et de ses classiques. Ce groupe est une valeur sure, vivement le live.

(mp3) WHY? – The Hollows

Critique post-concert : Très beau concert. Ce fut parfait, car ce ne l’était pas, le chanteur habite son univers comme personne, et chapeau bas au bassiste, de loin le meilleur que je n’ai jamais vu.



** Wolf Parade

Ils sont canadiens et font partie de la grande famille de l’excellentissime label Subpop. Leur dernier album, Expo 86, plaira aux plus progressistes d’entre vous. Un exploit que deux chanteurs arrivent à maintenir une formation au fil des ans.

(mp3) Wolf Parade – Ghost Pressure

Critique post-concert : Un rock qui se veut dévastateur, et qui effectivement dévaste… vos oreilles. Où est passée la créativité ? Entendu des millions de fois, je dis non.



** Panda Bear

Panda Bear n’est composé que d’un seul membre, Noah Lennox, ce qui n’empêche pas une musique très riche. Il est par ailleurs très rare de le voir joué, sa dernière grande apparition étant à New York avec Animal Collective.

(mp3) Panda Bear – Slow Motion

Critique post-concert : De loin le plus mauvais de tous. Le pauvre n’a pas trouvé d’autres remèdes que de se mettre à crier lorsqu’il s’est aperçu que la foule dévastait les lieux au profit d’un concert de rap US. Cette musique techno des années 2000 couplées à des chants d’Église n’a définitivement aucun intérêt. Parce que bruit et musique ne sont pas la même chose. Plus jamais je ne veux en entendre parler.



*** LCD Soundsystem (article Still in Rock)

Que dire ? Son dernier album, le meilleur de tous, est une des merveilles de l’année 2010.

(mp3) LCD Soundsystem – You Wanted A Hit

Critique post-concert : Nous étions plus de 20.000, et tous plus enragés les uns que les autres. Quelle prestation ! Mis à part un choix des morceaux parfois discutable, l’ensemble des spectateurs réunis autour de la scène sous une nuit d’encre ont vécu un grand, grand moment de musique. Il restera gravé dans les mémoires de chacun.

Selon le Chicago Tribune, “LCD Soundsystem was not just one of the best sets of this weekend; they were the best headliner the fest has had in six years. Better than a Sonic Youth that didn’t heat up until the encore, better than an over matched The National and better than Yoko Ono”.

———-


Journée du dimanche :


** Cave

Un des seuls groupes de rock laissant place sur scène à de l’impro. Leurs lives sont toujours faites de longs sets et de quelques solos acclamés par la foule. À surveiller.

(mp3) Cave – Gamm

Critique post-concert : Je dis bravo. Personne ne connait aucune de leur chanson lorsqu’ils se présentent, et ils délivrent, comme je m’en étais douté, d’excellents sets d’électro rock. Un reproche ? Ils ne semblent pas encore avoir trouvé la mélodie qui les fera connaitre. Ça ne saurait tarder, je leur souhaite.



** Best Coast

Sa musique est à son image, à l’image de la Californie également, un surf-pop-rock que l’on écoute l’été avec grand plaisir, l’hiver aussi.

(mp3) Best Coast – Boyfriend

Critique post-concert : Pas mauvais. Mais pas terrible. Mise à part la chanson ici postée, le reste ne décolle pas, seuls quelques fans semblent conquis.



*** Girls (article Still in Rock)

Un des chouchous de StillinRock. Leur venue au festival était pour moi une surprise, leur album bien que datant de l’année dernière ayant apparemment retenu l’attention des organisateurs. L’un de mes groupes préférés.

(mp3) Girls – Lust For Life

Critique post-concert : Sans conteste le plus beau concert de tout le festival. Le chanteur arrive sur scène complètement à l’ouest, met 20 secondes pour arriver à emboiter l’ampli dans sa guitare ce qui lui vaut les acclamations de la foule. Ils délivrent pour moitié de nouvelles chansons qui pourraient bien composer un des albums de la décennie (rien que ça !!). Lorsqu’arrive “Hellhole Ratrace”, les 20.000 spectateurs sont bouches bées, les larmes aux yeux, un moment magique, hors du temps. Girls fini par un enchainement de trois chansons relies les uns entre elles par un son de guitare électrique qui a dû faire trembler chaque habitant sur 300 mètres à la ronde.

Je m’attendais à une musique planante. Non seulement j’ai plané comme jamais, mais j’ai aussi fait plusieurs décollages, subit les plus fortes turbulences de ma vie avant de finir sur un looping. Au Nouveau Casino de Paris le 18 août. Je renierai tout lecteur de Stillinrock se trouvant dans le capital et n’assistant pas au concert.


** Beach House (article Still in Rock)

Présenté hier, Beach House, c’est l’été, c’est l’océan, le soleil et la solitude. Un paysage froid et lumineux.

(mp3) Beach House – Zebra

Critique post-concert : Enfin une chanteuse pop qui semble avoir compris une chose essentielle : la voix importe autant si ce n’est plus que l’instrumentalisation, inutile donc de la noyer sous des tonnes d’effets parasites. La chanteuse en revanche colle beaucoup trop à l’album. Mais au fait, ils n’auraient pas tout simplement mis le CD sur les amplis ??!



*** Local Natives (article Still in Rock)

Décidément, cette journée du dimanche est riche en promesses. Local Natives ou comment être l’un des groupes en tête de la mouvance cote-ouest des États Unis.

(mp3) Local Natives – Sun Hands

Critique post-concert : L’un des meilleurs groupes de l’année 2010, véritable révélation, je m’avoue avoir été inquiet à leur propos avant le début du show. Que nenni. Le groupe s’éloigne de l’album et nous offre une prestation armée d”une énergie dont jamais je n’aurai pu imaginer l’existence. Leur son habituellement propre et parfaitement calibré fini par ressembler à un enchainement de solos, magique. Ils seront à Paris en septembre. Courez, vous avez ma parole, c’est génial.



* Surfer Blood

Ce groupe d’indie rock commence à jouer ensemble à l’université de Floride. Il intègre rapidement la scène alternative des alentours et s’impose apparemment comme étant une relève du genre. À vérifier.

(mp3) Surfer Blood – Swim

Critique post-concert : Quel concert ! Quelques sonorités ressemblent à celles des Vampire Weekend, le groupe a déjà à son actif quelques tubes entêtants, et le chanteur sait jouer avec la foule comme peu l’auront si bien fait. Une excellente surprise.



** St. Vincent (article Still in Rock)

Les lecteurs assidus de StillinRock savent de qui je parle. St. Vincent faisait en effet parti du dernier groupe de travaille de Beck. Une belle boix, cristalline.

(mp3) St. Vincent – The Strangers

Critique post-concert : C’est beau, mais c’est lent, mou, et parfois ennuyant. Son univers ravit certains, les autres sont un peu laissés à la marge. Bien meilleur donc lorsqu’elle est accompagnée de Beck dans le Record Club (voir lien).



* Here We Go Magic

Ce groupe canadien s’est fait un nom sur la scène alternative américaine en participant aux premières parties de Walkmen et surtout de Grizzly Bear. Lorsque l’on sait que ces derniers produisent les Morning Benders

(mp3) Here We Go Magic – Collector

Critique post-concert : Lorsqu’ils arrivent sur scène, je démembre 6 musiciens. Aie aie aie. Le problème est souvent que chacun essaie de faire entendre son instrument, mode fanfare. Le debout est plutôt insipide, les 3 dernières chansons sont bien meilleures. Quel plaisir que de voir le chanteur en transe .



* Neon Indian

C’est en solo qu’Alan Palomo a décidé d’évoluer sur scène. Il compose lui même ces chansons, usant du synthé à tout bout de champ, pour un mélange parfois harmonieux, parfois plus étrange.

(mp3) Neon Indian – Terminally Chill

Critique post-concert : Quelle bonne surprise également. Ils électrisent la foule, tout le monde se déchaine et saute de joie. Peut-être est-ce l’effet procuré par les portes-jarretelles de la chanteuse.



** Sleigh Bells (article Still in Rock)

Les Sleigh Bells sont simplement réputés pour faire partie des meilleurs performeurs de la planète à l’heure actuelle. (petit aperçu sur cette vidéo, à 2min40s)

(mp3) Sleigh Bells – Crown On the Ground

Critique post-concert : Sleigh Bells ça commence comme ça : outre les enceintes énormes du festival avec lesquelles tous les autres groupes vous ont arraché les oreilles, nous on va installer 11 amplis gigantesques en plus. Ça sera par ailleurs notre décor. Puis Sleigh Bells, ça se poursuit en un pogo de 10.000 personnes. Sleigh Bells ça se fini lorsque la chanteuse une fois toutes les chansons passées décide de se jeter dans la foule, et lorsque celle-ci s’écroule au bout de 2 mètres. Résultat : elle se retrouve sur les pauvres porteurs à terre (dont je faisais partie), et les 10.000 autres personnes qui continuent à danser en hurlant à la mort ! Sleigh Bells, une expérience unique !

** Pavement

Beaucoup ayant déjà eu la chance de voir se groupe disent qu’ils ont vécu leur meilleur concert, un peu façon Franz Ferdinand. À voir.

(mp3) Pavement – Gold Soundz

Critique post-concert : Que c’est propre. Tout est planifié à l’avance, aucune place à la moindre note d’improvisation. Les chansons ne sont pas pour aider, d’une neutralité déconcertante. Je ne serai-je pas au concert de U2 ou Coldplay par hasard ? C’est ça être artiste ?? Triste fin.



Critique finale : ce festival, le plus avant-gardiste au monde, a tenu toutes ces promesses. Certains groupes se sont révélés bien meilleur qu’imaginé (je pense notamment à Surfer Blood, Neon Indian, Cave et Free Energy), lorsque toutes les plus grosses pointures auront assuré d’excellentes prestations, bien au-delà de ce que chaque fan attendez d’eux. Mention spéciale à Girls, LCD Soundsystem, Local Natives et Sleigh Bells. Ce sont des grands.


Best Coast

Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *